
Elon Musk tente de racheter OpenAI : cinq détails clés révélés
Un séisme dans le monde de l'intelligence artificielle ! Le consortium mené par Elon Musk, via sa société x.AI, a proposé cette semaine de racheter OpenAI pour la modique somme de 97,4 milliards de dollars. Une offre qui n'a pas manqué de faire réagir Sam Altman, CEO d'OpenAI, qui l'a aussitôt rejetée avec humour. Mais au-delà de la boutade, cette proposition soulève de nombreuses questions sur l'avenir de l'IA et les ambitions du fantasque milliardaire. Décryptage en cinq points clés.
Une offre assortie d'une date limite
Premier élément important à noter : l'offre non sollicitée du groupe Musk est assortie d'une date d'expiration, fixée au 10 mai 2025. Passé ce délai, elle deviendra caduque, à moins que les discussions n'aboutissent avant, que les deux parties s'accordent pour y mettre fin, ou qu'OpenAI la rejette officiellement par écrit. Malgré le refus public de Sam Altman, le conseil d'administration n'a pas encore formellement repoussé la proposition, comme l'exige la procédure pour ce type d'offres, même venant d'un concurrent.
Une transaction 100% cash
Autre point notable : le consortium emmené par Elon Musk, qui comprend entre autres le fonds Vy Capital et la société de capital-risque 8VC de Joe Lonsdale, propose de payer l'intégralité des 97,375 milliards de dollars en cash. Un détail qui a son importance, quand on sait que le milliardaire n'a pas hésité par le passé à s'endetter, comme lors du rachat de Twitter (devenu depuis X) en 2022, pour lequel il avait emprunté 13 milliards aux banques.
Un accès total aux comptes et au personnel
Avant de finaliser la transaction, les acheteurs potentiels exigent un accès complet aux registres financiers et commerciaux d'OpenAI, ainsi qu'à son personnel pour des entretiens. Autrement dit, ils veulent pouvoir examiner en détail :
- Les actifs
- Les installations
- Les équipements
- Les livres et registres comptables
Si ces vérifications de diligence raisonnable sont classiques pour une offre de cette envergure, elles pourraient aussi permettre à x.AI, le concurrent d'OpenAI fondé par Elon Musk, d'accéder à des informations sensibles. Et potentiellement servir de prétexte pour se retirer ensuite.
Une offre qui fragilise la procédure judiciaire de Musk
Paradoxe de taille : cette tentative de rachat à 97,4 milliards de dollars semble contredire l'argumentaire développé par Elon Musk dans sa plainte contre OpenAI. Le milliardaire cherche en effet à bloquer la conversion de l'organisation en société à but lucratif, en arguant que ses actifs ne peuvent être "transférés" dans un but "privé". Un raisonnement que les avocats d'OpenAI n'ont pas manqué de souligner, y voyant une manœuvre déloyale visant à "porter atteinte à un concurrent".
Musk prêt à retirer son offre sous conditions
Dernier rebondissement en date : les avocats d'Elon Musk ont indiqué que leur client était disposé à retirer son offre si le conseil d'administration d'OpenAI s'engageait à maintenir le statut d'organisation à but non lucratif. Selon eux, la proposition de rachat est sérieuse et vise à ce que l'association perçoive une "juste valeur marchande" pour ses actifs. De quoi accréditer la thèse selon laquelle cette offre avait avant tout pour but de faire monter les enchères et renchérir le coût de la transformation voulue par Sam Altman.
OpenAI n'est pas à vendre.
Un porte-parole du conseil d'administration d'OpenAI
Quoi qu'il en soit, cette saga met en lumière les enjeux colossaux qui se nouent autour de l'intelligence artificielle et de ses acteurs phares. Dans cette partie d'échecs à plusieurs bandes, Elon Musk semble déterminé à jouer les trouble-fêtes, quitte à multiplier les coups de bluff et les manœuvres d'intimidation. Reste à savoir si sa stratégie se révèlera payante ou si elle se retournera finalement contre lui. Une chose est sûre : l'avenir d'OpenAI et le devenir de l'IA n'ont pas fini de faire couler beaucoup d'encre numérique...