Framatome révolutionne la maintenance nucléaire avec le low code
Imaginez un robot capable de s'introduire au cœur d'une centrale nucléaire pour en assurer la maintenance, le tout piloté par quelques lignes de code accessibles même aux non-initiés. C'est le pari audacieux que s'est lancé Framatome, géant français du nucléaire civil, en pariant sur les solutions low code pour révolutionner ses interventions robotisées. Une petite révolution qui promet de changer la donne pour ce secteur stratégique.
Le low code, un atout maître pour les robots nucléaires
Spécialiste de la maintenance des centrales à travers le monde, Framatome mise depuis un an sur les logiciels low code pour faciliter le pilotage de ses robots d'intervention. L'objectif ? Simplifier la programmation de ces machines complexes, souvent amenées à œuvrer dans des environnements hostiles et confinés où la présence humaine doit être limitée au maximum.
Concrètement, le low code permet de générer du code informatique via une interface visuelle et intuitive, mettant la programmation à portée des équipes métiers. Fini les lignes d'instructions absconses : place à des blocs logiques et à une conception la plus graphique possible. Un atout indéniable pour planifier les trajectoires des robots qui doivent composer avec un environnement truffé d'obstacles.
La trajectoire du robot est complexe à établir. Il faut d'abord importer l'ensemble des éléments – robot, tuyauteries, capteurs – en fichiers 3D. Puis, en cinq à dix minutes, on peut recréer son environnement.
Yannick Caulier, responsable du centre d'excellence robotique chez Framatome
Un besoin croissant d'interventions robotisées
Cette quête de simplification répond à un besoin bien réel. Alors que le parc nucléaire mondial vieillit, la maintenance s'avère cruciale pour garantir sûreté et performance. Or les opérations les plus techniques, comme le traitement des défauts de corrosion, se déroulent souvent en milieu irradié limitant drastiquement le temps de présence humaine.
Les robots sont donc appelés à monter en première ligne, pour des missions d'inspection et de réparation de plus en plus pointues. Framatome prévoit de déployer quelque 200 systèmes robotiques sur ses différents sites d'ici 5 ans. Une montée en puissance qui ne sera possible qu'en démocratisant leur utilisation, au-delà du cercle restreint des experts.
Fuzzy Logic Robotics, un partenaire de choix
Pour mener à bien ce chantier stratégique, Framatome s'est adjoint les services de plusieurs startups spécialisées, à l'image de Fuzzy Logic Robotics. Cette jeune pousse a co-développé le logiciel Smart Trajectory qui permet d'intégrer au parcours du robot l'ensemble des obstacles et déformations de tuyauteries, offrant un gain de temps précieux.
Là où un opérateur humain mettrait quatre heures à planifier une trajectoire complexe, le robot low code y parvient en deux minutes. De quoi fluidifier grandement les campagnes d'inspection et de réparation qui peuvent durer plusieurs semaines sur site.
Autres partenaires technologiques de Framatome, les sociétés Twin Robotics ou Fuzzy Logic Robotics incarnent cette nouvelle génération de solutions logicielles qui se veulent accessibles au plus grand nombre. Car l'enjeu est bien là : désacraliser la robotique industrielle pour en faire un outil du quotidien, au service de la performance et de la sûreté des installations.
Un centre d'excellence robotique qui monte en puissance
Preuve de son engagement dans cette voie, Framatome a inauguré il y a un an un centre d'excellence robotique sur son site de Chalon-sur-Saône. Quelque 350 collaborateurs y planchent sur les robots du futur, dont une partie sont d'ores et déjà à l'œuvre chez les clients du groupe.
Sur les lignes d'assemblage, on y croise des robots nouvelle génération, capables d'opérations de plus en plus fines et complexes. Des machines amenées à remplacer progressivement les opérateurs humains pour les tâches les plus pénibles ou risquées, toujours dans une logique de collaboration homme-machine.
Un enjeu de souveraineté industrielle
Au-delà des gains opérationnels, l'essor de la robotique incarne aussi un enjeu de souveraineté industrielle pour la filière nucléaire. Face au vieillissement des compétences et aux défis du renouvellement du parc, l'autonomie technologique sera clé. En ce sens, la maîtrise des briques logicielles les plus avancées constitue un atout stratégique pour les géants comme Framatome.
L'avenir de la maintenance nucléaire se jouera donc sur le terrain de l'innovation, avec des robots de plus en plus agiles et des solutions digitales toujours plus intégrées. Une mutation profonde pour laquelle les acteurs historiques entendent bien garder une longueur d'avance, en pariant sur l'intelligence artificielle comme le low code. Les centrales n'ont pas fini de se réinventer !