
Enza : La Fintech Africaine qui Révolutionne les Banques
Saviez-vous que plus de 60 % des petites entreprises africaines n’ont toujours pas accès à des solutions de paiement abordables ? Dans un continent où l’innovation financière explose, une nouvelle startup, Enza, attire tous les regards. Fondée par d’anciens cadres de Network International, cette fintech basée à Dubaï ambitionne de combler les lacunes laissées par les géants du secteur en proposant une infrastructure inédite pour les banques et les commerçants africains.
Une réponse audacieuse aux besoins du marché africain
L’Afrique est un terrain fertile pour les fintechs, mais les grandes institutions financières peinent souvent à suivre le rythme effréné des startups agiles. Enza, lancée en janvier 2023 par Hany Fekry et Hamish Houston, deux anciens de Network International, veut changer la donne. Avec une levée de fonds de **6 millions de dollars**, cette jeune pousse s’attaque à un défi majeur : offrir des solutions de paiement complètes, accessibles et adaptées aux réalités locales.
Des fondateurs expérimentés à la barre
Le parcours des fondateurs d’Enza n’est pas anodin. Hany Fekry, ex-directeur général chez Network International, et Hamish Houston apportent des décennies d’expérience dans le domaine des paiements. Leur passage chez Network, un leader au Moyen-Orient et en Afrique, leur a permis de repérer une faille : les banques manquent d’outils modernes pour rivaliser avec les fintechs comme Flutterwave ou Moniepoint.
« Notre divergence avec Network nous a poussés à repenser les besoins non satisfaits du marché. »
– Hany Fekry, PDG d’Enza
Fort de cette vision, le duo a décidé de créer une plateforme qui ne se contente pas d’imiter les géants, mais qui les dépasse en ambition et en flexibilité.
Une plateforme qui voit grand
Enza ne se limite pas à faciliter les paiements par carte ou mobile. Elle propose une infrastructure qui connecte les banques aux commerçants et aux fintechs, tout en intégrant des options locales comme *Verve* au Nigeria ou *Meeza* en Égypte. L’objectif ? Permettre aux institutions financières de reprendre le contrôle sur un marché dominé par des agrégateurs indépendants.
La startup cible trois marchés clés dès son lancement : l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Mais son expansion ne s’arrête pas là, avec des partenariats déjà noués dans six pays, dont le Rwanda et le Ghana. Enza traite aujourd’hui plus de **10 millions de transactions mensuelles**, un chiffre qui croît de 35 à 40 % chaque mois.
Paiements : la porte d’entrée vers plus de services
Pour Enza, les paiements ne sont qu’un début. Comme l’explique Andrew Key, directeur exécutif recruté en 2024, la véritable valeur réside dans les données générées par ces transactions. Ces informations permettent aux banques de proposer des services additionnels : prêts, épargne, assurances.
- Acceptation des paiements en ligne et en personne à faible coût.
- Intégration avec des systèmes locaux comme *InstaPay* ou *PayShap*.
- Offre de services financiers complémentaires pour les PME.
Ce modèle vise à transformer les paiements en une passerelle vers une inclusion financière plus large, un enjeu crucial dans un continent où des millions de petites entreprises restent en marge du système bancaire.
Redonner du pouvoir aux banques
Les fintechs ont bouleversé le paysage africain, captant une large part du marché des PME au détriment des banques traditionnelles. Enza inverse cette tendance en équipant les institutions financières d’outils pour rivaliser. Sa plateforme offre une **transparence accrue** sur les activités des agrégateurs et des commerçants, un atout précieux pour rester en conformité avec les régulations.
« Les banques ont trop cédé de terrain aux fintechs, explique Hamish Houston. Nous leur donnons la technologie pour reprendre l’avantage. » Cette stratégie séduit déjà : une trentaine de partenariats bancaires sont en vue, avec une approche sélective privilégiant la qualité à la quantité.
Un écosystème de paiement diversifié
Enza se distingue par sa capacité à intégrer une multitude d’options de paiement. Outre les réseaux mondiaux comme Visa et Mastercard, elle collabore avec des systèmes locaux et des portefeuilles mobiles. Cette flexibilité est essentielle dans des marchés où les préférences varient d’un pays à l’autre.
Quelques exemples concrets ? En Nigeria, Enza travaille avec *NIBSS* pour les paiements en temps réel. En Afrique du Sud, elle s’appuie sur *PayShap*. Elle propose aussi des solutions comme le paiement sans contact ou le *buy-now-pay-later*, répondant aux attentes d’une clientèle jeune et connectée.
Un financement stratégique pour accélérer
Après avoir démarré en autofinancement, Enza a attiré l’attention d’investisseurs de renom. Algebra Ventures et Quona Capital ont mené une levée de fonds de 6 millions de dollars, séduits par l’expérience des fondateurs et leur vision claire.
« L’équipe d’Enza a un parcours impressionnant dans la création et la croissance de fintechs en Afrique. »
– Tarek Assaad, associé chez Algebra Ventures
Ces fonds serviront à étoffer l’équipe et à déployer de nouveaux produits, avec pour ambition de doubler le volume de transactions d’ici deux ans.
Un avenir prometteur pour l’Afrique
Enza ne se contente pas de suivre les tendances : elle veut les définir. En s’appuyant sur les leçons tirées chez Network International et DPO Group, ses fondateurs construisent une fintech qui répond aux besoins spécifiques du continent. Leur rêve ? Que chaque famille et chaque communauté africaine accède à des services financiers aussi facilement qu’en Europe ou aux États-Unis.
Avec une croissance explosive et des partenariats solides, Enza pourrait bien redessiner le paysage financier africain. Reste à voir si elle tiendra ses promesses face à une concurrence féroce.