Crise dans l’aérien : l’été houleux des voyageurs
Qui n'a pas rêvé de s'envoler vers une destination ensoleillée cet été ? Pourtant, ce scénario idyllique pourrait bien virer au cauchemar pour de nombreux voyageurs. En cause : une pénurie d'avions sans précédent, liée aux difficultés d'Airbus et Boeing à tenir leurs cadences de livraison. Résultat, les compagnies aériennes vont devoir composer avec des centaines d'appareils manquants dans leurs flottes. Quelles en seront les répercussions pour les passagers ?
Un appétit d'avions inédit face à une offre grippée
Jamais la soif de voyages n'a été aussi forte. L'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit près de 5 milliards de passagers en 2024, battant le précédent record de 2019. Les carnets de commandes d'Airbus et Boeing débordent avec respectivement 8600 et 5600 avions à livrer. Mais les avionneurs peinent à suivre la cadence, freinés par de multiples problèmes industriels.
Selon les experts, entre 400 et 1500 appareils pourraient manquer à l'appel cette année. Boeing concentre 60% des difficultés, avec des soucis sur tous ses programmes. Airbus n'est pas épargné, notamment en raison des déboires des moteurs Pratt & Whitney qui immobilisent de nombreux A320neo et A220. Au total, le déficit cumulé atteindrait 2000 avions, soit 8% de la flotte mondiale !
Des voyageurs pénalisés
Les passagers risquent d'en faire les frais. Première conséquence : une flambée des prix des billets, déjà supérieurs de 9 à 14% à ceux de 2019. La rareté de l'offre permet aux compagnies de pratiquer des tarifs élevés, d'autant que les coûts (carburant, personnel) grimpent aussi.
Autres désagréments en vue : annulations de vols de dernière minute et réduction des destinations. Pour optimiser leurs appareils, les transporteurs privilégieront les lignes les plus rentables. Quitte à supprimer des vols à la dernière minute, au grand dam des voyageurs.
Une situation qui va perdurer
Ces perturbations ne sont pas près de s'arrêter. Boeing pourrait mettre 5 ans à résorber tous ses problèmes. Airbus, malgré une montée en cadence prévue, ne reviendra pas avant 2026 à ses niveaux de production pré-crise. Idem pour la chaîne de fournisseurs.
De nombreuses compagnies voient des opportunités d'étendre leurs réseaux […], mais elles n'y arrivent pas, faute de recevoir de nouveaux avions.
Willie Walsh, directeur général de l'IATA
Quelles solutions pour les voyageurs ?
- Réserver ses billets le plus tôt possible pour obtenir des tarifs plus avantageux
- Opter pour des destinations moins prisées pour éviter annulations et vols bondés
- Faire preuve de flexibilité sur ses dates et lieux de voyage
L'été 2024 s'annonce mouvementé dans le ciel. Entre pénurie d'avions, prix élevés et vols annulés, les voyageurs devront s'armer de patience avant de pouvoir enfin décoller vers leurs vacances tant attendues. En attendant un retour à la normale qui s'annonce long pour le secteur aérien.