GMD Passe au Chinois DSBJ : Une Nouvelle Ère ?

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GMD Passe au Chinois DSBJ  Une Nouvelle Ère    Innovationsfr
juin 8, 2025

GMD Passe au Chinois DSBJ : Une Nouvelle Ère ?

Imaginez un fleuron de l’industrie automobile française, bâti de toutes pièces il y a près de quatre décennies, passant sous pavillon chinois. C’est l’histoire de GMD, ou Groupe Mécanique Découpage, un sous-traitant clé du secteur automobile, qui vient d’être cédé à DSBJ, un géant chinois des circuits imprimés et de la tôlerie. Cette transaction, annoncée le 14 mai 2025, n’est pas qu’une simple vente : elle symbolise un tournant stratégique pour une entreprise confrontée à des défis financiers et à une industrie en pleine mutation. Mais pourquoi cette cession ? Et surtout, que réserve l’avenir à GMD et à ses 15 usines françaises ? Plongeons dans cette aventure industrielle pour décrypter ce qui se joue.

Une Cession aux Enjeux Multiples

La vente de GMD à Suzhou Dongshan Precision Manufacturing Co. (DSBJ) intervient après des mois de négociations tendues. Ce n’est pas une décision prise à la légère. GMD, créé en 1986 par Alain Martineau, est un acteur majeur de la sous-traitance automobile, spécialisé dans la fonderie sous pression, l’emboutissage et l’injection plastique. Avec un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros, l’entreprise a su se faire une place dans un secteur ultra-concurrentiel. Mais les crises récentes – Covid, pénurie de composants, inflation, guerre en Ukraine – ont fragilisé sa situation financière, avec une dette colossale de 400 millions d’euros.

Face à ces défis, la cession était inévitable. Initialement, le fonds d’investissement Otium Capital devait reprendre GMD. Mais, fin avril 2025, ce dernier s’est retiré, laissant place à DSBJ. Ce choix, validé sous l’égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), marque une nouvelle étape pour l’entreprise. Mais qu’est-ce qui rend cette opération si stratégique ?

Pourquoi DSBJ ? Un Choix Industriel

DSBJ n’est pas un acteur anodin. Fondé en 1980, ce groupe chinois s’est d’abord fait connaître dans la tôlerie et l’emboutissage avant de devenir le deuxième fabricant mondial de circuits imprimés flexibles. Avec un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros, DSBJ dispose d’une puissance financière et d’une vision industrielle qui séduisent. Contrairement à un fonds d’investissement, DSBJ est un industriel, avec une stratégie axée sur l’investissement et la croissance.

C’est le bon choix. On a des vrais industriels qui réalisent 5 milliards de chiffre d’affaires. Ils ont une vision que j’apprécie : investir et croître.

– Alain Martineau, fondateur de GMD

Ce positionnement est crucial. DSBJ ne se contente pas d’acheter GMD pour en extraire de la valeur à court terme. Le groupe chinois voit dans cette acquisition une opportunité de renforcer sa présence en Europe, un marché clé où il était jusqu’alors absent. En s’appuyant sur les 15 usines françaises de GMD, DSBJ ambitionne de moderniser les infrastructures et de consolider sa position dans l’industrie automobile mondiale.

Les Défis de GMD : Dette et Modernisation

Pour comprendre l’ampleur de cette cession, il faut plonger dans les défis financiers de GMD. Malgré une trésorerie de 60 à 70 millions d’euros et un Ebitda positif mensuel, l’entreprise croule sous une dette de 400 millions d’euros. Cette situation, aggravée par les crises successives, a rendu impossible un remboursement à court terme. Alain Martineau, âgé de 78 ans, explique :

J’aurais pu demander aux banques un étalement sur 10 ans. Mais à 78 ans, je n’ai plus l’âge de me battre.

– Alain Martineau

La dette n’est pas le seul obstacle. L’industrie automobile traverse une transformation majeure avec la transition électrique. Cette mutation impose des investissements massifs pour moderniser les outils industriels. Par exemple, les fonderies de GMD, qui produisent des pièces en aluminium, doivent s’adapter à des exigences de précision accrue pour les véhicules électriques. Les machines à laver, essentielles pour garantir la propreté des pièces, coûtent entre 1 et 2 millions d’euros chacune. Sans un partenaire financier solide, GMD risquait de perdre en compétitivité.

Un Avenir Sous Pavillon Chinois : Quelles Garanties ?

