Crystal Quantum Computing : Nouvelle pépite du quantique français
Quelle est la dernière pépite française à se lancer dans la course à l'ordinateur quantique ? Il s'agit de Crystal Quantum Computing, une jeune pousse parisienne fondée en 2021 qui mise sur une approche originale pour se démarquer dans un secteur en plein essor. Avec seulement quatre collaborateurs, elle compte bien titiller les géants établis grâce à sa technologie innovante basée sur les ions piégés.
Les ions piégés, une voie prometteuse pour le calcul quantique
Parmi les différentes pistes explorées pour construire des ordinateurs quantiques, celle des ions piégés suscite un intérêt croissant. Elle consiste à utiliser des ions chargés, maintenus en lévitation dans des champs électromagnétiques, pour coder l'information quantique. Cette approche offre plusieurs avantages :
- Une grande stabilité des qubits, les unités de base du calcul quantique
- Des temps de cohérence élevés, cruciaux pour effectuer de longues séquences de calcul
- Une bonne "conversation" entre les qubits, facilitant les opérations logiques
C'est sur cette technologie que mise Crystal Quantum Computing, en y apportant sa touche spécifique comme l'explique son fondateur et PDG Quentin Bodart :
Nous avons appliqué la porte quantique de Rydberg, jusque-là réservée à l'approche dite des atomes neutres, aux ions piégés.
– Quentin Bodart, PDG de Crystal Quantum Computing
En combinant ainsi le meilleur des deux mondes, la startup espère tirer profit de la stabilité des ions piégés tout en boostant la vitesse de calcul grâce aux états de Rydberg. De quoi envisager un nombre important d'opérations pendant la durée de vie des qubits.
Se démarquer dans un écosystème foisonnant
Le pari est ambitieux car Crystal Quantum Computing arrive après plusieurs autres startups françaises déjà bien avancées dans la course au quantique :
- Pasqal, qui développe des calculateurs quantiques à atomes froids
- Alice&Bob, pionnière des qubits supraconducteurs "sans erreur"
- Quandela, spécialiste de la "lumière quantique"
Sans compter les mastodontes internationaux comme Google, IBM ou IonQ, déjà bien engagés dans la course. Pour espérer rivaliser, la jeune pousse mise sur un modèle collaboratif :
Pour aller vite, nous comptons nous appuyer sur un écosystème de partenaires experts, que ce soit sur les algorithmes, le cloud ou la simulation, afin de nous concentrer sur notre cœur technologique.
– Quentin Bodart
L'objectif ? Rattraper son retard en bénéficiant des briques développées par d'autres acteurs. Car le temps presse : plusieurs concurrents ont déjà commencé à commercialiser leurs premières machines.
Des ambitions et des moyens
Pour concrétiser ses ambitions, Crystal Quantum Computing a besoin de moyens. La startup est actuellement en quête de 2,5 millions d'euros pour financer son développement. Un ticket modeste comparé aux levées de fonds de plusieurs dizaines de millions réalisées par certains de ses concurrents, mais qui devrait lui donner un peu d'oxygène.
Au-delà des aspects financiers, le principal défi sera de tenir la distance dans un secteur extrêmement concurrentiel et évolutif, où la moindre avancée technologique peut rebattre les cartes. La jeune pousse dispose-t-elle d'un avantage décisif avec sa technologie hybride ions piégés / Rydberg ? L'avenir le dira.
Une chose est sûre : avec Crystal Quantum Computing, c'est une nouvelle pièce qui s'ajoute au passionnant puzzle du calcul quantique français et mondial. Un domaine où la créativité et l'audace des startups pourraient faire la différence face aux géants établis.