
Élection 2025 : Les Promesses Tech pour Startups
Et si l’avenir du Canada passait par ses startups ? À l’approche de l’élection fédérale de 2025, les partis politiques dévoilent leurs cartes pour séduire l’écosystème technologique. Taxes allégées, investissements en IA, réduction de la dépendance aux États-Unis : les promesses fusent, mais quelles sont celles qui feront vraiment la différence pour les innovateurs canadiens ? Plongeons dans les engagements qui pourraient redéfinir le paysage tech.
Les Enjeux Tech de l’Élection 2025
Le Canada se trouve à un carrefour. Avec une guerre commerciale qui s’intensifie avec les États-Unis, l’urgence de renforcer la souveraineté technologique n’a jamais été aussi pressante. Les partis politiques, conscients de l’importance des startups et de l’innovation, alignent leurs plateformes sur des priorités claires : financement, fiscalité, et développement de secteurs stratégiques comme l’IA ou le quantum. Voici ce que chaque parti propose pour dynamiser l’écosystème tech.
Les Libéraux : Investir Massivement dans l’Innovation
Sous la houlette de Mark Carney, les Libéraux misent sur une stratégie ambitieuse pour consolider la place du Canada dans la tech mondiale. Leur programme s’articule autour de trois axes : financement accru, incitatifs fiscaux, et leadership en IA.
Nous devons investir dans nos forces, comme l’IA et le quantum, pour rivaliser à l’échelle mondiale.
– Mark Carney, chef du Parti libéral
Pour y parvenir, les Libéraux promettent 2,5 milliards de dollars sur deux ans pour développer des centres de données et améliorer la connectivité à large bande. Ils s’appuient également sur le Canadian Sovereign AI Compute Strategy, qui a déjà injecté 240 millions dans un centre de formation de Cohere. En parallèle, le programme propose une augmentation des crédits d’impôt pour la recherche et développement (SR&ED), passant de 4,5 à 6 millions de dollars, et l’introduction d’un Canada Patent Box pour taxer favorablement les profits issus de la propriété intellectuelle locale.
- 1 milliard supplémentaire pour le Venture Capital Catalyst Initiative.
- Introduction des actions accréditives pour les startups tech.
- Engagement à diriger les contrats fédéraux de cloud vers des entreprises canadiennes.
Ces mesures visent à réduire la dépendance aux géants américains tout en stimulant les secteurs de l’agtech, de la biofabrication et du quantum. Cependant, certains économistes, comme ceux de la Banque Scotia, critiquent un déficit projeté à 62,3 milliards, jugé risqué face à des hypothèses optimistes sur les revenus tarifaires.
Les Conservateurs : Moins de Taxes, Plus de Compétition
Dirigés par Pierre Poilievre, les Conservateurs adoptent une approche axée sur la réduction des taxes et la déréglementation. Leur promesse phare ? Un report d’impôt sur les gains en capital réinvestis au Canada, une mesure qui pourrait encourager les entrepreneurs à réinjecter leurs profits dans l’économie locale.
Contrairement aux Libéraux, les Conservateurs envisagent de réduire les dépenses en IA, avec une coupe de 2,28 milliards dans les initiatives existantes. Ils privilégient la construction de centres de données privés et une politique d’achat local (Buy Canada) pour les contrats de défense et d’infrastructure. Leur programme inclut également une réforme pour instaurer l’open banking, absente du programme libéral, afin de dynamiser la concurrence dans le secteur financier.
Nous allons libérer les entreprises des lourdeurs fiscales pour qu’elles prospèrent.
– Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur
Pour répondre aux tensions commerciales avec les États-Unis, Poilievre propose des tarifs de rétorsion ciblés et un programme de prêts temporaires pour les entreprises affectées. Cependant, leur optimisme économique repose sur une croissance du PIB de 4 %, un chiffre jugé ambitieux par les analystes.
Le NPD : Équité Fiscale et Achat Local
Le NPD, sous Jagmeet Singh, adopte une approche moins centrée sur la tech, mais ses politiques fiscales et d’achat local pourraient impacter les startups. Le parti maintient le taux d’inclusion des gains en capital et propose une surtaxe de 2 % sur les entreprises réalisant plus de 500 millions de profits, ainsi qu’un impôt minimum de 15 % sur les bénéfices comptables.
