
Hexa rachète Veevart : une révolution pour les musées
Saviez-vous que la gestion d’un musée peut être aussi complexe que celle d’une grande entreprise ? Entre la billetterie, les campagnes de dons, la gestion des collections et les boutiques, les institutions culturelles jonglent souvent avec une multitude d’outils disparates. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle intrigante a secoué le monde des startups : Hexa, un studio parisien connu pour lancer des pépites technologiques, vient de poser un jalon audacieux en rachetant une participation majoritaire dans Veevart, une plateforme SaaS dédiée aux musées. Cet événement, annoncé le 10 mars 2025, pourrait bien redéfinir la manière dont les musées s’appuient sur la technologie pour prospérer.
Un tournant stratégique pour Hexa et Veevart
Hexa n’est pas un inconnu dans l’écosystème tech français. Depuis ses débuts en 2011 sous le nom d’eFounders, ce studio a fait ses preuves en créant des startups à succès comme Front ou Aircall. Mais cette fois, l’approche change : plutôt que de bâtir une entreprise de zéro, Hexa mise sur une acquisition stratégique. Avec un investissement de **5 millions d’euros**, le studio devient l’actionnaire principal de Veevart, une société déjà établie et profitable, spécialisée dans les solutions numériques pour musées.
Veevart, fondée en 2014 par Antonio Velasco Echeverry, n’est pas une nouvelle venue non plus. Avec une équipe de 70 personnes et une présence dans 160 institutions culturelles à travers le monde, elle a su se tailler une place dans un secteur de niche. Mais pourquoi ce rachat ? Et surtout, qu’est-ce que cette alliance promet pour l’avenir des musées ? Plongeons dans cette aventure fascinante.
Veevart : une plateforme tout-en-un pour les musées
Imaginez un musée où tout fonctionne en harmonie : les billets se vendent en ligne ou sur place sans accroc, les donateurs reçoivent des messages automatisés, et les responsables suivent les ventes de la boutique en temps réel. C’est précisément ce que propose Veevart. Construite sur la plateforme *Salesforce*, cette solution SaaS regroupe **billetterie**, **gestion des dons**, **CRM** et **suivi des collections** dans un seul outil intuitif.
Pour beaucoup d’institutions, jongler avec plusieurs logiciels est un casse-tête. Veevart simplifie cela en centralisant les opérations. Résultat ? Une gestion plus fluide et une expérience améliorée pour les visiteurs comme pour le personnel.
« On n’a pas vraiment choisi Salesforce, c’est plutôt la technologie que je maîtrisais le mieux. Parfois, la chance joue un rôle clé. »
– Antonio Velasco Echeverry, fondateur de Veevart
Cette dépendance à Salesforce n’est pas un hasard. Fort de son expérience chez Accenture et Salesforce, Velasco Echeverry a misé sur un écosystème robuste, offrant **sécurité** et **évolutivité**. Même si certaines limitations existent, les avantages l’emportent largement pour ses clients.
Hexa : un partenaire pour accélérer la croissance
Jusqu’ici, Veevart s’est développée sans investisseurs extérieurs, atteignant une rentabilité modeste mais stable. Alors pourquoi chercher un partenaire maintenant ? Pour Antonio Velasco Echeverry, l’objectif n’était pas tant l’argent que l’expertise. Avec Hexa, il s’agit de passer à la vitesse supérieure et d’atteindre **20 millions d’euros de revenus annuels récurrents**.
Hexa apporte bien plus qu’un chèque. Le studio excelle dans l’accompagnement opérationnel : stratégie produit, mise sur le marché, recrutement… Une sorte de **private equity à taille humaine**, loin des fonds de capital-risque traditionnels qui privilégient les licornes à croissance explosive.
Pour Hexa, cette acquisition marque un virage. Habitué à incuber des startups naissantes, le studio s’attaque désormais à une entreprise mature. Une stratégie risquée ? Peut-être. Mais aussi une opportunité de prouver sa capacité à transformer une belle réussite en géant mondial.
Pourquoi les musées ont besoin d’innovation
Les musées ne sont pas juste des gardiens du passé. Ce sont des entreprises dynamiques, confrontées à des défis modernes : attirer un public diversifié, optimiser leurs revenus, digitaliser leurs services. Pourtant, beaucoup restent englués dans des processus datés, utilisant des outils fragmentés qui freinent leur efficacité.
Veevart répond à ce besoin en offrant une solution intégrée. Prenons l’exemple d’un musée de taille moyenne : avec Veevart, il peut lancer une campagne de collecte de fonds ciblée, vendre des billets pour une exposition temporaire et gérer ses membres, le tout depuis une seule interface. Un gain de temps colossal.
