Fermeture de l’Abattoir LDC à Blancafort : Un Coup Dur pour la Filière Dinde

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novembre 8, 2024

Fermeture de l’Abattoir LDC à Blancafort : Un Coup Dur pour la Filière Dinde

C'est un véritable séisme qui s'abat sur le nord du Cher. Fin octobre, le groupe LDC a annoncé la fermeture de son abattoir Les Volailles de Blancafort d'ici mars 2025, menaçant directement 119 emplois. Une décision lourde de conséquences pour tout un bassin d'activité, et en particulier pour la filière dinde locale. Face à ce qui s'apparente à une catastrophe économique et sociale, élus et représentants syndicaux montent au créneau.

Un site en déficit chronique malgré les investissements

Implanté dans le nord du département, l'abattoir de Blancafort est un maillon essentiel de la filière avicole. Spécialisé dans l'abattage de dindes, il fonctionne en étroite collaboration avec une quarantaine d'éleveurs des environs. Mais voilà plusieurs années que le site accumule les pertes. Malgré les 15 millions d'euros injectés ces dernières années par LDC pour moderniser l'outil, le déficit s'est encore creusé, atteignant 9 millions d'euros sur le dernier exercice.

En cause, l'effondrement de la consommation de viande de dinde en France, en baisse de 42% sur les 20 dernières années. Une tendance de fond qui a mis à mal l'équilibre économique du site, dont les volumes ont été drastiquement réduits, passant d'une capacité de 60 à 80 000 dindes par semaine à seulement 20 000 aujourd'hui. Faute de débouchés, la direction a dû se résoudre à cette fermeture.

Vers une transition au poulet pour sauver la filière ?

Si l'annonce de la fermeture de l'abattoir a fait l'effet d'une bombe, certains veulent y voir une opportunité pour engager la filière dans une transition nécessaire vers la production de poulet. C'est le cas d'Antoine Cerveau, secrétaire général de la FNSEA du Cher :

Notre rôle est d'accompagner ces nouvelles habitudes des consommateurs pour adapter notre production vers le poulet, moins cher. Que l'on soit éleveur ou industriel, on doit s'adapter.

Antoine Cerveau, FNSEA du Cher

Une transition que les acteurs locaux appellent de leurs vœux, alors que l'abattoir de Blancafort est le dernier de cette taille dans la région. Sa fermeture pure et simple menacerait l'approvisionnement local et les 44 éleveurs partenaires. Or la direction n'avait jusqu'ici pas négocié ce virage stratégique, au grand dam des syndicats.

Élus et syndicats se mobilisent

Sur le terrain, la fronde s'organise. Le Conseil régional a écrit aux ministres de l'Économie et de l'Agriculture pour les alerter sur cette « véritable catastrophe sociale et économique qui fragilise toute une filière ». Un message entendu, puisque la ministre de l'Agriculture recevra ce jeudi 7 novembre les représentants syndicaux et élus locaux. L'objectif ? Pousser LDC à trouver un repreneur dans les meilleurs délais.

De son côté, le groupe assure qu'il présentera un plan d'accompagnement pour les 119 salariés et les éleveurs. Mais les syndicats restent vigilants :

Nous espérons un repreneur qui vienne sur le site et l'accompagne pour monter un vrai projet d'avenir. C'est essentiel pour toute la filière locale.

Antoine Cerveau, FNSEA du Cher

Une chose est sûre : sans un profond sursaut, c'est toute une filière et un savoir-faire d'exception qui pourraient disparaître du Cher. Un drame humain et économique dont la région se passerait bien, à l'heure où la relocalisation et la transition des activités sont plus que jamais à l'ordre du jour.

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