Échec de l’adoption d’un traité mondial contre la pollution plastique
En décembre 2024, les États se sont réunis à Busan en Corée du Sud dans l'espoir d'adopter enfin un traité mondial ambitieux pour lutter contre la pollution plastique. Malheureusement, malgré une mobilisation record, les négociations ont à nouveau échoué. Une nouvelle session est d'ores et déjà programmée pour le printemps 2025, laissant une dernière chance de parvenir à un accord.
Une coalition élargie mais des divergences persistantes
Lors de cette cinquième session de négociations, la coalition pour une haute ambition, portée notamment par l'Union Européenne, a vu ses rangs s'élargir, passant de 67 à 95 pays membres. Cette alliance défend l'adoption d'un instrument international juridiquement contraignant couvrant l'intégralité du cycle de vie du plastique.
Au total, ce sont maintenant entre 125 et 130 pays sur les 175 présents qui se disent favorables à un traité visant spécifiquement à réduire la production de plastique vierge. Un nombre sans précédent, qui n'a pourtant pas suffi à faire pencher la balance.
La Chine et les États-Unis, principaux fabricants de polymères dans le monde, ainsi que les pays pétroliers comme la Russie, l'Iran ou l'Arabie Saoudite, restent farouchement opposés à toute forme de contrainte sur la production.
Une croissance exponentielle de la production plastique
Pourtant, l'urgence est là. Selon les prévisions de l'OCDE, la production mondiale de plastique pourrait tripler d'ici 2060 pour atteindre 1,3 milliard de tonnes par an, contre 460 millions en 2019.
Une croissance exponentielle portée par une demande qui ne faiblit pas, notamment dans des secteurs comme les transports, le bâtiment, l'énergie ou le médical, où le plastique reste incontournable pour ses qualités de légèreté et de résistance.
Le plastique, eldorado des pays producteurs de pétrole
Pour les pays pétroliers, le plastique représente un débouché majeur à l'heure où les énergies fossiles sont de plus en plus décriées. La production de polymères leur permettrait de compenser en partie la baisse de la demande en hydrocarbures.
C'est l'une des raisons pour lesquelles ces États s'opposent avec force à toute mesure contraignante dans le cadre des négociations sur le futur traité mondial. Une position inflexible qui a contribué à l'échec des pourparlers de Busan.
Un nouveau rendez-vous au printemps 2025
Malgré cette déconvenue, les défenseurs d'un traité ambitieux ne baissent pas les bras. Une nouvelle session de négociations est prévue au printemps 2025, avec l'objectif de parvenir enfin à un accord.
La pression de la société civile et la mobilisation croissante des États pourraient faire pencher la balance. Mais le chemin s'annonce encore long et semé d'embûches pour concrétiser l'ambition d'un monde libéré de la pollution plastique.