Google acquiert Cameyo pour enrichir ChromeOS d’apps Windows
La relation entre Google et Microsoft a souvent été tumultueuse sur le marché des systèmes d'exploitation et de la bureautique. Mais avec le rachat de Cameyo, une pépite de la virtualisation d'applications, Google semble vouloir tendre la main à l'écosystème Windows. L'objectif : faciliter l'accès aux logiciels professionnels sous Windows directement depuis les Chromebooks. Une manœuvre stratégique pour renforcer la position de ChromeOS sur le marché des entreprises.
Cameyo, le chaînon manquant entre ChromeOS et les apps Windows ?
Fondée en 2018, la startup Cameyo s'est spécialisée dans le développement d'outils permettant de faire tourner des applications Windows sur des appareils non-Windows, voire directement dans un navigateur web. Une prouesse technologique rendue possible grâce à la virtualisation des applications. Les apps sont ainsi "encapsulées" et peuvent être délivrées depuis un cloud public type AWS ou un environnement on-premise.
Ce rachat s'inscrit dans la continuité d'un partenariat initié l'an dernier entre Google et Cameyo. Les deux entreprises avaient déjà collaboré pour lancer des fonctionnalités avancées sur ChromeOS comme l'intégration des apps Windows au système de fichiers local ou la possibilité de les délivrer sous forme d'applications web progressives (PWA).
ChromeOS muscle son jeu face à Windows
Depuis plusieurs années, Google cherche à faire de ChromeOS une alternative crédible à Windows, en particulier sur le marché professionnel et éducatif. Malgré des débuts timides, le système d'exploitation de Google a su trouver son public avec sa simplicité, sa rapidité et sa sécurité renforcée. Mais il lui manquait encore la possibilité de faire tourner les applications professionnelles traditionnellement développées pour Windows.
Avec l'intégration de la technologie Cameyo, ChromeOS pourra proposer le meilleur des deux mondes : la légèreté et la sécurité d'un OS basé sur un noyau Linux, couplées à la compatibilité avec les applications Windows les plus utilisées en entreprise. De quoi faciliter la transition vers le cloud pour de nombreuses organisations.
En combinant la puissance de ChromeOS avec la technologie innovante de virtualisation d'applications de Cameyo, nous donnons aux entreprises les moyens de moderniser leur infrastructure IT tout en préservant leurs investissements dans les logiciels existants.
Andrew Miller, CEO de Cameyo et Naveen Viswanatha, chef de produit chez Google
Un écosystème unifié pour simplifier la vie des entreprises
Au-delà de la virtualisation, ce rachat permet à Google de proposer une expérience plus fluide et intégrée aux entreprises. Fini les silos entre les outils de productivité de Google et les applications métiers héritées du monde Windows. Tout pourra être accessible de manière transparente depuis un Chromebook et administré de façon centralisée.
- Accès simplifié aux apps Windows depuis un Chromebook
- Gestion centralisée et sécurisée du parc d'applications
- Intégration poussée entre apps virtualisées et services Google
Avec cette acquisition, Google envoie un message fort sur sa volonté de s'imposer dans le monde professionnel. Et cela semble porter ses fruits puisque Cameyo revendique déjà des centaines de clients, des établissements scolaires aux institutions financières en passant par de grands groupes. Preuve que le mariage entre simplicité du cloud et puissance des applications traditionnelles séduit de plus en plus d'organisations.
Et ensuite ? Vers un "Windows as a Service" by Google ?
Si les détails financiers de l'opération n'ont pas été dévoilés, nul doute que Google compte capitaliser sur cet investissement pour aller encore plus loin. On peut imaginer à terme une offre de "Windows as a Service" entièrement pilotée par Google, où les applications et le bureau Windows seraient entièrement virtualisés et délivrés à la demande sur n'importe quel appareil.
Une piste qui risque de faire grincer des dents du côté de Redmond. Microsoft mise aussi sur le cloud avec sa solution Windows 365, mais sans "ubériser" complètement son propre système d'exploitation. Google pourrait donc lui damner le pion en proposant une version allégée et 100% cloud de Windows, le tout sans les contraintes de licence et de matériel. Une hypothèse encore lointaine mais pas impossible vu l'appétit de Google pour la disruption. Affaire à suivre !
