Désaccord au sein de l’association canadienne du capital-risque
Le milieu du capital-risque canadien est secoué par une polémique inattendue. Peter van der Velden, ancien président de la Canadian Venture Capital and Private Equity Association (CVCA) et associé directeur de Lumira Ventures, a publiquement critiqué la PDG de l'association, Kim Furlong, pour sa gestion d'une récente réunion avec des investisseurs internationaux à Londres.
Une occasion manquée de promouvoir le VC canadien
Selon van der Velden, cette rencontre organisée par le liaison de Global Affairs Canada auprès de la CVCA avait un objectif clair : renforcer l'engagement et attirer des capitaux étrangers vers les fonds et entreprises de VC canadiens. Pourtant, il affirme que la PDG "semblait peu disposée ou incapable de défendre la majeure partie des membres de l'association".
Il lui reproche notamment de ne pas avoir suffisamment mis en avant les succès et la résilience de l'industrie canadienne du capital-risque, malgré le manque d'engagement des grands fonds de pension nationaux. Au contraire, lorsqu'un family office britannique a demandé pourquoi ces derniers investissaient massivement à l'étranger alors que les meilleurs VC canadiens devaient lever des fonds hors du pays, Furlong aurait simplement répondu que "leur seul objectif était la performance".
Des raisons plus complexes derrière la frilosité des fonds de pension
Une réponse que van der Velden juge incomplète. Selon lui, hormis OMERS et la Caisse de dépôt et placement du Québec, les grands fonds de pension canadiens se sont largement désengagés du VC depuis le milieu des années 2000, devenant des "quasi-fonds de private equity". Ils ont régulièrement indiqué aux gestionnaires nationaux et étrangers que les tickets dans le VC canadien étaient trop petits, tout en échouant à constituer des équipes suffisamment expérimentées pour vraiment s'impliquer dans ce secteur.
En tant qu'association professionnelle pour les membres du VC/PE, le rôle fondamental de la CVCA est de défendre le secteur canadien du VC/PE.
– Peter van der Velden, associé directeur de Lumira Ventures
Un plaidoyer passionné en faveur de l'écosystème VC attendu
Pour l'ancien président de la CVCA, la PDG se doit d'être une ardente avocate de l'industrie, "passionnée, convaincue et inlassablement disposée à promouvoir notre secteur auprès des investisseurs du monde entier, en faisant passer le message que la classe d'actifs du VC canadien peut et doit contribuer à leur performance globale". Un véritable plaidoyer qui aurait cruellement manqué lors de cette réunion londonienne.
La CVCA réaffirme son engagement malgré la polémique
Sollicitée par BetaKit, la CVCA n'a pas répondu directement aux commentaires de van der Velden. Dans une déclaration, un porte-parole a néanmoins assuré que l'association "reste dédiée à favoriser un engagement constructif des parties prenantes sur l'accès aux capitaux et à promouvoir le Canada comme une destination attrayante pour les investissements", soulignant la diversité des points de vue attendue sur des enjeux aussi vitaux pour l'avenir du pays.
Si cette polémique illustre les défis actuels de l'écosystème canadien des start-ups et du capital-risque, elle témoigne aussi de la volonté des acteurs de renforcer son attractivité et son impact. Un débat crucial à l'heure où le VC national doit plus que jamais convaincre et rayonner à l'international pour soutenir l'innovation de demain.