- Plan Build Canadian Buy Canadian pour privilégier les entreprises locales.
- Suppression des barrières commerciales interprovinciales.
- Soutien à l’interopérabilité des dossiers médicaux.
Le NPD critique l’utilisation de l’IA dans des secteurs comme l’immobilier, où elle pourrait exacerber la crise du logement. Leur plateforme reconnaît un déficit temporaire, mais promet une dette soutenable grâce à de nouvelles taxes sur les grandes fortunes.
Le Bloc Québécois : Québec au Cœur de l’Innovation
Le Bloc Québécois, dirigé par Yves-François Blanchet, se concentre sur la défense des intérêts technologiques du Québec. Leur programme vise à empêcher les entreprises de déplacer leur siège social aux États-Unis et à renforcer la propriété intellectuelle locale via une application stricte de la Loi sur Investissement Canada.
Le parti propose un recrutement agressif de talents étrangers, notamment en IA et en biomédecine, pour profiter des restrictions de financement aux États-Unis. Il soutient également des investissements massifs dans la recherche universitaire et la reconnaissance du Québec comme leader en technologies quantiques.
Le Québec doit être le fer de lance de l’innovation technologique au Canada.
– Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois
Le Bloc souhaite également relancer les discussions sur la régulation de l’IA, un dossier laissé en suspens par les Libéraux. Leur vision ambitieuse pourrait séduire les entrepreneurs québécois, mais reste limitée par leur portée régionale.
Les Défis Communs : Souveraineté et Concurrence
Tous les partis s’accordent sur un point : la nécessité de réduire la dépendance technologique vis-à-vis des États-Unis. Que ce soit par des contrats fédéraux favorisant les entreprises canadiennes (Libéraux, NPD) ou une politique d’achat local (Conservateurs, Bloc), l’objectif est clair : renforcer l’autonomie économique.
La concurrence interne est également un enjeu. Les Conservateurs et le NPD proposent de réduire les barrières interprovinciales pour fluidifier le commerce, tandis que les Libéraux misent sur des incitatifs fiscaux pour attirer les investisseurs. Mais ces promesses suffiront-elles face aux incertitudes économiques mondiales ?
Quel Impact pour les Startups ?
Pour les startups, le choix du prochain gouvernement sera déterminant. Les Libéraux offrent des financements généreux et des incitatifs fiscaux, mais leur déficit élevé inquiète. Les Conservateurs séduisent avec des taxes allégées, mais leurs coupes en IA pourraient freiner les secteurs de pointe. Le NPD et le Bloc, quant à eux, misent sur l’équité et la régionalisation, mais leurs politiques tech restent moins étoffées.
Voici un tableau récapitulatif des principales promesses :
Parti | Financement | Fiscalité | IA et Tech |
---|---|---|---|
Libéraux | 2,5 G$ pour centres de données | Crédits SR&ED à 6 M$, Patent Box | Investissements massifs en IA |
Conservateurs | Coupes de 2,28 G$ en IA | Report des gains en capital | Open banking, Buy Canada |
NPD | Focus sur l’achat local | Surtaxe de 2 % sur gros profits | Critique de l’IA immobilière |
Bloc Québécois | Recrutement de talents | Renforcement de l’Investment Canada Act | Leadership en quantum |
Ce tableau illustre les divergences, mais aussi les complémentarités entre les programmes. Les startups devront peser ces engagements en fonction de leurs priorités : croissance rapide, stabilité fiscale, ou ancrage local.
Et Après le 28 Avril ?
L’élection du 28 avril 2025 ne marquera pas seulement un tournant politique, mais aussi un moment décisif pour l’avenir technologique du Canada. Les promesses d’aujourd’hui devront se traduire en actions concrètes pour soutenir les entrepreneurs face aux défis mondiaux. Qui saura transformer ces engagements en réalité ? Les innovateurs canadiens, eux, attendent des résultats.
Alors, quel parti correspond à votre vision de l’innovation ? Les urnes trancheront, mais une chose est sûre : l’avenir des startups canadiennes se joue maintenant.