
DIG Ventures Injecte 100M$ dans les Startups Européennes
Saviez-vous que l’Europe abrite un vivier de talents technologiques encore sous-exploité ? Alors que les États-Unis dominent souvent les récits autour des startups et du capital-risque, un vent de changement souffle sur le Vieux Continent. En tête de cette révolution, DIG Ventures, un fonds porté par d’anciens entrepreneurs, vient de lever 100 millions de dollars pour propulser les jeunes pousses européennes vers de nouveaux sommets. Cette initiative marque un tournant : et si l’avenir de l’innovation technologique se jouait désormais ici ?
Un Fonds Taillé pour les Fondateurs
L’histoire de DIG Ventures commence avec une ambition claire : combler un vide dans l’écosystème européen. Fondé par Ross Mason, l’homme derrière le succès de MuleSoft – revendu à Salesforce pour 6,5 milliards de dollars en 2018 –, et Melissa Klinger, experte en ventes chez MuleSoft, ce fonds se distingue par son ADN entrepreneurial. À leurs côtés, Rytis Vitkauskas et Scott Grimes, tous deux anciens fondateurs, apportent une expertise terrain précieuse.
Contrairement à la majorité des investisseurs européens issus de la finance ou des banques, DIG Ventures mise sur une approche dite « operator-led ». En clair, ce sont des ex-entrepreneurs qui comprennent les défis du quotidien : recruter une équipe, peaufiner un produit technique ou conquérir un marché. Cette philosophie résonne auprès des startups en quête de partenaires capables de les guider au-delà du simple chèque.
Une Levée de Fonds Stratégique
Avec cette nouvelle enveloppe de 100 millions de dollars, DIG Ventures passe à la vitesse supérieure. Ce deuxième fonds, le premier institutionnel après un démarrage en tant que family office, attire des investisseurs prestigieux comme The Hillman Company, Sofina ou encore Olivier Pomel, PDG de Datadog. Une telle confiance témoigne de la crédibilité de l’équipe et de sa vision.
Leur terrain de jeu ? Les startups B2B SaaS, l’intelligence artificielle et les infrastructures cloud, avec un focus sur les stades pré-seed et seed. Si l’Europe reste leur priorité, des opportunités en Israël et aux États-Unis ne sont pas exclues. Une stratégie qui reflète une ambition globale, tout en capitalisant sur les forces locales.
« Après MuleSoft, j’ai vu une opportunité unique de revenir en Europe et de bâtir un fonds porté par des opérateurs. »
– Ross Mason, fondateur de DIG Ventures
Pourquoi l’Europe ? Un Potentiel Méconnu
L’Europe a longtemps été perçue comme un marché secondaire pour les investisseurs. Pourtant, les choses changent. Avec des talents techniques formés dans des universités de pointe et des coûts bien inférieurs à ceux de la Silicon Valley, le continent offre un terreau fertile pour l’innovation. DIG Ventures l’a bien compris et veut en tirer parti.
Melissa Klinger souligne un avantage clé : « Le talent ici coûte moitié moins cher qu’aux États-Unis, et la recherche académique est exceptionnelle. » Mais elle pointe aussi un défi : les levées de fonds massives, nécessaires pour rivaliser avec les géants américains, restent rares. C’est là que DIG entre en jeu, en offrant un accompagnement stratégique dès les premiers pas.
Une Approche Hands-On
Ce qui distingue vraiment DIG Ventures, c’est son implication opérationnelle. L’équipe ne se contente pas de signer des chèques ; elle met les mains dans le cambouis. De la définition d’une stratégie *go-to-market* à l’optimisation d’un produit technique, les fondateurs trouvent chez DIG des partenaires qui parlent leur langage.
Leur portefeuille parle de lui-même. Des pépites comme **People.ai**, **Bubble** ou **PlanetScale** ont déjà bénéficié de cet accompagnement. Plus récemment, des investissements dans **Dash0** (observabilité), **Nexos.ai** (orchestration IA) et **PolyAPI** (middleware d’entreprise) montrent leur appétit pour les technologies de pointe.
L’IA : Le Prochain Eldorado Européen ?
Ross Mason voit grand pour l’intelligence artificielle. Selon lui, les entreprises vont de plus en plus développer leurs propres modèles, notamment des *Large Language Models* (LLM), en interne. « C’est une nouvelle course à l’armement », affirme-t-il. Mais il insiste : les bases ne sont pas encore totalement posées, et l’open source jouera un rôle clé pour éviter une dépendance aux géants du cloud.
Ce pari sur l’IA s’aligne avec les forces européennes : une expertise technique pointue et une approche pragmatique. DIG Ventures veut être au cœur de cette transformation, en soutenant des startups qui redéfiniront la manière dont les entreprises exploitent ces technologies.
Les Operator VCs : Une Tendance Montante
Aux États-Unis, des figures comme Peter Thiel ou Marc Andreessen, anciens fondateurs devenus investisseurs, dominent le paysage du capital-risque. En Europe, cette tendance émerge à peine. DIG Ventures s’inscrit dans ce mouvement, aux côtés d’autres exemples comme Taavet Hinrikus (Wise) ou Oscar Pierre (Glovo).
Cette montée des « operator VCs » pourrait redessiner la carte de l’investissement. Leur capacité à comprendre les besoins des fondateurs, alliée à une vision stratégique, les positionne comme des acteurs incontournables. Pour DIG, c’est une opportunité de devenir un leader dans cet espace encore naissant.
Les Défis à Relever
Malgré son potentiel, l’Europe doit surmonter des obstacles. Le principal ? L’accès aux financements massifs. Les startups américaines lèvent souvent des centaines de millions en un tour, tandis qu’en Europe, les montants restent plus modestes. DIG Ventures, avec ses 100 millions, est un pas dans la bonne direction, mais le chemin est encore long.
Autre défi : la concurrence internationale. Les talents européens attirent désormais l’attention des fonds américains, qui n’hésitent pas à investir ici. DIG devra donc se démarquer par sa valeur ajoutée opérationnelle pour rester dans la course.
Un Portefeuille Prometteur
Jetons un œil aux entreprises déjà soutenues par DIG Ventures. Leur portefeuille est un mélange de jeunes pousses ambitieuses et de technologies disruptives :
- **Bubble** : une plateforme no-code qui démocratise la création d’applications.
- **ComplyAdvantage** : des solutions pour détecter les risques financiers en temps réel.
- **Taktile** : une IA pour automatiser les décisions complexes dans les entreprises.
Ces choix reflètent une stratégie claire : investir dans des outils qui simplifient et accélèrent les processus des entreprises, tout en misant sur des technologies d’avenir.
Vers un Leadership Européen ?
DIG Ventures ne se contente pas de suivre les tendances ; il veut les façonner. En combinant une expertise opérationnelle, un focus sur des secteurs porteurs comme l’IA et le SaaS, et une présence accrue en Europe, le fonds a toutes les cartes en main pour devenir un acteur majeur.
Leur succès dépendra de leur capacité à transformer ces 100 millions en histoires à succès. Si l’Europe parvient à capitaliser sur ses atouts – talents, recherche, pragmatisme –, elle pourrait bien surprendre le monde. Et DIG Ventures compte bien être à l’avant-garde de cette révolution.
Alors, l’Europe deviendra-t-elle le prochain hub mondial des startups technologiques ? Avec des initiatives comme celle-ci, la réponse semble se rapprocher d’un « oui » retentissant.