EHang : Pionnier des Taxis Volants Autonomes et Électriques
Imaginez un monde où héler un taxi ne vous mènerait plus seulement dans les embouteillages des rues bondées, mais aussi dans le ciel dégagé des grandes métropoles. C'est la vision audacieuse que propose la startup chinoise EHang avec son modèle de taxi volant autonome et électrique, l'EH216-S. Déjà 300 exemplaires vendus dans le monde, l'entreprise vise maintenant à conquérir le marché européen et à faire de son aéronef futuriste un incontournable de la mobilité aérienne urbaine.
EHang, Pionnier Visionnaire des Taxis Volants
Fondée en 2014, EHang s'est très tôt positionnée comme un précurseur sur le créneau prometteur des taxis volants. Son histoire commence quand les deux cofondateurs, Huazhi Hu et Derrick Xiong, décident suite au décès tragique de deux amis dans un accident d'hélicoptère, de concevoir des aéronefs axés sur la sécurité et l'autonomie. De leurs premières expériences sur les essaims de drones pour les spectacles aériens jusqu'au développement de l'EH216-S, leur vision n'a cessé de prendre de l'altitude.
C'est de là qu'est partie notre volonté de concevoir des aéronefs ultra sécurisés.
– Zhao Wang, Directeur des Opérations d'EHang
Aujourd'hui, l'EH216-S cumule déjà plus de 50 000 vols dans 17 pays à travers des démonstrations, bien que les vols commerciaux ne soient pas encore autorisés. Son design compact, sa propulsion 100% électrique via 16 rotors, et son pilotage autonome grâce à un système de navigation embarqué font de lui un candidat idéal pour s'intégrer dans le trafic urbain.
Caractéristiques Clés de l'EH216-S
- Capacité : 2 passagers
- Poids : 620 kg
- Autonomie : 25 minutes / 30 km
- Vitesse de croisière : 90 km/h
- Altitude : 120 mètres
L'Europe dans le Viseur
Fort d'une certification de type et de navigabilité délivrées par les autorités chinoises en octobre 2023, EHang cherche maintenant à répliquer ces succès réglementaires sur le Vieux Continent. Pour cela, un bureau a été ouvert à Paris afin d'engager le dialogue avec la DGAC et l'AESA, gendarmes européens de la sécurité aérienne dont l'approbation est cruciale pour faire décoller l'EH216-S sous nos latitudes.
L'Autriche semble également une terre d'accueil favorable, l'appareil y ayant déjà décroché une licence temporaire de vol. La France n'est pas en reste avec des discussions en cours pour des démonstrations lors du prochain Salon du Bourget en 2025, ainsi que des opérations prévues autour de plusieurs aéroports du sud du pays.
L'Europe a raison d'être prudente en la matière, la sécurité est l'enjeu numéro un. Il faut aussi du temps pour que le public puisse accepter les taxis volants.
Zhao Wang, Directeur des Opérations d'EHang
Une Solide Avance Industrielle
Le constructeur s'enorgueillit d'une certaine maturité industrielle avec déjà 300 exemplaires de l'EH216-S vendus, et 1200 appareils commandés. Son site de production implanté en Chine permet d'assembler jusqu'à 600 taxis volants par an, de quoi assurer 200 livraisons en 2024 et 400 en 2025 selon les prévisions de l'entreprise.
Cette montée en cadence est rendue possible grâce à des partenariats stratégiques, comme celui noué avec l'industriel local GAC Group, ainsi qu'à une santé financière étonnamment solide pour une jeune pousse. Déjà bénéficiaire depuis le second trimestre 2024, EHang a aussi levé 90 millions de dollars cette année, lui donnant une visibilité sur plusieurs années.
Un Long Chemin Encore à Parcourir
Malgré ces avancées prometteuses, le ciel des taxis autonomes n'est pas encore totalement dégagé. Obtenir les certifications nécessaires en Europe sera un défi de taille, comme l'illustre le projet avorté de Volocopter qui n'a pu faire voler son appareil pour les JO de Paris en 2024. La nécessaire acceptation du public, qui doit s'habituer à cette nouvelle forme de mobilité, prendra aussi du temps.
Mais EHang compte bien surmonter ces obstacles en capitalisant sur son expérience unique, ses partenariats solides, et sa vision de longue date. L'entreprise développe d'ailleurs déjà un modèle aux capacités étendues, le VT-30, capable de parcourir jusqu'à 300 km. De quoi permettre aux taxis volants de relier non seulement des points au sein des villes, mais aussi entre elles. Si les planètes réglementaires et sociétales s'alignent, nul doute que l'EH216-S saura trouver sa place dans le ciel européen de demain.