Elon Musk, au cœur d’une tempête : Des milliers manifestent contre DOGE
En ce jour férié de Presidents' Day, le cœur de la Grosse Pomme a vibré au rythme d'un vent de contestation. Plus de 10 000 manifestants se sont rassemblés à New York pour dénoncer les actions du président Trump, et en particulier celles du Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE) dirigé par Elon Musk. Une colère citoyenne qui fait écho à d'autres mobilisations dans les grandes villes du pays, ainsi qu'aux abords des concessions Tesla.
L'inquiétude monte face au pouvoir croissant d'Elon Musk
Les manifestants new-yorkais expriment leurs vives préoccupations quant à l'accès d'Elon Musk, via le DOGE, aux données sensibles de millions d'Américains, ainsi qu'au démantèlement d'agences fédérales. Pour beaucoup, l'implication de Musk au sein du gouvernement cache des visées de pouvoir et d'enrichissement personnel. Une frustration exacerbée par le fait que le milliardaire, non élu, ait acquis un niveau d'influence sans précédent sur l'appareil fédéral.
"Je pense qu'il est extrêmement dangereux que [Musk] ait accès à nos données personnelles", confie Dmitri, un architecte de 53 ans. "C'est une sorte de fan boy futuriste qui vit dans une fantasy de science-fiction et qui essaie de la mettre en œuvre, avec les moyens de faire des dégâts massifs."
Le DOGE, cheval de Troie d'Elon Musk ?
Créé dès le premier jour du mandat de Trump, le Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE) a été confié à Elon Musk avec pour mission officielle de traquer la fraude, le gaspillage et l'abus dans l'utilisation de l'argent des contribuables. Mais derrière cette façade vertueuse, les agissements du DOGE suscitent une vive controverse.
Près de 10 000 employés fédéraux, de la gestion des terres publiques aux soins des vétérans, ont été remerciés. Quelque 75 000 autres ont accepté les indemnités de départ anticipé de huit mois de salaire proposées par l'administration Trump. Le département a également résilié 104 contrats gouvernementaux liés à des programmes de diversité, d'équité, d'inclusion et d'accessibilité, tout en démantelant l'Agence des États-Unis pour le Développement International.
Une vague de contestations juridiques et citoyennes
Si les partisans de Trump et Musk applaudissent leurs efforts affichés pour déraciner la corruption et la bureaucratie, les détracteurs dénoncent les méthodes du DOGE et mettent en garde contre les risques de dérives autoritaires. Une vague de contestations juridiques pointe le manque de transparence et les violations présumées de la confidentialité des données.
"Il ne s'agit pas d'être en désaccord avec les politiques républicaines", insiste Victoria, une enseignante de 37 ans. "C'est le fait que Trump ait remis le pouvoir du portefeuille à Elon Musk, qui n'est pas élu."
Des conflits d'intérêts qui éclaboussent Tesla
Les agissements d'Elon Musk au niveau fédéral ont des répercussions sur l'image de marque de Tesla. Lors des derniers résultats trimestriels, un analyste a souligné "une sévère dévaluation de la marque" liée entre autres à la controverses DOGE. Des histoires fleurissent de propriétaires revendant leur Tesla par refus de soutenir les activités de Musk. En Europe, des entreprises allemandes et le gouvernement polonais ont appelé au boycott, suite à un geste de Musk lors de l'investiture de Trump, interprété par beaucoup comme un salut nazi.
La journée de mobilisation de Presidents' Day marque ainsi un nouveau chapitre dans la saga Elon Musk. Alors que son emprise sur les rouages du pouvoir ne cesse de croître, la défiance citoyenne s'amplifie, faisant planer le spectre d'une crise démocratique majeure. L'avenir dira si le magnat parviendra à rassurer ou si la contestation finira par faire dérailler ses ambitions politiques.