La cession à DSBJ soulève une question cruciale : que devient l’emploi dans les usines françaises ? Alain Martineau se veut rassurant. DSBJ a pris des engagements juridiques clairs : pas de licenciements ni de fermetures de sites. Ces garanties, exigées par l’État français, visent à préserver les 15 usines hexagonales et leurs milliers d’emplois.

Pour appuyer sa confiance, Martineau cite l’exemple des acquisitions de DSBJ aux États-Unis. Une entreprise rachetée par le groupe chinois est passée de 500 millions à 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires en quelques années, tout en restant basée aux États-Unis. Cette réussite laisse présager un avenir similaire pour GMD en Europe.

  • Engagements de non-licenciement et de non-fermeture de sites.
  • Investissements dans la modernisation des usines.
  • Apport de nouvelles technologies pour rester compétitif.

Mais ces promesses suffiront-elles ? L’État français, via le CIRI, a étroitement supervisé l’opération pour s’assurer que les intérêts industriels et sociaux soient protégés. Reste à voir comment DSBJ concrétisera ses ambitions.

La Transition Électrique : Un Défi et une Opportunité

La transition vers l’électrique redessine l’industrie automobile. Pour GMD, cette évolution est à double tranchant. Dans certaines activités, comme l’emboutissage ou l’injection plastique, l’impact est limité. Les véhicules électriques nécessitent toujours des châssis en tôle et des habitacles sophistiqués. En revanche, les fonderies sont directement touchées. Les moteurs électriques nécessitent moins d’aluminium, mais les batteries, plus lourdes, exigent des structures allégées, ce qui maintient une demande pour ce matériau.

Le vrai défi réside dans la précision des pièces. Les composants des véhicules électriques doivent être d’une propreté irréprochable pour éviter tout risque de court-circuit ou d’étincelle. Cela impose des investissements dans des équipements de pointe, comme des machines d’usinage ultra-sophistiquées. DSBJ, avec sa puissance financière, pourrait permettre à GMD de relever ce défi.

L’Héritage d’Alain Martineau

En cédant GMD, Alain Martineau tourne une page de 39 ans d’histoire. De la reprise d’une petite entreprise, Veron, en 1986, à la construction d’un groupe pesant un milliard d’euros, son parcours est celui d’un entrepreneur visionnaire. Malgré les crises, GMD n’a presque jamais fermé de sites, une prouesse dans un secteur aussi turbulent.

Je ne dirais pas que je suis fier, mais on ne pouvait pas faire beaucoup mieux.

– Alain Martineau

Son départ n’est pas un adieu complet. Martineau restera consultant auprès de DSBJ, apportant son expertise pour assurer une transition fluide. Dans une lettre adressée à ses salariés, il exprime sa gratitude et sa confiance en l’avenir de l’entreprise.

Vers une Industrie Automobile Redéfinie ?

La cession de GMD à DSBJ n’est pas qu’une transaction financière. Elle illustre les bouleversements de l’industrie automobile mondiale, où les acteurs asiatiques jouent un rôle croissant. Pour GMD, cette vente est une chance de se réinventer, de moderniser ses usines et de s’adapter à la transition électrique. Mais elle soulève aussi des questions sur la souveraineté industrielle française.

DSBJ, avec son expérience et ses ressources, semble avoir les cartes en main pour faire de GMD un acteur compétitif en Europe. Mais le succès dépendra de la capacité du groupe chinois à tenir ses engagements et à investir massivement. Pour les salariés et les partenaires de GMD, l’avenir s’écrit désormais avec une touche d’incertitude, mais aussi d’espoir.

Et Après ?

Alors que GMD entame une nouvelle ère sous pavillon chinois, plusieurs enjeux se dessinent :

  • Modernisation : Les investissements de DSBJ seront cruciaux pour adapter les usines aux exigences des véhicules électriques.
  • Emploi : Les garanties de non-licenciement devront être respectées pour maintenir la confiance des salariés.
  • Compétitivité : GMD devra renforcer sa position face à la concurrence mondiale, notamment asiatique.

L’histoire de GMD est loin d’être terminée. Cette cession pourrait marquer le début d’une transformation profonde, portée par un partenaire industriel ambitieux. Reste à savoir si DSBJ saura concilier les intérêts économiques et sociaux dans un secteur en pleine révolution. Une chose est sûre : l’industrie automobile française est à un tournant.

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