Des débrayages dans neuf usines Volkswagen en Allemagne
Des nuages s'amoncellent au-dessus de l'empire Volkswagen. Ce géant de l'automobile, premier constructeur européen, traverse une zone de turbulences sans précédent. Alors que le groupe exige d'importantes baisses de coûts et menace de fermer pour la première fois des usines en Allemagne, les salariés entrent en résistance. Le 2 décembre, les employés de neuf sites ont débrayé pendant plusieurs heures, mettant à l'arrêt les chaînes de montage.
Bras de fer social chez Volkswagen
Le choc est frontal entre la direction, qui affirme devoir réduire la voilure pour rester compétitif face aux défis actuels de l'industrie automobile, et les syndicats, qui refusent de faire les frais de cette cure d'austérité. Plombé par une chute des livraisons et des bénéfices, Volkswagen veut tailler dans les coûts salariaux.
La durée et l'intensité de cette confrontation relèvent de la responsabilité de Volkswagen à la table des négociations.
– Thorsten Groeger, négociateur au syndicat IG Metall
L'ampleur de la mobilisation salariale a surpris. Des milliers de personnes se sont rassemblées à l'usine principale de Wolfsburg et sur d'autres grands sites comme Hanovre ou Emden. Un avertissement clair envoyé à la direction sur la détermination des troupes.
La pression monte sur les actionnaires
Pour les représentants du personnel, le sacrifice ne doit pas venir seulement des employés. Daniela Cavallo, présidente du comité d'entreprise, suggère que les principaux actionnaires, dont les familles Porsche et Piech, revoient aussi à la baisse leurs dividendes. Une façon de répartir l'effort.
Redouter l'escalade
Alors qu'un nouveau round de négociations doit s'ouvrir le 9 décembre, tous les regards sont tournés vers son issue. Daniela Cavallo prévient que cela aboutira soit à un compromis, soit à une escalade. Et de fixer les lignes rouges pour les salariés :
- Pas de fermetures d'usines
- Pas de licenciements massifs
- Pas de réductions des salaires
Le syndicat IG Metall a déjà fait un pas en proposant un plan d'économies de 1,5 milliard d'euros, rejeté par la direction. Volkswagen s'est dit prêt à minimiser l'impact des débrayages sur les clients. Mais si le bras de fer se durcit, avec des grèves de 24 heures ou illimitées, les dommages pourraient vite s'alourdir. Un scénario noir pour un groupe déjà fragilisé.
L'avenir de Volkswagen se joue dans cette épreuve de force sociale. Au cœur de l'affrontement : comment concilier compétitivité et progrès social à l'heure des grandes mutations de l'automobile, entre transition électrique et concurrence exacerbée. Un défi qui dépasse largement les frontières de Wolfsburg.