General Motors dépasse les attentes grâce aux camions et SUV

Malgré les vents contraires auxquels fait face l'industrie automobile, le géant américain General Motors (GM) a réussi à tirer son épingle du jeu. Au 4ème trimestre 2024, le constructeur de Detroit a dépassé les attentes des analystes, porté par une forte demande pour ses camions et SUV.

Des résultats dopés par les véhicules les plus rentables

GM a enregistré un chiffre d'affaires de 47,7 milliards de dollars sur le trimestre, battant le consensus qui tablait sur 43,9 milliards. Son bénéfice ajusté par action s'est établi à 1,92 dollar, là encore au-dessus des prévisions. Sur l'ensemble de l'année, le prix de vente moyen a atteint les 50 000 dollars, un record.

Comment expliquer cette performance ? GM profite à plein de l'engouement des Américains pour les gros véhicules, bien plus rentables que les citadines. Comme le souligne le directeur financier Paul Jacobson :

Les cadres prévoient une baisse de 1 à 1,5% du pouvoir de fixation des prix sur le marché nord-américain ainsi qu'une baisse modeste du volume des véhicules à essence, ce qui confère une position relativement solide au constructeur automobile.

Des économies bienvenues

Pour doper sa rentabilité, GM compte aussi sur des économies, notamment en Chine où le groupe a perdu 4,4 milliards de dollars l'an dernier. Une vaste restructuration est en cours, qui pourrait porter ses fruits dès cette année selon Paul Jacobson.

Côté véhicules électriques, les pertes devraient se réduire, même si GM a manqué son objectif de ventes en 2024 avec 189 000 unités écoulées en Amérique du Nord. Le groupe espère augmenter la demande en 2025, tout en réduisant ses coûts.

Des menaces politiques planent

Malgré ces bons résultats, l'avenir n'est pas dénué de risques pour GM. Les prévisions de bénéfices record en 2025 (entre 11,2 et 12,5 milliards) ne tiennent pas compte des menaces de taxes et droits de douane brandis par Donald Trump.

Le président américain pourrait en effet pénaliser les constructeurs très impliqués dans l'électrique et disposant d'usines à l'étranger, un profil qui colle parfaitement à GM. Le mécontentement de Trump pourrait peser sur la rentabilité du groupe.

L'avenir sera électrique... ou ne sera pas

Malgré ces incertitudes politiques, GM ne compte pas revoir sa stratégie électrique. Certes, les véhicules zéro émission restent moins rentables à court terme, mais ils sont indispensables pour rester dans la course face à Tesla.

D'autant que de plus en plus de grands marchés, comme la Californie ou l'Union Européenne, prévoient d'interdire les moteurs thermiques d'ici 10 à 15 ans. S'arc-bouter sur les camions et SUV à essence serait suicidaire à long terme. GM l'a bien compris et devra manœuvrer habilement dans les années à venir entre rentabilité immédiate et investissements d'avenir.