Happipad peine à décoller malgré 1,3M$ de la Nouvelle-Écosse
Dans un contexte de crise du logement sans précédent, les gouvernements se tournent vers des solutions innovantes. C'est dans cet esprit que la Nouvelle-Écosse a signé en août 2023 un contrat de 1,3 million de dollars avec Happipad, une plateforme de colocation. Mais un an plus tard, seuls 23 baux ont été conclus via la startup. Un démarrage plus lent que prévu qui soulève des questions sur les défis rencontrés par cette jeune pousse prometteuse.
Un partenariat ambitieux pour loger les Néo-Écossais
Fondée à Kelowna en Colombie-Britannique, Happipad est une organisation à but non lucratif qui vise à mettre en relation locataires et propriétaires ayant une chambre à louer. En juin 2023, elle s'était d'abord associée avec la Nouvelle-Écosse pour aider les personnes déplacées par les feux de forêt dévastateurs. Face à l'ampleur de la crise du logement, le gouvernement a ensuite étendu ce partenariat, investissant 1,3 million de dollars sur deux ans pour déployer la plateforme dans toute la province.
Nous avons tous un rôle à jouer pour surmonter cette crise du logement. L'annonce d'aujourd'hui est un appel à l'action à tous les Néo-Écossais qui ont de l'espace supplémentaire dans leur maison.
– John Lohr, ministre des Affaires municipales et du Logement de la Nouvelle-Écosse
Avec 130 000 chambres inoccupées recensées, le potentiel semblait énorme. Pourtant, en juillet 2024, seuls 23 baux avaient été signés, pour 60 chambres listées au total. Un chiffre en deçà des attentes initiales, même si Brian Wong, ministre de l'Enseignement supérieur, reste optimiste quant à l'avenir de la plateforme.
Les défis d'une startup en pleine croissance
Happipad a dû faire face à plusieurs obstacles qui expliquent en partie cette croissance plus lente que prévu :
- Le lancement retardé en raison des feux de forêt, faisant manquer le pic de demande pour les logements étudiants
- La nécessité de mener des campagnes de sensibilisation pour faire connaître la plateforme
- La réticence de certains propriétaires à rendre leur annonce publique avant d'avoir pu étudier les profils de locataires potentiels
Malgré tout, Happipad reste confiante. Avec près de 1000 locataires et 650 hôtes inscrits, la dynamique semble prendre de l'ampleur. La startup vise d'ailleurs toujours son objectif initial de loger 500 ménages d'ici la fin du contrat.
Se démarquer dans l'univers de la proptech
Certains s'interrogent sur la valeur ajoutée d'Happipad par rapport aux sites de petites annonces traditionnels comme Kijiji. La startup met en avant plusieurs éléments distinctifs :
- Des vérifications des antécédents pour rassurer hôtes et locataires
- Un accompagnement et une médiation en cas de conflit
- La possibilité de garder les annonces privées dans un premier temps
Autant d'arguments qui pourraient séduire un public plus large, au-delà des personnes prêtes à louer une chambre via les sites classiques. C'est en tout cas le pari d'Happipad et du gouvernement néo-écossais, qui voient dans cette approche innovante une réponse potentielle à la crise du logement.
Les prochains mois seront décisifs pour confirmer la montée en puissance de la plateforme. Mais au-delà des chiffres, Happipad incarne cette volonté croissante de repenser notre rapport au logement. Avec la crise actuelle, l'heure est à l'inventivité et à la solidarité. Et si la colocation intergénérationnelle en était une des clés ?