Guerre Commerciale entre la Chine et l’UE sur les VE
Imaginez un instant : vous êtes en 2024 et vous souhaitez acheter une voiture électrique chinoise en Europe. Mais surprise, son prix a grimpé en flèche ! La raison ? L'Union Européenne vient d'imposer de lourdes taxes sur ces véhicules, déclenchant une véritable guerre commerciale avec la Chine. Quelles en seront les conséquences pour les consommateurs et l'industrie automobile ? Plongeons ensemble dans les dessous de cet affrontement titanesque.
L'Europe sort l'artillerie lourde contre les VE chinois
Vendredi 4 octobre 2024, les États membres de l'UE ont donné leur feu vert à l'imposition de droits compensateurs sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine. Des taux faramineux, allant jusqu'à 35,5% pour certains constructeurs comme SAIC, qui s'ajoutent aux 10% déjà en vigueur. Le but affiché ? Rééquilibrer la concurrence face aux aides d'État chinoises jugées déloyales.
Pas de doute, Bruxelles sort les grands moyens pour protéger son industrie automobile. Mais tous les pays européens ne voient pas cette offensive d'un bon œil. L'Allemagne, craignant les représailles chinoises, a voté contre avec d'autres États. La France, elle, applaudit. Une fracture qui reflète les profondes divergences au sein de l'UE sur la stratégie à adopter face à la Chine.
Des leaders chinois dans le viseur
Parmi les constructeurs les plus touchés, on retrouve de grands noms de l'automobile chinoise :
- BYD, le géant des VE, se voit infliger une taxe de 17%.
- Geely, propriétaire de Volvo, écope d'un taux de 18,8%.
- SAIC, mastodonte étatique, est le plus lourdement sanctionné avec 35,5%.
Même Tesla, l'américain qui produit en Chine, n'y échappe pas avec 7,8% de taxes supplémentaires. De quoi rebattre sérieusement les cartes sur le marché européen des véhicules électriques, où les constructeurs chinois gagnaient de plus en plus de terrain ces dernières années.
Un coup dur pour les constructeurs allemands
Mais ces taxes font grincer des dents outre-Rhin. Et pour cause, les constructeurs allemands misaient gros sur la Chine pour développer leurs gammes électriques à moindre coût. Volkswagen, BMW, Daimler... tous ont noué des partenariats stratégiques et ouverts des usines sur place. Une stratégie qui se retourne aujourd'hui contre eux.
C'est un signal fatal pour l'industrie automobile européenne.
Oliver Zipse, PDG de BMW
Pour Volkswagen, leader européen, c'est « la mauvaise approche pour améliorer la compétitivité ». Le ministre allemand des Finances Christian Lindner presse Bruxelles de trouver une solution pour éviter une guerre commerciale. Mais le mal est fait, et la Chine ne compte pas en rester là.
Pékin menace de représailles
Spiritueux, porc, produits laitiers... La Chine mène à son tour des enquêtes « antisubventions » tous azimuts et brandit la menace de taxes en retour. Une escalade qui pourrait coûter cher aux exportateurs européens.
La Commission européenne tente bien de jouer l'apaisement et dit « travailler d'arrache-pied à une solution ». Mais à quelques semaines du coup d'envoi des taxes, prévu fin octobre, le spectre d'un affrontement commercial dévastateur se précise.
Vers un protectionnisme automobile ?
Au-delà du cas chinois, c'est un débat de fond qui agite l'Europe : faut-il ériger des barrières pour défendre son industrie face aux géants étrangers ? Beaucoup y voient un mal nécessaire pour ne pas se faire submerger. D'autres pointent le risque d'une spirale protectionniste néfaste.
Une chose est sûre, avec ces taxes, l'UE joue un coup de poker risqué. Si la manœuvre peut renforcer des constructeurs européens comme Renault ou Stellantis à court terme, elle expose aussi le Vieux Continent à de lourdes représailles. Sans compter la menace d'une envolée des prix des VE pour le consommateur.
Quelle issue au conflit ?
Dans cette partie d'échecs géopolitique, l'Europe a fait un mouvement audacieux. Reste à savoir comment la Chine répliquera. Une chose est sûre, l'affaire est loin d'être pliée et le marché automobile mondial retient son souffle. Négociations de la dernière chance, représailles, accord in extremis... Tous les scénarios sont encore sur la table.
Un feuilleton à suivre de près, car il pourrait bien déterminer le visage de notre mobilité électrique pour les années à venir. Dans ce bras de fer entre deux titans de l'automobile, qui finira par l'emporter ? L'avenir nous le dira. Une certitude en attendant : pour le consommateur européen en quête d'un véhicule électrique abordable, l'horizon vient sérieusement de s'assombrir.