
Getaround met fin à son service d’autopartage aux USA
Mauvaise nouvelle pour les adeptes de l'autopartage outre-Atlantique : la licorne Getaround vient d'annoncer l'arrêt brutal de ses activités aux États-Unis. Fondée en 2009 à San Francisco, la startup permet aux propriétaires de véhicules de louer leurs voitures, camions et SUV à d'autres particuliers. Une annonce qui fait l'effet d'une douche froide, un an seulement après une restructuration massive ayant conduit au licenciement de 30% de ses effectifs nord-américains.
Cap sur l'Europe
Dans un document réglementaire publié mercredi, Getaround indique se recentrer désormais sur le marché européen, où elle est présente dans six pays : Norvège, Espagne, France, Allemagne, Belgique et Autriche. Une décision stratégique qui sonne comme un aveu d'échec sur son marché domestique, malgré des levées de fonds spectaculaires ces dernières années.
Les clients américains priés de rendre les véhicules
Dans un email envoyé à ses utilisateurs américains, que TechCrunch a pu consulter, Getaround les enjoint à ramener les véhicules loués avant mercredi soir, sous peine de ne plus être couverts par l'assurance et d'être tenus responsables des éventuels dommages. L'application de protection des voitures ne s'appliquera plus au-delà. Une façon expéditive de tourner la page.
La fin d'une success story à la Silicon Valley
Finaliste du TechCrunch Startup Battlefield en 2011, Getaround fut longtemps considérée comme l'une des pépites de la Silicon Valley. Soutenue par des investisseurs de renom comme Softbank, Menlo Ventures ou même Reid Hoffman, la startup a levé plus de 750 millions de dollars au fil des ans. Des fonds utilisés pour se développer dans de nouvelles villes américaines puis en Europe, avec le rachat de Drivy et Nabobil en 2019 pour 300 millions de dollars.
Mais l'entrée en Bourse via une SPAC en 2022 a sonné le début des ennuis. Quelques mois plus tard, Getaround recevait un avertissement de radiation de la Bourse de New York. S'en sont suivis des licenciements en 2023 et 2024, avant ce retrait soudain du marché américain.
Malgré des améliorations significatives de la rentabilité globale et des efforts de restructuration importants, la société a été confrontée à un manque constant de liquidités qui a rendu les opérations américaines non viables.
– AJ Lee, PDG par intérim de Getaround
Un arrêt en douceur (ou presque)
Si la décision de fermer les activités américaines a été validée dès le 7 février par le conseil d'administration, la start-up s'est gardée de communiquer immédiatement, laissant clients et employés dans l'expectative. Ces derniers vont être massivement licenciés d'ici le 14 février, tandis que les quelques équipes résiduelles accompagneront la fin des opérations.
Comptez 1,5 à 2 millions de dollars de charges pour cette "réduction des effectifs" d'après Getaround. C'est le prix de ce pivot brutal, qui laisse un goût amer. On est loin de l'ambition de départ de transformer la mobilité urbaine avec une communauté de "getarounders". L'Europe sera-t-elle un meilleur terrain de jeu pour rebondir ? L'avenir nous le dira.
- Un coup dur pour l'autopartage américain
- L'Europe, dernière carte de Getaround pour rebondir
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