FTX Poursuit Anthony Scaramucci et FWD.us Suite à sa Faillite
Dans un rebondissement spectaculaire après l'effondrement retentissant de la plateforme d'échange de cryptomonnaies FTX, la société en faillite a lancé vendredi une vague de 23 poursuites judiciaires. Parmi les entités visées figurent notamment le célèbre financier Anthony Scaramucci, son fonds spéculatif SkyBridge Capital, ainsi que le groupe de lobbying Fwd.us soutenu par Mark Zuckerberg.
Cette offensive légale massive vise un objectif clair : récupérer des fonds pour les créanciers lésés de FTX suite à l'implosion de l'empire crypto bâti par Sam Bankman-Fried. Les poursuites allèguent que l'argent ciblé faisait partie d'une vaste campagne d'influence orchestrée par le fondateur déchu, alors même que son entreprise était aux prises avec de graves problèmes de trésorerie.
Des investissements questionables
Selon les documents juridiques, ces soi-disant "investissements" n'auraient apporté que peu ou pas de bénéfices tangibles à FTX. Leur véritable but aurait été de renforcer la stature de Bankman-Fried dans les sphères politiques et financières traditionnelles.
Une stratégie qui se serait avérée payante à court terme, puisque le golden boy des cryptos aurait ensuite tenté de monnayer cette influence pour attirer des investisseurs susceptibles de combler le gouffre financier qui menaçait son empire. Une manœuvre désespérée pour maintenir son système à flot, avant que tout ne s'effondre comme un château de cartes.
L'après FTX
Depuis la spectaculaire faillite de FTX fin 2022, les révélations sur les agissements frauduleux de ses dirigeants se sont multipliées. Bankman-Fried a écopé de 25 ans de prison pour fraude et blanchiment d'argent, une peine qu'il conteste actuellement en appel.
Mais le volet judiciaire est loin d'être refermé, comme en témoignent ces nouvelles poursuites qui jettent une lumière crue sur les liaisons dangereuses de l'ex-star des cryptos. Anthony Scaramucci, qui avait brièvement occupé le poste de directeur de la communication de la Maison Blanche sous Trump, est particulièrement dans le viseur.
Le rôle trouble de Scaramucci
En septembre 2022, FTX avait annoncé l'acquisition d'une participation de 30% dans SkyBridge, le fonds de Scaramucci. Un timing troublant, à quelques mois seulement de la débâcle.
Mais les liens ne s'arrêtent pas là. La plainte révèle que FTX a aussi versé 12 millions de dollars pour sponsoriser les conférences SALT de Scaramucci, en plus d'investir 10 millions dans le SkyBridge Coin Fund. En échange, le financier aurait emmené Bankman-Fried dans une tournée effrénée à travers les États-Unis et le Moyen-Orient pour pitcher des investisseurs potentiels.
Scaramucci était tellement investi dans le succès des efforts de levée de fonds de Bankman-Fried qu'il lui a prêté son propre costume et sa cravate avant leurs réunions, pour éviter que Bankman-Fried ne se présente à des rendez-vous importants dans son short et son t-shirt fétiches.
– Extrait de la plainte de FTX
Fwd.us épinglé
Le groupe de lobbying Fwd.us, soutenu par Mark Zuckerberg, est aussi dans le collimateur. La filiale Alameda Research de FTX lui aurait versé des fonds dans le cadre d'un plan concerté des dirigeants de FTX pour siphonner de l'argent au détriment des créanciers, tout en améliorant leur image personnelle.
Ces révélations fracassantes illustrent l'ampleur du système d'influence toxique mis en place par Bankman-Fried et son entourage, avec l'aide plus ou moins consciente de nombreux acteurs du monde de la finance et de la tech. Des complicités qui pourraient coûter cher aux entités poursuivies.
De lourdes conséquences
Car au-delà de l'aspect purement financier, cette vague de poursuites risque de porter un nouveau coup à la réputation déjà écornée de personnalités comme Anthony Scaramucci. Celui qui se rêvait en sage de Wall Street n'est finalement peut-être qu'un joueur de poker comme les autres, prêt à miser gros sur des paris risqués.
L'épilogue judiciaire du feuilleton FTX est donc encore loin d'être écrit. Mais une chose est sûre : il restera comme un cas d'école des dérives d'un écosystème crypto qui a longtemps navigué dans une zone grise, hors des radars réglementaires. Les leçons en seront-elles enfin tirées ?