Evotec : Une Restructuration Nécessaire Face aux Défis du Marché
Dans un marché de la recherche et développement en biotechnologie en pleine mutation, le spécialiste allemand de la sous-traitance pharmaceutique Evotec se voit contraint de revoir son organisation en France. Confronté à un ralentissement significatif des dépenses de R&D de ses clients biotechs, le groupe a annoncé un plan de restructuration qui se traduira par la suppression de 73 postes sur ses sites de Toulouse et Lyon.
Toulouse, place forte d'Evotec, particulièrement impactée
C'est le site toulousain d'Evotec qui payera le plus lourd tribut à cette réorganisation, avec la disparition programmée de 64 emplois. Le campus Curie, ancien Biopark by Sanofi racheté et transformé par Evotec, restera cependant un atout stratégique pour le groupe en Occitanie. La future usine de bioproduction J.POD, dont l'inauguration est prévue en septembre avec 150 employés, n'est pas concernée par les réductions d'effectifs.
Lyon, centre d'expertise anti-infectieux, également touché
L'installation lyonnaise d'Evotec, spécialisée dans la recherche sur les anti-infectieux, n'échappe pas non plus à la vague de suppressions de postes. 9 emplois y seront supprimés, sur un effectif total d'environ 120 personnes. Le groupe n'a pas souhaité préciser quelles fonctions étaient concernées par ces coupes.
Une décision difficile dans un contexte de marché tendu
Evotec justifie cette décision par « un environnement de marché difficile, caractérisé par le ralentissement des dépenses de R&D dans le secteur des biotechnologies ». Les jeunes pousses du biotech, principales clientes des services de recherche externalisée proposés par Evotec, resserrent en effet leurs budgets face aux incertitudes économiques et aux difficultés de financement.
La réduction des effectifs n'impactera pas les travaux et projets engagés avec ses partenaires.
Evotec
Le groupe se veut cependant rassurant et affirme que cette restructuration ne remettra pas en cause ses engagements auprès de ses clients et partenaires, à l'image du récent accord de recherche signé avec Pfizer. Evotec entend poursuivre le développement de ses capacités, comme en témoigne le futur démarrage de son usine J.POD malgré un contexte difficile.
Un plan mondial de 400 suppressions de postes
Les mesures annoncées en France s'inscrivent dans un plan global de restructuration qui verra Evotec supprimer environ 400 postes dans le monde. Avec 1000 employés dans l'Hexagone, la France représente ainsi près de 20% des suppressions de postes, signe de l'importance de l'implantation locale pour le groupe allemand mais aussi de la sévérité de l'ajustement en cours dans le secteur.
Evotec n'est pas la seule CDMO à devoir s'adapter à un marché en pleine recomposition. Ses concurrents sont eux aussi confrontés au ralentissement de l'activité biotech et doivent faire preuve d'agilité. Dans ce contexte troublé, seuls les acteurs capables à la fois de réduire leurs coûts et de se différencier par des investissements ciblés tireront leur épingle du jeu. Un défi de taille pour Evotec, qui mise notamment sur son unité de bioproduction dernier cri pour prendre une longueur d'avance.
