GE réduit son effectif dans l’éolien offshore en quête de rentabilité
L'éolien offshore, grand espoir de la transition énergétique, traverse une zone de turbulences. GE Vernova, branche énergie de General Electric, vient d'annoncer un vaste plan social dans ses activités françaises d'éolien en mer. Une décision brutale qui soulève des questions sur l'avenir de la filière.
GE met les voiles sur l'emploi offshore
Le couperet est tombé tel un coup de vent glacial : 360 postes supprimés sur les sites GE Renewable Energy de Saint-Nazaire et Montoir-de-Bretagne en Loire-Atlantique. Plus de la moitié des effectifs offshore français de GE sont balayés, avec 220 emplois rayés des cartes à Saint-Nazaire, pôle d'ingénierie et de R&D, et 140 postes sacrifiés à l'usine d'assemblage de nacelles de Montoir-de-Bretagne.
Paradoxe cruel, l'usine de Montoir, joyau industriel inauguré en grande pompe en 2014, croule sous les commandes avec 291 éoliennes offshore à livrer d'ici 2027, principalement pour le méga parc de Dogger Bank au Royaume-Uni et des projets américains. Malgré ce carnet de commandes fourni, GE avait déjà réduit la voilure en mars dernier en se séparant de 600 intérimaires et prestataires.
Cap sur la rentabilité à tout prix
Pour justifier cette cure d'austérité, GE Vernova invoque un objectif clair : rationaliser l'activité éolienne offshore pour la rendre enfin rentable. En coulisses, on évoque des surcoûts structurels, une sous-utilisation chronique des capacités industrielles et une concurrence féroce tirant les prix vers le bas. Bref, les vents contraires s'accumulent pour l'éolien en mer.
Cette restructuration est un signal inquiétant pour toute la filière. Si un géant comme GE peine à atteindre la rentabilité, qu'en sera-t-il des acteurs plus modestes ?
– Un expert du secteur sous couvert d'anonymat
Vent de panique sur la filière offshore française
Au-delà de GE, c'est toute la filière tricolore de l'éolien marin qui retient son souffle. Les annonces du géant américain jettent une ombre sur les ambitieux objectifs offshore français : 18 GW d'ici 2035 et 40 GW à horizon 2050. Des caps qui semblent bien lointains aujourd'hui.
Autre sujet d'inquiétude, l'impact social dévastateur de ces suppressions d'emploi massives. Saint-Nazaire et ses environs voyaient dans l'éolien off shore une planche de salut économique. Ces espoirs d'emplois pérennes et qualifiés virent brutalement au cauchemar.
Rude mer pour la transition énergétique
Au final, cette tempête sociale chez GE pose la question de la viabilité économique de l'éolien offshore. Présenté comme un pilier central de la transition énergétique, ce secteur peine encore à trouver son équilibre financier. Parviendra-t-on à concilier les impératifs de rentabilité, d'emploi et de souveraineté industrielle ?
En attendant des éclaircies, les salariés de GE à Saint-Nazaire et Montoir naviguent à vue, ballottés par les vagues d'un secteur en plein doute. L'horizon de l'éolien en mer tricolore n'a jamais semblé si incertain.