
Feds Boostent la Tech Verte au Canada
Et si la clé pour un avenir durable se trouvait dans les laboratoires de Vancouver ? Le Canada fait un pas audacieux vers un monde plus vert en investissant 5,8 millions de dollars dans des technologies de gestion du carbone. Cette initiative, portée par le gouvernement fédéral, met en lumière trois entreprises innovantes de la région de Vancouver, prêtes à transformer la manière dont nous capturons et utilisons le CO2. Plongeons dans cette révolution verte qui positionne la Colombie-Britannique comme un véritable épicentre de l’innovation écologique.
Le Canada, un leader en technologies vertes
Le Canada ne se contente pas de suivre les tendances mondiales en matière de durabilité : il veut les définir. Grâce à des investissements stratégiques, comme ceux annoncés récemment par Natural Resources Canada (NRCan), le pays ambitionne de devenir une superpuissance de l’énergie propre. Le programme d’innovation énergétique de NRCan, via son appel à projets sur la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS), finance des solutions novatrices pour réduire les émissions de CO2. Trois entreprises de la région de Vancouver – Agora Energy Technologies, Anodyne Chemistries et Svante – ont été choisies pour mener cette charge.
Cet investissement de 5,8 millions de dollars n’est pas seulement une injection financière : c’est un signal fort. Il montre que le Canada croit en ses startups technologiques et en leur capacité à résoudre des défis environnementaux mondiaux. Mais quelles sont ces entreprises et comment vont-elles changer la donne ?
Agora Energy : transformer le CO2 en opportunité
Basée à Vancouver, Agora Energy Technologies repousse les limites de l’ingénierie électrochimique. Avec près de 2,5 millions de dollars alloués par NRCan, l’entreprise travaille sur un projet de 3,4 millions de dollars visant à capturer et utiliser le dioxyde de carbone provenant de gaz de combustion impurs. Ce processus pourrait révolutionner la manière dont les industries lourdes gèrent leurs émissions.
Notre technologie transforme un problème environnemental en une opportunité économique.
– Équipe d’Agora Energy Technologies
En capturant le CO2 directement à la source, Agora permet de réduire les émissions tout en créant des produits à valeur ajoutée. Ce double avantage – écologique et économique – pourrait séduire des industries à la recherche de solutions durables. Leur approche illustre parfaitement comment l’innovation verte peut rimer avec rentabilité.
Anodyne Chemistries : le CO2 comme matière première
À Burnaby, Anodyne Chemistries adopte une approche radicalement différente. Avec un financement de 2 millions de dollars pour un projet total de 5 millions, cette startup biotech travaille à convertir le CO2 en produits chimiques de commodité, comme le formiate. Cette innovation ouvre la voie à une économie circulaire où le CO2, souvent perçu comme un déchet, devient une ressource précieuse.
Le PDG d’Anodyne, Iain Evans, ne mâche pas ses mots :
Transformer le CO2 en produits chimiques rentables est une voie durable et scalable pour réduire les émissions.
– Iain Evans, PDG d’Anodyne Chemistries
En plus de réduire l’empreinte carbone, cette technologie pourrait générer de nouveaux flux de revenus pour les entreprises. Anodyne montre que l’économie verte peut être un moteur de croissance, et pas seulement une contrainte.
Svante : un géant de la capture carbone
Svante, également basée à Burnaby, est un acteur bien établi dans le domaine de la capture carbone. Avec 1,35 million de dollars de NRCan pour un projet de 2,92 millions, l’entreprise améliore ses capacités de test des contaminants dans une nouvelle installation. Cette avancée permettra de perfectionner ses technologies de capture, rendant les processus plus efficaces et accessibles.
Brett Henkel, co-fondateur et vice-président senior de Svante, voit cet investissement comme une validation :
Cet investissement reflète la confiance dans notre vision et dans le potentiel du Canada dans la gestion du carbone.
– Brett Henkel, Svante
Svante, qui opère déjà une usine de fabrication de 141 000 pieds carrés à Burnaby, est en passe de devenir un leader mondial. Leur technologie de capture du carbone pourrait être déployée à grande échelle, aidant les industries à atteindre leurs objectifs de neutralité carbone.
Pourquoi Vancouver devient un hub cleantech
La Colombie-Britannique, et plus précisément la région de Vancouver, s’impose comme un centre névralgique pour les technologies propres. Mais qu’est-ce qui rend cette région si attractive ? Voici quelques raisons clés :
- Un écosystème d’innovation dynamique, soutenu par des institutions comme le NorthX Climate Tech.
- Des politiques publiques favorables, comme les crédits d’impôt pour le CCUS annoncés dans le budget fédéral 2021.
- Une main-d’œuvre qualifiée et des universités de renom formant des experts en technologies vertes.
En mai dernier, lors du Web Summit Vancouver, la région a saisi l’opportunité de promouvoir son écosystème. Des organisations locales ont collaboré pour mettre en avant les innovations, attirant l’attention internationale sur le potentiel de Vancouver comme hub cleantech.
Un mouvement national en faveur du CCUS
Le Canada tout entier accélère ses efforts dans le domaine du CCUS. Outre les projets de Vancouver, d’autres initiatives se démarquent. Par exemple, à Alberta, Deep Sky a lancé une usine de capture directe de carbone dans l’air, une première au pays. De son côté, Carbon Upcycling, basée à Calgary, a levé 24,5 millions de dollars pour développer ses technologies, tandis que Planetary Technologies, à Dartmouth, explore la séquestration du CO2 via les océans.
Le gouvernement fédéral soutient ces efforts depuis plusieurs années. En 2021, un budget de 319 millions de dollars sur sept ans a été alloué pour faire progresser la viabilité commerciale des technologies CCUS. Plus récemment, en juillet, NRCan a investi 21,5 millions de dollars supplémentaires dans des projets en Alberta. Ces initiatives montrent l’engagement du Canada à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Les défis et opportunités à venir
Malgré ces avancées, des défis subsistent. La mise à l’échelle des technologies CCUS reste coûteuse et complexe. Les entreprises doivent non seulement prouver l’efficacité de leurs solutions, mais aussi leur viabilité économique dans un marché concurrentiel. Cependant, les opportunités sont immenses :
- Création de nouveaux marchés pour les produits dérivés du CO2.
- Renforcement de la compétitivité des industries grâce à des solutions durables.
- Positionnement du Canada comme leader mondial en technologies propres.
En combinant innovation, financement stratégique et collaboration, le Canada pave la voie vers un avenir où la gestion du carbone devient une force économique. Vancouver, avec ses startups dynamiques, est au cœur de cette transformation.
Un avenir vert à portée de main
L’investissement de 5,8 millions de dollars dans les technologies de gestion du carbone à Vancouver n’est qu’un début. En soutenant des entreprises comme Agora, Anodyne et Svante, le Canada montre qu’il est prêt à relever le défi climatique tout en stimulant l’économie verte. Ces startups ne se contentent pas de réduire les émissions : elles réinventent la manière dont nous percevons le CO2, le transformant d’un problème en une opportunité.
La Colombie-Britannique, avec son écosystème florissant, est en train de devenir un modèle pour le reste du monde. Alors que les regards se tournent vers Vancouver, une question demeure : ces innovations seront-elles le catalyseur d’une révolution verte mondiale ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le Canada est sur la bonne voie.