Ecocem révolutionne le ciment avec son usine dunkerquoise
Et si le futur du ciment se dessinait à Dunkerque ? C'est le pari d'Ecocem, producteur irlandais de matériaux de construction, qui mise sur son usine nordiste pour lancer un nouveau ciment bas carbone baptisé Act. Une véritable percée technologique qui pourrait bien changer la donne dans un secteur très émetteur de gaz à effet de serre.
Un liant hydraulique nouvelle génération
Fruit de 10 ans de R&D et de 40 millions d'euros d'investissement, Act se distingue par son très faible taux de clinker, l'élément le plus émetteur de CO2 dans un ciment classique. Là où un ciment moyen en France en compte environ 75%, Act devrait descendre sous la barre des 30%.
Pour y parvenir, les ingénieurs d'Ecocem ont planché sur différentes options comme l'utilisation de fillers calcaires, d'argiles, de cendres volantes ou encore de fines de bétons recyclés. Le tout en partenariat avec des grandes écoles comme l'ENS Paris-Saclay.
Dunkerque, démonstrateur grandeur nature
Pour produire son ciment vert à grande échelle, Ecocem compte sur son usine de Dunkerque. Ouverte en 2018 en partenariat avec ArcelorMittal, elle était jusqu'à présent spécialisée dans le broyage de laitiers de hauts-fourneaux, un coproduit de la sidérurgie utilisé en substitut du clinker.
Mais face à la raréfaction prévisible de cette ressource, l'industriel a décidé d'investir pour doubler la capacité de son site dunkerquois et le transformer en unité de production d'Act. Un chantier de 18 mois et 60 millions d'euros qui devrait permettre de sortir 300 000 tonnes de ce ciment innovant chaque année.
Le ciment Act verra sa composition varier selon les cimenteries.
Conor O'Riain, directeur général d'Ecocem France et Europe
Un modèle duplicable à grande échelle
Si Dunkerque servira de vitrine, Ecocem ne compte pas s'arrêter là. Le groupe veut proposer sa technologie Act sous forme de licences à d'autres cimentiers. L'objectif affiché est ambitieux : contribuer à diminuer de moitié les émissions mondiales de CO2 liées à l'industrie cimentière d'ici 2050.
Un défi colossal quand on sait que le béton est le second matériau le plus consommé sur Terre après l'eau. Mais avec son procédé innovant, Ecocem espère bien prouver depuis les Hauts-de-France qu'une autre voie est possible pour construire les bâtiments et infrastructures de demain.
Les atouts d'Act en résumé
- Réduit fortement la part de clinker
- Incorpore des matériaux de substitution variés
- Adaptable à différents sites de production
- Licence de technologie pour essaimer largement
Alors que le secteur du BTP cherche à réduire son empreinte environnementale, les initiatives comme celle d'Ecocem apparaissent plus que jamais nécessaires. En misant sur la R&D et un ancrage territorial fort à Dunkerque, ce challenger irlandais montre qu'il est possible d'allier écologie et innovation au cœur même du processus industriel. Vivement la première gâchée !