
Fiere : L’Avenir Électrique Se Structure
Imaginez un monde où chaque voiture, usine et maison fonctionne à l’électricité propre, soutenue par un réseau robuste et innovant. Ce futur, la France veut le construire dès aujourd’hui. Avec l’électrification croissante des usages, une nouvelle association, Fiere, émerge pour structurer la filière des réseaux électriques. Créée le 4 juin 2025, elle réunit des géants comme Enedis et RTE, ainsi que des organisations professionnelles, pour répondre aux défis de la transition énergétique. Mais comment cette initiative peut-elle transformer notre paysage industriel et énergétique ? Plongeons dans cette révolution en cours.
Fiere : Une Alliance pour l’Électrification
La transition énergétique impose des changements radicaux. Pour accompagner cette mutation, la filière des réseaux électriques s’organise sous l’égide de Fiere, acronyme de Filière industrielle des réseaux électriques. Inspirée par des modèles comme le Gifas dans l’aéronautique ou le Gifen dans le nucléaire, cette association ambitionne de donner une voix forte aux acteurs du secteur. Ses fondateurs ? Enedis, RTE, Gimelec, Sycabel et Serce, rejoints bientôt par d’autres opérateurs et organisations.
« Avec 200 milliards d’investissements prévus sur quinze ans, il est crucial de structurer la filière pour anticiper les besoins technologiques et humains. »
– Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis
Cette alliance n’est pas un simple regroupement. Elle vise à coordonner les efforts pour soutenir l’électrification massive des usages, de l’industrie aux transports. Avec Marianne Laigneau à sa tête, Fiere veut devenir un acteur clé de la réindustrialisation française.
Cinq Ambitions pour Transformer le Secteur
Fiere ne se contente pas de réunir des acteurs : elle porte une vision ambitieuse. Ses objectifs sont clairs et répondent aux enjeux actuels. Voici les cinq piliers de sa stratégie :
- Accompagner l’électrification des usages pour répondre à la demande croissante en énergie propre.
- Renforcer les capacités industrielles en France et en Europe pour sécuriser la production.
- Sécuriser les approvisionnements critiques en métaux et matériaux essentiels.
- Développer les compétences pour recruter 10 000 personnes par an d’ici 2030.
- Élaborer une feuille de route RSE pour réduire l’impact environnemental et maximiser l’impact social.
Ces objectifs ne sont pas de simples vœux pieux. Ils s’appuient sur des besoins concrets, comme la rénovation de 8 000 kilomètres de lignes par an par Enedis ou l’installation de 2 000 kilomètres de câbles souterrains par RTE chaque année. Ces chiffres témoignent de l’ampleur du défi.
Un Secteur en Pleine Mutation
Le secteur des réseaux électriques est à un tournant. La demande en câbles explose en Europe, portée par l’essor des énergies renouvelables et des véhicules électriques. Mais cette croissance pose des défis. Les producteurs peinent à suivre, confrontés à des tensions sur les matières premières comme le cuivre ou l’aluminium. Fiere veut anticiper ces contraintes en sécurisant les approvisionnements et en investissant dans la recherche et développement.
En parallèle, la filière doit répondre à un besoin criant de main-d’œuvre. Avec un objectif de 10 000 recrutements annuels d’ici 2030, Fiere mise sur la formation et l’attractivité des métiers. Les profils recherchés ? Des techniciens, ingénieurs, mais aussi des experts en numérique pour gérer les réseaux intelligents.
« Les réseaux électriques sont le backbone de la transition énergétique. Sans eux, pas d’éolien, pas de solaire, pas de mobilité électrique. »
– Philippe Piron, vice-président de Fiere
Des Investissements Massifs pour l’Avenir
Les chiffres donnent le vertige. Enedis et RTE prévoient d’investir chacun 100 milliards d’euros sur quinze ans pour moderniser leurs réseaux. Ces investissements ne se limitent pas à poser des câbles. Ils englobent le développement de technologies intelligentes, la normalisation des équipements et la lutte contre la fraude, un fléau qui coûte cher au secteur.
Pour illustrer l’ampleur de ces projets, prenons l’exemple de RTE. Jusqu’à récemment, l’entreprise installait 500 kilomètres de câbles souterrains par an. Désormais, elle vise 2 000 kilomètres annuels, un bond qui exige une coordination sans faille avec les industriels. Fiere joue ici un rôle de chef d’orchestre, alignant les besoins des gestionnaires de réseaux avec les capacités des équipementiers.
Un Impact Économique et Social
La filière électrique, ce sont 100 000 emplois en France et une contribution positive à la balance commerciale. Mais au-delà des chiffres, Fiere veut avoir un impact sociétal. En intégrant une démarche de responsabilité sociale et environnementale (RSE), l’association s’engage à réduire l’empreinte carbone du secteur tout en créant des opportunités pour les territoires.
Les régions, comme la Vendée ou la Loire-Atlantique, où les industries électriques sont implantées, bénéficieront directement de ces initiatives. Les projets de réindustrialisation, soutenus par Fiere, pourraient revitaliser des zones en perte de dynamisme économique.
Les Défis de la Transition Énergétique
La transition énergétique n’est pas un long fleuve tranquille. Le retard dans l’électrification, souligné dans la programmation pluriannuelle de l’énergie 2025-2035, complique les choses. Les réseaux doivent non seulement absorber une demande croissante, mais aussi intégrer des sources d’énergie variables comme l’éolien ou le solaire. Cela impose des réseaux plus flexibles et intelligents.
Fiere entend relever ce défi en misant sur l’innovation. Des technologies comme les smart grids (réseaux intelligents) ou les solutions de stockage d’énergie sont au cœur de sa stratégie. Ces avancées permettront de mieux gérer les pics de consommation et d’optimiser l’utilisation des énergies renouvelables.
Un Modèle Inspiré et Inspirant
En s’inspirant du Gifas ou du Gifen, Fiere adopte une approche éprouvée : fédérer les acteurs autour d’une vision commune. Mais ce modèle va plus loin. En plaçant l’électrification et la réindustrialisation au centre, l’association ambitionne de faire de la France un leader européen des réseaux électriques.
Cette ambition s’appuie sur des partenariats solides. Gimelec, qui regroupe 80 industriels du matériel électrique, Sycabel, avec ses 22 entreprises du câble, et Serce, représentant 260 sociétés d’infrastructures, apportent une expertise complémentaire. Ensemble, ils forment un écosystème capable de relever les défis techniques et économiques du secteur.
Vers un Avenir Électrique Durable
Fiere n’est pas qu’une association : c’est un catalyseur pour l’avenir énergétique de la France. En structurant la filière, elle pave la voie à une électrification durable, tout en renforçant l’industrie nationale. Mais les défis restent nombreux : tensions sur les matières premières, besoins en compétences, pression pour réduire l’empreinte carbone.
Pourtant, l’élan est là. Avec des investissements massifs, une vision claire et une collaboration renforcée, Fiere pourrait bien redessiner le paysage énergétique français. Et si c’était le début d’une nouvelle ère pour l’industrie électrique ?
En conclusion, Fiere incarne l’ambition d’une France qui mise sur l’électricité pour décarboner son économie et relancer son industrie. Ses objectifs, centrés sur l’innovation, la formation et la durabilité, résonnent avec les enjeux du XXIe siècle. Reste à transformer cette vision en réalité. Le pari est lancé.