
Evroc : 55M$ pour un Cloud Européen Souverain et Innovant
Avez-vous déjà imaginé un futur où l’Europe reprend le contrôle de son destin numérique ? Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que l’intelligence artificielle redéfinit nos besoins technologiques, une startup suédoise, Evroc, fait un pari audacieux. Avec une levée de fonds de 55 millions de dollars, elle ambitionne de construire un cloud hyperscale sécurisé et souverain, pensé pour les Européens, par des Européens.
Une ambition européenne face aux géants technologiques
Dans un monde dominé par les titans américains comme Amazon, Microsoft ou Google, l’idée d’un cloud indépendant en Europe peut sembler utopique. Pourtant, elle répond à un besoin criant. Les appels à une **souveraineté numérique** se multiplient, portés par des entreprises, des gouvernements et même des citoyens conscients des enjeux.
Evroc, fondée il y a trois ans, ne se contente pas de suivre cette vague : elle veut la surfer. Son objectif ? Créer une infrastructure capable de rivaliser avec les leaders mondiaux tout en garantissant une maîtrise totale des données européennes.
Un projet né dans le Grand Nord
Basée en Suède, Evroc n’a pas choisi son emplacement par hasard. Le climat nordique, propice au refroidissement naturel des serveurs, et une culture d’innovation bien ancrée font de ce pays un terreau idéal. Dès 2023, la startup annonçait son intention de déployer huit centres de données d’ici 2028.
Aujourd’hui, elle dispose déjà de quatre installations : deux à Stockholm et deux à Paris. Et ce n’est qu’un début. D’ici mi-2025, deux autres sites ouvriront à Francfort, tandis que des centres phares en Suède et en France, prévus pour 2026, viseront spécifiquement les charges de travail liées à l’**intelligence artificielle**.
« Nos centres sont conçus pour répondre aux besoins énergétiques de l’IA, avec des racks jusqu’à 20 fois plus puissants que les serveurs traditionnels. »
– Mattias Åström, PDG et fondateur d’Evroc
Pourquoi la souveraineté numérique est cruciale
Le concept de **souveraineté numérique** ne date pas d’hier. Mais il prend une nouvelle ampleur avec les bouleversements géopolitiques récents. Prenons un exemple concret : les sanctions économiques imposées par les États-Unis à des institutions internationales, comme la Cour pénale internationale aux Pays-Bas, montrent à quel point les infrastructures étrangères peuvent être vulnérables.
Et que dire des révélations d’Elon Musk sur son contrôle des satellites Starlink, cruciaux pour l’Ukraine ? Ces cas rappellent une vérité simple : dépendre d’acteurs extérieurs, c’est risquer de perdre son autonomie. Evroc veut changer cela.
Son PDG, Mattias Åström, ne mâche pas ses mots : il rêve d’une Europe qui « contrôle son propre destin ». Un rêve ambitieux, mais réaliste ?
Un cloud taillé pour l’IA et les secteurs sensibles
Evroc ne se limite pas à construire des data centers. L’entreprise développe une plateforme complète, pensée pour les développeurs et adaptée aux besoins modernes. Ses centres, équipés de systèmes de refroidissement liquide, sont conçus pour supporter les exigences colossales de l’**intelligence artificielle**.
Mais ce n’est pas tout. La startup cible des secteurs où la sécurité et la souveraineté sont non négociables : défense, santé, finances, administration publique. Des clients bêta testent déjà ses services, signe que le projet avance à grands pas.
Le lancement officiel est prévu pour fin 2025. D’ici là, Evroc promet de dévoiler de nouveaux centres, sans encore préciser où. Suspense garanti.
« Londres n’était pas prévu, mais pour attirer les meilleurs, il fallait y être. »
– Mattias Åström
Un financement colossal en vue
« Londres n’était pas prévu, mais pour attirer les meilleurs, il fallait y être. »
– Mattias ÅströmConstruire un cloud hyperscale coûte cher. Très cher. Lors de sa sortie de l’ombre il y a deux ans, Evroc annonçait vouloir lever jusqu’à 3 milliards d’euros. Aujourd’hui, avec 55 millions en poche grâce à sa série A, elle pose les bases de cette ambition.
Les investisseurs, comme Blisce ou EQT Ventures, y croient. Mais Mattias Åström le sait : ce n’est qu’un début. Une nouvelle levée est prévue pour 2025, mêlant dette et capitaux propres, sur le modèle de concurrents comme CoreWeave.
Pour l’instant, l’argent sert à peaufiner la couche logicielle. Les data centers, eux, viendront ensuite, financés en grande partie par des emprunts. Un pari risqué, mais calculé.
Les défis d’un titan en devenir
Rivaliser avec les hyperscalers américains n’est pas une mince affaire. Ces géants ont des décennies d’avance, des milliards en caisse et une clientèle mondiale. Evroc, elle, doit tout construire de zéro : infrastructure, logiciels, réputation.
Pourtant, elle a des atouts. L’Europe regorge de centres de données, mais manque cruellement d’un cloud unifié. Ajoutez à cela une prise de conscience collective sur la souveraineté, et le timing semble parfait.
Reste une question : Evroc pourra-t-elle tenir ses promesses face à une concurrence féroce ?
Une vision durable et innovante
Evroc ne mise pas seulement sur la souveraineté. La durabilité fait aussi partie de son ADN. Ses centres utiliseront des technologies comme le refroidissement liquide pour réduire leur empreinte énergétique, un argument de poids dans une Europe de plus en plus sensible aux enjeux climatiques.
En parallèle, l’entreprise veut séduire les développeurs avec une plateforme intuitive, ouverte et puissante. Une approche qui pourrait faire mouche auprès des startups et des PME, souvent laissées pour compte par les géants.
Si tout se passe comme prévu, 2026 marquera un tournant avec l’ouverture des premiers centres phares. Mais d’ici là, chaque étape comptera.
Et après ?
Evroc n’est pas qu’une startup de plus. Elle porte une vision : celle d’une Europe technologiquement indépendante, capable de rivaliser sur la scène mondiale. Son succès dépendra de sa capacité à exécuter un plan titanesque tout en restant agile.
Pour Mattias Åström, l’enjeu est clair : « construire quelque chose de meilleur ». Mais dans un secteur où l les barrières sont nombreuses, le chemin sera semé d’embûches.
Alors, pari fou ou révolution en marche ? Une chose est sûre : Evroc ne laisse personne indifférent. Et dans un monde où le contrôle des données devient un enjeu de pouvoir, son histoire ne fait que commencer.
Récapitulons les forces d’Evroc :
- Une levée de fonds de 55 millions de dollars pour poser les bases.
- Des centres de données pensés pour l’IA et la souveraineté.
- Une équipe internationale et un focus sur le logiciel.
Le compte à rebours est lancé. D’ici 2026, nous saurons si Evroc peut transformer l’essai. En attendant, elle incarne un espoir : celui d’une Europe qui ose, innove et reprend les rênes.