Deeptech : Le Défi des Chercheurs-Entrepreneurs

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octobre 21, 2025

Deeptech : Le Défi des Chercheurs-Entrepreneurs

Imaginez-vous quitter le calme d’un laboratoire, où chaque expérience est minutieusement contrôlée, pour plonger dans l’univers imprévisible de l’entrepreneuriat. Pour les chercheurs-entrepreneurs des start-ups deeptech, ce saut représente un véritable choc culturel. Ils doivent non seulement innover sur le plan scientifique, mais aussi convaincre des investisseurs sceptiques et naviguer dans un écosystème où ils ne sont ni tout à fait chercheurs, ni pleinement patrons. Cet article explore les défis uniques auxquels ces pionniers font face, entre méfiance des pairs, lourdeurs administratives et attentes business parfois déconnectées de la réalité scientifique.

Un Pont entre Deux Mondes

Pour un chercheur, créer une start-up deeptech, c’est comme apprendre une nouvelle langue tout en courant un marathon. La transition du laboratoire à l’entreprise demande une adaptation rapide à un environnement où les règles du jeu sont radicalement différentes. Là où la recherche valorise la précision et la patience, le monde entrepreneurial exige agilité et prise de risque.

Le Choc Culturel de l’Entrepreneuriat

Dans un laboratoire, tout est structuré : hypothèses, expériences, résultats. Mais dans l’écosystème des start-ups, l’incertitude règne. Victor Champaney, co-fondateur de Duoverse, une start-up issue de la recherche, décrit cette transition comme une plongée dans un « monde radicalement différent ». Ses équipes, toutes formées dans la recherche, ont dû apprendre à naviguer dans un univers où les priorités changent rapidement et où les résultats ne sont pas toujours prévisibles.

Le laboratoire est un cocon sécurisé, mais l’entrepreneuriat, c’est le grand large. Il faut apprendre à naviguer sans carte.

– Victor Champaney, co-fondateur de Duoverse

Ce choc culturel ne se limite pas à l’adaptation personnelle. Les chercheurs-entrepreneurs doivent aussi faire face à une certaine méfiance de leurs pairs. Dans le milieu académique, ceux qui se lancent dans l’aventure entrepreneuriale sont parfois perçus comme ayant « trahi » la recherche pure pour le profit. Cette perception, bien que moins courante aujourd’hui, reste un obstacle psychologique pour certains.

Un Équilibre Précaire : Ni Chercheur, Ni Patron

Être à la fois scientifique et entrepreneur place ces individus dans une position inconfortable. Benoit Larrat, PDG de Therasonic, résume cette situation comme un « entre-deux » où l’on n’est pleinement accepté ni par le monde académique, ni par celui des affaires. Cette ambiguïté peut créer des tensions, notamment lorsqu’il s’agit de convaincre des investisseurs.

Les investisseurs, souvent habitués à des profils purement business, hésitent à miser sur des chercheurs. « On nous cantonne souvent au rôle de cofondateur technique », explique Guillaume Berteloot, qui accompagne des chercheurs via sa structure Deeptech Founders. Cette méfiance peut freiner le développement des start-ups, surtout lorsque les fondateurs scientifiques peinent à traduire leurs innovations en termes de business plan ou de potentiel commercial.

Les investisseurs veulent un PDG avec une vision business, pas un scientifique qui parle équations.

– Guillaume Berteloot, Deeptech Founders

Pour surmonter cet obstacle, certains chercheurs choisissent de recruter un dirigeant orienté business. C’est le cas d’Arnaud Demortière, co-fondateur de PreDeeption, qui a opté pour un PDG issu du monde industriel. Cette stratégie permet de combler le fossé entre la recherche et le marché, mais elle ne résout pas tous les problèmes.

Les Contraintes du Temps et des Ressources

Le manque de temps est un frein majeur pour les chercheurs-entrepreneurs. Cumuler recherche, enseignement et gestion d’une start-up est un défi herculéen. Sadiara Fall, à la tête de P-Layer, confie passer encore la moitié de son temps à des tâches administratives ou commerciales, malgré l’embauche d’un associé. Cette charge de travail peut décourager même les plus motivés.

En outre, les attentes des investisseurs peuvent sembler déconnectées des réalités scientifiques. Dès les premières étapes d’un projet, les fondateurs doivent présenter un business plan, estimer un marché ou envisager une industrialisation, alors que les questions scientifiques de base ne sont pas toujours résolues. Cette pression peut créer un sentiment d’urgence incompatible avec la rigueur de la recherche.

Construire une Équipe Équilibrée

Pour réussir, les start-ups deeptech ont besoin d’équipes complémentaires. Alizée Blanchin, directrice chez Hello Tomorrow, insiste sur l’importance d’une équipe fondatrice équilibrée, mêlant profils scientifiques et business. « Les mondes de la recherche et de l’entrepreneuriat se croisent encore trop peu », note-t-elle, soulignant qu’une collaboration étroite entre ces deux univers est essentielle pour transformer une innovation en produit viable.

Voici quelques clés pour bâtir une équipe performante :

  • Recruter des profils complémentaires, mêlant expertise scientifique et compétences commerciales.
  • Collaborer avec des structures d’accompagnement comme Deeptech Founders ou Hello Tomorrow.
  • Instaurer une communication claire entre les membres pour aligner les objectifs scientifiques et business.

Ces éléments permettent de réduire les tensions et de maximiser les chances de succès. Cependant, même avec une équipe équilibrée, le passage de la recherche à l’industrialisation reste complexe.

Des Attentes Business parfois Irréalistes

Un chercheur-entrepreneur travaillant sur un bioprocédé environnemental illustre bien ce décalage. « On me demande de parler business plan alors que les questions scientifiques ne sont pas encore résolues », déplore-t-il. Cette exigence précoce peut freiner l’innovation, car elle oblige les fondateurs à jongler entre deux logiques parfois opposées : la rigueur scientifique et l’urgence commerciale.

Pourtant, certaines start-ups parviennent à surmonter ces défis. Par exemple, Duoverse a réussi à lever des fonds en mettant en avant une vision claire, combinant expertise scientifique et potentiel commercial. Leur succès montre qu’il est possible de réconcilier ces deux mondes, à condition de s’entourer des bonnes compétences et de faire preuve de résilience.

Vers une Nouvelle Génération d’Innovateurs

Les chercheurs-entrepreneurs incarnent une nouvelle génération d’innovateurs, capables de transformer des découvertes scientifiques en solutions concrètes. Mais pour y parvenir, ils doivent surmonter des obstacles culturels, financiers et organisationnels. Voici un résumé des principaux défis et solutions :

  • Méfiance des pairs : Travailler sur sa légitimité en valorisant l’impact sociétal des innovations.
  • Ressources limitées : S’appuyer sur des structures d’accompagnement pour alléger la charge administrative.
  • Attentes business : Former les chercheurs aux bases de l’entrepreneuriat pour mieux dialoguer avec les investisseurs.

En conclusion, les chercheurs-entrepreneurs en deeptech incarnent un pont entre la science et le marché, mais ce rôle exige une résilience exceptionnelle. En s’entourant d’équipes complémentaires et en s’appuyant sur des structures spécialisées, ils peuvent transformer leurs idées en réalités. Le chemin est semé d’embûches, mais il ouvre la voie à des innovations qui pourraient changer le monde.

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