Mais l’innovation ne s’arrête pas là. Avec Hexa dans l’équation, Veevart pourrait bientôt intégrer des fonctionnalités avancées, comme l’analyse de données pour anticiper les tendances de visite ou des outils de réalité augmentée pour enrichir l’expérience des visiteurs.
Les forces et limites de Salesforce comme socle
Utiliser Salesforce comme base n’est pas anodin. Cette plateforme est réputée pour sa fiabilité et sa capacité à s’adapter à des besoins complexes. Pour Veevart, cela signifie pouvoir proposer une solution qui s’intègre facilement à d’autres systèmes utilisés par les musées, comme les outils de comptabilité ou de marketing.
Cependant, tout n’est pas parfait. Certains utilisateurs pourraient pointer des contraintes, comme une personnalisation parfois limitée ou des coûts qui grimpent avec l’ajout de modules. Malgré cela, l’écosystème Salesforce reste un atout majeur pour scaler à l’international.
Velasco Echeverry le reconnaît lui-même : le choix de Salesforce était pragmatique, presque instinctif. Mais ce pragmatisme a porté ses fruits, permettant à Veevart de se concentrer sur son cœur de métier sans réinventer la roue technologique.
Un modèle économique qui intrigue
Veevart n’a jamais couru après les levées de fonds spectaculaires. Pendant dix ans, l’entreprise s’est autofinancée, préférant une croissance organique à une course effrénée aux investisseurs. Cette approche, rare dans le monde des startups, a séduit Hexa.
Avec cet investissement de 5 millions d’euros, Veevart ne change pas de cap mais gagne en ambition. L’argent servira à renforcer l’équipe, améliorer le produit et conquérir de nouveaux marchés, notamment en Europe et en Amérique du Nord, où le potentiel reste immense.
Pour Hexa, c’est aussi une manière de diversifier son portefeuille. Après avoir lancé des entreprises dans la fintech ou la gestion RH, le studio explore un secteur plus inattendu : la culture. Une prise de risque calculée qui pourrait inspirer d’autres acteurs du marché.
Quel avenir pour Veevart et les musées ?
Avec Hexa à ses côtés, Veevart vise haut. L’objectif des 20 millions d’euros de revenus annuels n’est pas qu’un chiffre : il reflète une ambition de devenir la référence mondiale des solutions SaaS pour musées. Mais comment y parvenir ?
Voici quelques pistes envisagées :
- Renforcer les fonctionnalités existantes, comme l’automatisation des campagnes de dons.
- Explorer de nouveaux marchés, notamment les petites institutions culturelles.
- Intégrer des technologies émergentes, comme l’IA pour analyser les comportements des visiteurs.
Pour les musées, cette alliance pourrait signifier une petite révolution. À l’heure où la digitalisation devient incontournable, disposer d’un outil performant et évolutif est un atout précieux. Reste à voir si Veevart saura tenir ses promesses face à une concurrence qui ne dort pas.
Une leçon pour l’écosystème startup
L’histoire de Veevart et Hexa dépasse le cadre des musées. Elle illustre une tendance émergente : celle des partenariats stratégiques entre studios de startups et entreprises établies. Dans un monde où les levées de fonds monstres dominent les titulares, ce modèle hybride intrigue.
Pour les entrepreneurs, c’est une piqûre de rappel : il n’y a pas qu’une seule voie vers le succès. Veevart a grandi sans investisseurs pendant une décennie, prouvant qu’une vision claire et une exécution solide peuvent suffire. Avec Hexa, elle montre aussi que s’associer au bon partenaire au bon moment peut tout changer.
Et pour les musées ? Ils pourraient bien être les grands gagnants de cette équation, avec des outils qui les propulsent dans le XXIe siècle sans sacrifier leur âme.
Un pari audacieux à suivre
Alors, que retenir de ce rachat ? D’un côté, une startup studio qui ose sortir de sa zone de confort. De l’autre, une entreprise rentable qui choisit l’accélération plutôt que la stagnation. Ensemble, Hexa et Veevart forment un duo atypique, porté par une vision commune : faire de la technologie un levier pour la culture.
Les mois à venir seront décisifs. Si Veevart atteint ses objectifs ambitieux, elle pourrait redessiner le paysage des solutions numériques pour musées. Et qui sait ? Peut-être inspirer d’autres secteurs à repenser leur approche de l’innovation.
Une chose est sûre : dans ce mariage entre tech et culture, il y a de quoi captiver les curieux. Affaire à suivre !