Doug Ford Annule un Contrat Starlink de 100M$ : Réponse aux Tarifs
Et si une simple décision politique pouvait bouleverser l’accès à Internet pour des milliers de Canadiens ? Ce matin du 4 mars 2025, Doug Ford, le premier ministre de l’Ontario, a jeté un pavé dans la mare en annonçant l’annulation d’un contrat de 100 millions de dollars avec Starlink, la société d’Elon Musk. Cette mesure choc, motivée par une guerre commerciale avec les États-Unis, soulève des questions cruciales sur l’avenir des partenariats technologiques transfrontaliers. Plongeons dans cette affaire qui mêle innovation, politique et fierté nationale.
Une Rupture aux Enjeux Multiples
Le contrat avec Starlink, signé en novembre dernier, promettait de connecter 15 000 foyers et entreprises dans les zones rurales et reculées de l’Ontario d’ici juin 2025. Une aubaine pour ces communautés souvent oubliées par les géants des télécoms. Mais aujourd’hui, Doug Ford a décidé de tirer un trait sur ce projet ambitieux, arguant que l’entreprise, propriété d’Elon Musk, soutient indirectement des “attaques économiques” contre le Canada.
Cette annonce intervient dans un contexte tendu. Les relations entre le Canada et les États-Unis se sont envenimées ces derniers mois, marquées par des menaces de tariffs douaniers de part et d’autre. Face à cette escalade, Ford a choisi la fermeté, quitte à sacrifier un projet d’infrastructure clé.
Pourquoi Starlink Devient une Cible
Starlink n’est pas qu’une entreprise de satellites. C’est aussi un symbole de l’influence grandissante d’Elon Musk, devenu une figure incontournable aux côtés de Donald Trump. En tant que co-dirigeant du “Department of Government Efficiency” sous l’administration Trump, Musk joue un rôle dans les politiques qui affectent directement le commerce international.
Pour Doug Ford, cette proximité est problématique. Lors de sa conférence de presse, il n’a pas mâché ses mots :
“Nous n’allons pas attribuer des contrats à ceux qui encouragent des attaques économiques contre notre province et notre pays.”
– Doug Ford, Premier ministre de l’Ontario
Ford va même plus loin en soulignant une certaine ironie : Musk, qui a étudié à l’Université Queen’s à Kingston en 1990, tourne aujourd’hui le dos au pays qui l’a accueilli. Une pique personnelle qui ajoute une couche d’émotion à cette décision.
Les Conséquences d’une Annulation Brutale
Rompre un contrat de cette envergure n’est pas sans risques. Interrogé sur le coût de cette rupture, Ford a admis ne pas avoir de chiffres précis pour l’instant. “C’est une question de principe”, a-t-il insisté, laissant entendre que l’Ontario est prêt à affronter d’éventuelles poursuites judiciaires de la part de SpaceX, la maison-mère de Starlink.
Pour les habitants des régions concernées, cette décision est un coup dur. L’accès à Internet haut débit reste un défi majeur dans les zones rurales canadiennes, et Starlink représentait une solution rapide et efficace. Désormais, ces communautés devront attendre une alternative, probablement plus lente à se concrétiser.
Sur le plan économique, l’Ontario envoie un message clair : plus aucun contrat ne sera signé avec des entreprises américaines tant que les tensions commerciales persisteront. Avec un budget annuel de 30 milliards de dollars dédié aux marchés publics, cette mesure pourrait toucher de nombreuses firmes outre-Atlantique.
Un Mouvement Plus Large : Le “Buy Canadian”
L’annulation du contrat Starlink s’inscrit dans une vague patriotique plus vaste. Ford a salué des initiatives comme l’application *Buy Beaver*, qui incite les Canadiens à privilégier les produits locaux. Il envisage même une loi obligeant les détaillants à indiquer clairement l’origine des marchandises sur les étagères.
Cette tendance ne se limite pas à l’Ontario. À l’échelle nationale, le sentiment “achetez canadien” gagne du terrain, porté par une volonté de protéger l’économie locale face aux pressions extérieures. Une stratégie qui pourrait redessiner les chaînes d’approvisionnement dans les années à venir.
Des Représailles Énergétiques en Vue
Ford ne s’arrête pas là. Il a promis d’imposer une surtaxe de **25 %** sur l’électricité exportée vers les États voisins comme New York, le Michigan et le Minnesota. Une menace qui pourrait se transformer en réalité si les États-Unis augmentent leurs tariffs. Pire encore, il n’exclut pas de couper complètement l’alimentation.
En parallèle, l’Ontario envisage de contrôler ses exportations de nickel, un métal essentiel pour l’industrie manufacturière américaine. Avec **50 % du nickel haute qualité** utilisé aux États-Unis provenant de cette province, Ford dispose d’un levier de négociation non négligeable.
“S’il faut stocker le nickel ou l’envoyer ailleurs dans le monde, nous le ferons.”
– Doug Ford, Premier ministre de l’Ontario
Quel Avenir pour les Startups Canadiennes ?
Cette crise met en lumière une opportunité pour les entreprises technologiques canadiennes. Avec le gel des contrats américains, des startups locales pourraient tirer leur épingle du jeu en proposant des alternatives à des géants comme Starlink. Mais encore faut-il qu’elles soient prêtes à relever le défi à une telle échelle.
Les acteurs de l’écosystème startup au Canada observent la situation de près. Certains y voient une chance de renforcer l’innovation locale, tandis que d’autres craignent que cette guerre commerciale ne freine les investissements transfrontaliers, souvent vitaux pour les jeunes pousses.
Voici quelques pistes déjà évoquées pour remplacer Starlink :
- Développer des partenariats avec des entreprises canadiennes spécialisées en télécommunications.
- Investir dans des technologies satellitaires nationales en collaboration avec des universités.
- Accélérer le déploiement de la fibre optique dans les zones reculées.
Un Pari Risqué mais Symbolique
En annulant le contrat Starlink, Doug Ford joue gros. D’un côté, il renforce son image de leader prêt à défendre les intérêts de l’Ontario et du Canada, même au prix de concessions difficiles. De l’autre, il expose la province à des incertitudes juridiques et économiques, sans garantir une solution immédiate pour les communautés affectées.
Ce bras de fer avec les États-Unis et Elon Musk dépasse largement le cadre d’un simple contrat. Il s’agit d’un test pour la résilience économique du Canada et de sa capacité à innover face à des pressions extérieures. Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits ou si elle laissera des cicatrices durables.
Et vous, que pensez-vous de cette décision ? Est-ce un coup de maître ou une erreur stratégique ? Une chose est sûre : l’histoire retiendra ce 4 mars 2025 comme un tournant dans les relations technologiques entre le Canada et ses voisins du sud.