Elon Musk Contre-attaque OpenAI sur le Terrain Judiciaire
Nouveau rebondissement dans la saga judiciaire opposant Elon Musk, le turbulent patron de Tesla et SpaceX, à OpenAI, le laboratoire d'intelligence artificielle à l'origine du très médiatique ChatGPT. Non content d'avoir porté plainte contre la start-up en février dernier, le milliardaire vient de lancer une nouvelle offensive en déposant cette fois une motion préliminaire devant le tribunal californien en charge de l'affaire.
Cette nouvelle passe d'armes s'inscrit dans un bras de fer qui risque bien de durer. Pour rappel, Elon Musk accuse OpenAI et ses dirigeants d'avoir trahi leur mission initiale d'organisation à but non lucratif pour embrasser une logique commerciale. Une dérive qu'il juge contraire aux engagements pris lors de la création de la société en 2015, et dans laquelle il voit une menace pour sa propre start-up d'IA, xAI.
Des violations de lois et un patron sous le feu des critiques
Dans sa motion, Elon Musk et son entreprise xAI épinglent plusieurs points qu'ils jugent litigieux. Tout d'abord, la fameuse clause "Fund No Competitors" imposée par OpenAI à ses investisseurs serait selon eux une violation flagrante du Sherman Act, la loi antitrust américaine.
Par ailleurs, ils dénoncent l'existence d'administrateurs siégeant simultanément au conseil d'OpenAI et de Microsoft, son principal bailleur de fonds. Une pratique qui tombe sous le coup de la Section 8 du Clayton Act et constitue un conflit d'intérêts manifeste pour les plaignants.
Mais ce n'est pas tout. Elon Musk accuse aussi nommément Samuel Altman, le CEO d'OpenAI, de délit d'initié et d'avoir violé la confiance des donateurs en transformant l'organisation en entité lucrative.
Une bataille juridique qui ne date pas d'hier
L'origine de ce conflit remonte en réalité à février 2023, lorsqu'Elon Musk a intenté un premier procès à OpenAI et ses fondateurs pour les forcer à revenir à leur modèle non-profit originel. Selon lui, Sam Altman et Greg Brockman l'auraient convaincu en 2015 de les aider à créer et financer une entité vouée à contrer la domination de Google dans l'IA, sans vocation commerciale.
Je voulais qu'OpenAI soit un contrepoids open source à Google, mais il est devenu une start-up à but lucratif fermée, contrôlée par Microsoft.
– Elon Musk, sur Twitter
Quelques mois plus tard, le milliardaire modifiait sa plainte initiale pour y inclure Microsoft comme co-accusé, reprochant au géant de Seattle d'avoir poussé OpenAI vers le "côté obscur" commercial.
Une injonction pour stopper net OpenAI
Avec cette motion préliminaire, Musk et ses alliés cherchent maintenant à obtenir une injonction du tribunal pour "geler" toute une série d'actions d'OpenAI et de ses dirigeants en attendant le procès :
- Empêcher l'entreprise d'interdire à ses investisseurs de financer des concurrents
- Stopper l'utilisation d'informations sensibles obtenues illégalement
- Interdire la conversion en entité à but lucratif et le transfert d'actifs
- Barrer la route aux contrats passés avec les proches des dirigeants
Si la justice refuse d'agir, Elon Musk et xAI affirment qu'ils subiront un préjudice irréparable. La menace est à peine voilée : fort de son nouveau poste de conseiller à l'efficacité gouvernementale au sein de l'administration Trump, Musk pourrait user de son influence pour faire pencher la balance...
Reste à savoir si les juges céderont à la pression et accepteront de "mettre sur pause" les agissements d'OpenAI, en attendant un verdict final qui s'annonce explosif. Une chose est sûre : dans cette bataille des titans de la Tech, tous les coups semblent permis. Et Elon Musk n'a pas dit son dernier mot.