Débris de Fusée SpaceX Retardent des Vols Qantas
Imaginez-vous, confortablement installé dans votre siège d'avion, prêt à décoller pour un long voyage vers une destination lointaine. Soudain, une annonce retentit : le vol est retardé. La raison ? Des débris de fusée SpaceX risquent de retomber du ciel et de croiser la trajectoire de l'appareil. Une situation surprenante qui est pourtant devenue réalité pour les passagers de la compagnie Qantas.
Des vols Qantas perturbés par les retombées de fusées SpaceX
La compagnie aérienne australienne Qantas a récemment révélé au Guardian qu'elle avait dû retarder plusieurs vols à destination de l'Afrique du Sud en raison d'avertissements de dernière minute concernant des débris de fusée SpaceX qui devaient retomber du ciel. SpaceX, l'entreprise d'Elon Musk spécialisée dans les vols spatiaux, a choisi le sud de l'océan Indien comme zone de retombée pour ses lanceurs en raison de son emplacement isolé. Mais cette zone se trouve précisément sur la route des vols Qantas reliant Sydney à Johannesburg.
Une zone de retombée problématique pour les compagnies aériennes
Ben Holland, responsable du centre d'opérations de Qantas, a déclaré que la compagnie recevait souvent très peu de préavis concernant ces débris, ce qui entraînait des retards sur les vols concernés. Une situation frustrante pour les passagers mais aussi pour la compagnie, qui doit composer avec ces imprévus.
Nous recevons les avertissements de débris de fusée parfois moins de 3 heures avant le passage prévu dans la zone. Dans certains cas, nous devons retarder ou dérouter les vols en conséquence.
Ben Holland, responsable des opérations chez Qantas
Le Guardian rapporte que les vols de South African Airways sont également affectés par ces retombées de fusées SpaceX. Les deux compagnies, qui opèrent de nombreuses liaisons au-dessus de l'océan Indien, souhaiteraient que SpaceX communique de manière plus anticipée sur ces événements afin de pouvoir adapter leurs plans de vol en conséquence.
SpaceX privilégie les zones reculées pour limiter les risques
Du côté de SpaceX, on explique que le choix de faire retomber les étages de fusée dans le sud de l'océan Indien vise justement à minimiser les risques en cas d'incident. Les océans recouvrant une grande partie de la surface terrestre, ils sont souvent privilégiés pour les retombées contrôlées de débris spatiaux.
Cependant, avec l'intensification des lancements de fusées, notamment ceux opérés par SpaceX, les zones inhabitées se font de plus en plus rares. L'entreprise d'Elon Musk a réalisé 34 lancements rien qu'en 2023, un record. Et avec le développement de sa méga-constellation de satellites Starlink, ce rythme devrait encore s'accélérer dans les années à venir.
Vers une meilleure coordination entre opérateurs spatiaux et aériens ?
Cette situation met en lumière la nécessité d'une meilleure coordination entre les opérateurs de lancements spatiaux et le trafic aérien. Avec la multiplication des acteurs privés dans le domaine spatial, il devient crucial d'établir des protocoles permettant d'anticiper et de gérer au mieux les éventuelles perturbations.
Des organismes comme l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) travaillent déjà sur ces questions et cherchent à établir un cadre réglementaire adapté. L'objectif : assurer la sécurité de tous, que ce soit dans les airs ou dans l'espace.
En attendant, les passagers de Qantas et des autres compagnies survolant l'océan Indien devront s'habituer à ces retards possibles causés par les débris de fusée. Un rappel que notre ciel est de plus en plus fréquenté et que la cohabitation entre vols commerciaux et vols spatiaux est un défi grandissant. Les compagnies aériennes espèrent que des solutions seront trouvées rapidement pour limiter l'impact sur leurs opérations et offrir à leurs clients des voyages sereins... sans débris spatiaux à l'horizon !
