Crise Chez Carbios : Le Recyclage Vert en Danger ?

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mars 20, 2025

Crise Chez Carbios : Le Recyclage Vert en Danger ?

Imaginez une start-up française portée aux nues par le président de la République, saluée par la prestigieuse revue Nature, et promise à un avenir radieux dans le recyclage des plastiques. Maintenant, picturez cette même entreprise plongée dans une crise brutale : des départs en cascade, une usine retardée, et une chute libre en bourse. C’est l’histoire de Carbios, une pépite verte qui, en ce 20 mars 2025, semble vaciller dangereusement. Que s’est-il passé pour que ce symbole d’innovation écologique en arrive là ?

Carbios : une ambition verte à l’épreuve du feu

À ses débuts, Carbios incarnait l’espoir d’une révolution dans la gestion des déchets plastiques. Basée à Clermont-Ferrand, cette start-up s’est distinguée grâce à une technologie unique : le **recyclage enzymatique** du PET (polyéthylène téréphtalate), un plastique omniprésent dans les bouteilles et les textiles. Contrairement aux méthodes chimiques traditionnelles, ce procédé utilise des enzymes pour décomposer les polymères en leurs éléments de base, les monomères, qui peuvent ensuite être réutilisés pour créer du plastique vierge, apte au contact alimentaire. Une prouesse saluée mondialement.

Mais derrière cette vitrine brillante, les fissures ont commencé à apparaître. En quelques mois, l’entreprise a enchaîné les mauvaises nouvelles, jusqu’à un point culminant ce printemps avec la démission soudaine de son fondateur, Philippe Pouletty. Alors, comment une telle dégringolade a-t-elle pu se produire ? Plongeons dans les méandres de cette crise.

Une série de secousses inattendues

Tout a commencé début 2025 avec le départ précipité d’Emmanuel Ladent, directeur général de Carbios. À peine un mois plus tard, une restructuration massive a été annoncée, supprimant 40 % des effectifs. Puis, le 20 mars, Philippe Pouletty, figure emblématique et Pdg, a claqué la porte, invoquant des « divergences stratégiques » avec la gouvernance. Ces événements, survenus en rafale, ont semé le doute sur la solidité de l’entreprise.

Dans un communiqué succinct, Pouletty a exprimé son souhait que son successeur respecte la vision initiale tout en mettant en garde contre les « acteurs étrangers » aux pratiques éloignées des standards français. Une allusion à peine voilée à Indorama Ventures, partenaire thaïlandais de Carbios dans un projet d’usine à Longlaville. Ce site, censé marquer le passage à l’échelle industrielle, voit son démarrage repoussé de 2025 à 2027 pour des raisons financières. Un retard qui fragilise encore plus la crédibilité de la start-up.

« Je continuerai à protéger ce fleuron industriel français face aux approches d’acteurs étrangers. »

– Philippe Pouletty, dans son communiqué de démission

Une technologie révolutionnaire en péril ?

Le cœur de Carbios, c’est sa technologie. Le recyclage enzymatique promettait de transformer la gestion des déchets plastiques en boucle fermée, une avancée cruciale dans l’**économie circulaire**. L’usine de Longlaville, avec sa capacité de 50 000 tonnes par an, devait être la vitrine de cette ambition. Mais les retards accumulés et les tensions internes jettent une ombre sur ce rêve.

Pourtant, l’innovation reste reconnue. La revue Nature avait consacré un article à cette méthode, et Emmanuel Macron n’a pas hésité à en faire un exemple de réussite française. Mais sans une assise financière et une gouvernance stable, cette pépite risque de perdre son éclat. En un an, le cours de l’action est passé de 24,40 euros à 7,36 euros, une chute vertigineuse qui reflète l’incertitude des investisseurs.

Les tensions avec Indorama : un partenariat sous pression

L’un des nœuds de la crise semble résider dans la relation avec Indorama Ventures, géant thaïlandais de la chimie. Ce partenariat, noué pour construire l’usine de Longlaville, devait propulser Carbios sur la scène internationale. Mais les divergences évoquées par Pouletty laissent penser à des désaccords profonds, peut-être sur la direction stratégique ou les priorités financières.

Indorama, connu pour sa puissance industrielle, pourrait chercher à imposer sa vision, au détriment de l’autonomie souhaitée par les fondateurs de Carbios. Cette tension illustre un défi classique pour les start-ups : concilier ambitions écologiques et réalités économiques dans un partenariat avec un acteur mondial.

Quel avenir pour Carbios et le recyclage vert ?

Face à cette tempête, plusieurs scénarios se dessinent. Le premier : une reprise en main rapide par une nouvelle équipe dirigeante, capable de stabiliser les finances et de relancer le projet d’usine. Le second : un rachat par un géant étranger, qui pourrait sauver la technologie tout en diluant l’identité française de Carbios. Le troisième, plus sombre, serait un effondrement total, laissant ce procédé révolutionnaire sur le carreau.

Pourtant, l’enjeu dépasse largement cette seule entreprise. Le recyclage enzymatique pourrait changer la donne dans la lutte contre la pollution plastique, un fléau qui étouffe nos océans et nos terres. Voici quelques chiffres pour mesurer l’urgence :

  • 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans chaque année.
  • Seulement 9 % des plastiques produits sont recyclés à l’échelle mondiale.
  • Le PET représente 20 % des déchets plastiques en Europe.

Carbios, avec sa technologie, pourrait inverser cette tendance. Mais pour cela, il faudra surmonter les obstacles actuels.

Un symbole français à sauver

Carbios n’est pas qu’une start-up parmi d’autres. C’est un étendard de la **transition écologique**, un modèle de ce que la France peut offrir au monde en matière d’innovation verte. La voir vaciller, c’est aussi voir s’étioler une certaine idée du progrès made in France.

Les prochains mois seront décisifs. Qui prendra les rênes ? L’usine de Longlaville verra-t-elle le jour ? Et surtout, cette technologie unique survivra-t-elle à la crise ? L’histoire de Carbios nous rappelle une vérité essentielle : même les idées les plus brillantes doivent s’ancrer dans une réalité économique solide pour perdurer.

En attendant, les regards restent tournés vers Clermont-Ferrand. Car si Carbios sombre, c’est une partie de l’espoir d’un futur plus vert qui risque de s’éteindre avec elle.

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