Foxconn : Le géant taïwanais au cœur de l’innovation automobile
Lorsqu'on pense à Foxconn, on imagine immédiatement des rangées d'iPhone flambant neufs sortant des usines du groupe taïwanais. Mais le plus grand assembleur électronique au monde n'entend pas se cantonner à ce rôle. Le géant asiatique lorgne désormais sur l'automobile, et plus particulièrement sur les véhicules électriques et connectés. Une transition majeure qui pourrait bien bouleverser le secteur.
Foxconn négocie une entrée au capital de Nissan
Selon l'agence de presse taïwanaise Central News Agency, un haut dirigeant de Foxconn serait actuellement en France pour discuter avec Renault d'un potentiel rachat d'une partie de sa participation dans Nissan. Une information confirmée par une source à Reuters, précisant que des négociations sont en cours pour que le groupe taïwanais acquière au moins une portion des 43% détenus par le constructeur français au capital de son partenaire japonais.
Cette prise de participation stratégique marquerait une étape décisive dans la diversification de Foxconn vers l'automobile. Le groupe a déjà noué plusieurs partenariats ces dernières années, notamment avec le chinois Geely ou l'américain Fisker, pour développer et produire des véhicules électriques. Mais intégrer l'alliance Renault-Nissan lui offrirait une tout autre envergure.
Un timing idéal pour le taïwanais
Foxconn semble avoir choisi le meilleur moment pour frapper fort. Cette opération intervient alors que Nissan et Honda sont en pleine discussion pour renforcer leur coopération, face à la concurrence accrue des nouveaux acteurs de l'électrique. Une éventuelle fusion entre les deux constructeurs nippons est même évoquée.
De son côté, Renault cherche à rééquilibrer son alliance avec Nissan et à trouver de nouveaux relais de croissance. Céder une partie de sa participation pourrait lui donner des moyens supplémentaires pour financer sa propre transition vers l'électrique et le logiciel. Tout en permettant à Nissan de gagner en autonomie.
Cette initiative de Foxconn intervient à un moment charnière, alors que l'automobile mondiale est en plein bouleversement.
Un analyste du secteur
De l'iPhone à la voiture électrique
Pour Foxconn, l'enjeu est de taille. Le groupe dirigé par Terry Gou veut devenir un acteur incontournable des véhicules du futur, électriques, connectés et autonomes. Un virage stratégique qui lui permettrait de réduire sa dépendance envers Apple et le marché saturé des smartphones.
Le taïwanais mise sur son expertise industrielle et technologique pour s'imposer. Il a développé une plateforme modulaire pour véhicules électriques, baptisée MIH, sur laquelle il espère voir fleurir de nouveaux modèles co-créés avec des partenaires automobiles. Son implication chez Nissan lui donnerait accès à des capacités de production et un vaste réseau de distribution.
Un symbole fort pour l'industrie taïwanaise
Au-delà de Foxconn, c'est toute l'industrie taïwanaise qui est en train de prendre le virage de l'automobile électrique. Des entreprises comme Quanta Computer ou Pegatron, elles aussi habituées à assembler des produits électroniques pour de grandes marques internationales, lorgnent sur ce marché porteur.
Leur savoir-faire en matière de production à grande échelle, de gestion des chaînes d'approvisionnement et d'intégration de technologies complexes pourrait faire la différence. Tout comme la capacité de Taïwan à fournir certains composants clés comme les semi-conducteurs, au cœur de la rareté actuelle.
En jouant ses pions chez Nissan, Foxconn place l'industrie taïwanaise en pole position pour incarner la convergence entre l'automobile et l'électronique. Une tendance de fond qui pourrait redéfinir la mobilité dans les prochaines années. En attendant la suite des négociations, une chose est sûre : le renard taïwanais est en train de changer de terrier pour conquérir de nouveaux territoires.