Disney attaque Google pour violation massive de droits d’auteur
Imaginez la scène : mercredi matin, les équipes juridiques de Disney rédigent une lettre particulièrement salée à l’attention de Google. Objet ? Une « violation massive et éhontée » de leurs droits d’auteur par les outils d’intelligence artificielle de Mountain View. Le même après-midi, Bob Iger signe un partenariat à un milliard de dollars avec… OpenAI. Le timing est si parfait qu’on dirait un scénario de série Netflix.
Disney accuse Google de transformer Gemini en « machine à copier » ses personnages
Dans la lettre révélée par Variety, Disney ne mâche pas ses mots. Google serait devenu une « véritable machine distributrice virtuelle » capable de reproduire à l’infini Mickey, Elsa, Simba ou même Deadpool (racheté avec la Fox). Le pire ? Beaucoup d’images générées arborent fièrement le logo Gemini, comme si Disney avait donné son blanc-seing.
« Google opère comme une machine distributrice virtuelle capable de reproduire, rendre et distribuer des copies de la précieuse bibliothèque de personnages Disney à une échelle massive. »
– Extrait de la lettre de cease-and-desist de Disney
Concrètement, n’importe quel utilisateur de Gemini peut taper « Elsa en robe rouge sur fond de feu » et obtenir une image quasi-parfaite en quelques secondes. Disney considère cela comme une contrefaçon pure et simple, pas comme du fair use.
Le même jour, Disney signe avec… OpenAI
C’est là que l’histoire devient savoureuse. Quelques heures après avoir envoyé sa lettre recommandée à Google, Disney annonce un partenariat stratégique de trois ans avec OpenAI. Montant ? Un milliard de dollars. Objectif ? Autoriser officiellement Sora, le générateur vidéo d’OpenAI, à créer du contenu avec les personnages Disney.
En clair : chez OpenAI, c’est légal et même encouragé. Chez Google, c’est du vol. La nuance ? Un contrat d’exclusivité (ou presque) et un joli chèque.
Pourquoi maintenant ? Trois hypothèses sérieuses
Le timing n’est évidemment pas anodin. Plusieurs éléments permettent de comprendre cette offensive soudaine.
- Préparer le terrain juridique : en attaquant publiquement Google, Disney crée un précédent. Toute autre IA qui générerait du contenu Disney sans accord pourra être poursuivie plus facilement.
- Forcer la négociation : le cease-and-desist est souvent une étape avant un accord commercial. Disney a peut-être simplement voulu rappeler à Google qu’un partenariat payant existe aussi de leur côté.
- Protéger la valeur de ses IP : avec l’explosion des générateurs d’images et de vidéos, Disney voit potentiellement des milliards de dollars de licences merchandising menacés si tout le monde peut générer du contenu officiel gratuitement.
Google se défend… mollement
De son côté, Google a répondu avec la prudence habituelle des géants tech dans ce genre de situation :
« Nous avons une relation longue et mutuellement bénéfique avec Disney et continuerons à dialoguer avec eux. »
– Porte-parole Google
Traduction : on va essayer de s’arranger à l’amiable. Google met aussi en avant ses outils comme Google-Extended (qui permet aux sites de bloquer l’entraînement de ses modèles) et SynthID, son watermarking pour les images IA. Des garde-fous que Disney juge visiblement insuffisants.
Tous les géants sont logés à la même enseigne… ou presque
Disney n’est pas le seul à s’énerver. Universal a déjà attaqué Anthropic pour avoir généré des images de Minions. Warner a envoyé des lettres à Midjourney. Même l’écrivain Sarah Silverman poursuit Meta et OpenAI pour utilisation de ses livres dans l’entraînement.
Mais Disney a une particularité : ses personnages sont parmi les plus demandés au monde dans les prompts IA. Une étude de Everypixel (novembre 2025) montre que Mickey Mouse arrive en 3e des personnages les plus générés sur les IA publiques, juste derrière Spider-Man et… Goku.
Et les utilisateurs dans tout ça ?
Pour le moment, Gemini continue de générer des images Disney sans restriction visible. Mais cela pourrait changer rapidement. Meta a déjà bloqué les images de célébrités sur Llama 3.1, OpenAI filtre DALL-E depuis des mois. Google pourrait suivre sous la pression.
Conséquence directe : les artistes et créateurs qui utilisaient Gemini pour des fanarts ou des projets commerciaux risquent de se retrouver coincés. Car même si l’image est générée par IA, c’est l’utilisateur final qui pourrait être poursuivi par Disney.
Vers un futur où chaque personnage aura un « péage IA » ?
L’accord Disney-OpenAI ouvre une voie claire : les studios vont monétiser leurs IP auprès des géants de l’IA. On peut imaginer demain des « packs personnages » payants :
- Pack Marvel – 99 €/mois pour générer Spider-Man, Iron Man, Deadpool en illimité
- Pack Disney Princesses – 49 €/mois
- Pack Star Wars – 149 €/mois (sabres laser inclus)
Utopie pour les studios, cauchemar pour la créativité libre ? Probablement un peu des deux.
Conclusion : le Far West de l’IA touche à sa fin
L’affaire Disney vs Google n’est que le début d’une longue série. 2026 sera probablement l’année où les grandes IP hollywoodiennes imposeront leurs règles aux modèles d’intelligence artificielle. Les accords comme celui avec OpenAI vont se multiplier. Les modèles open-source risquent d’être les grands perdants, incapables de payer les licences.
Quant à savoir si Google pliera ou contre-attaquera en justice, réponse dans les prochains mois. Mais une chose est sûre : la lune de miel entre Hollywood et l’IA est terminée. Place aux avocats.
Et vous, pensez-vous que Disney a raison de protéger ainsi ses personnages ? Ou est-ce la fin de la créativité libre avec l’IA ? Dites-le en commentaire.