Hydrogène Vert : BP Renonce à HyGreen Teesside au Royaume-Uni

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mars 11, 2025

Hydrogène Vert : BP Renonce à HyGreen Teesside au Royaume-Uni

Saviez-vous que le Royaume-Uni ambitionne de devenir un leader mondial de l’hydrogène vert d’ici 2030 ? Pourtant, un coup de théâtre vient de secouer cette aspiration : BP, géant pétrolier britannique, a décidé de mettre fin à son projet phare HyGreen Teesside. Annoncé comme l’une des plus grandes installations de production d’hydrogène vert du pays, ce revirement soulève des questions brûlantes sur l’avenir de la transition énergétique. Alors, que s’est-il passé, et que signifie cette décision pour l’industrie verte ? Plongeons dans cette histoire intrigante.

Un Projet Ambitieux Tourné vers l’Hydrogène Vert

Lorsque BP a dévoilé HyGreen Teesside en 2021, les attentes étaient immenses. Situé dans la région industrielle de Teesside, au nord-est de l’Angleterre, ce projet promettait de transformer la zone en un hub énergétique décarboné. L’idée ? Produire de l’hydrogène vert grâce à l’électrolyse de l’eau, alimentée par des sources renouvelables comme l’éolien et le solaire. Une première étape visait 80 MW de capacité dès 2025, avec une montée en puissance à 500 MW d’ici 2030.

Ce n’était pas qu’une question de chiffres. HyGreen Teesside devait incarner une révolution locale : création de centaines d’emplois, soutien aux industries lourdes pour réduire leurs émissions, et un pas vers l’objectif national de 10 GW d’hydrogène d’ici la fin de la décennie. Teesside, avec son passé industriel, semblait prête à devenir un symbole de renouveau vert.

Un Tournant Stratégique Inattendu

Mais en février 2025, tout a basculé. BP a annoncé une révision radicale de sa stratégie. Exit les investissements massifs dans les énergies renouvelables, place à une hausse de 30 % des fonds alloués au pétrole et au gaz, soit 10 milliards de dollars par an. Les ambitions vertes, elles, sont rabotées : de 4 milliards prévus annuellement d’ici 2025, elles chutent à 1,5-2 milliards. HyGreen Teesside, malgré son potentiel, n’a pas survécu à ce virage.

« Nous nous concentrons sur des projets à haut rendement dans l’hydrogène et la capture carbone, avec 5 à 7 priorités pour cette décennie. »

– Porte-parole de BP

Ce choix reflète une pression croissante des actionnaires, qui exigent des profits rapides face à une concurrence féroce dans le secteur fossile. Résultat : HyGreen, bien qu’avancé dans ses démarches (consultations publiques, dépôt de permis), est sacrifié au profit d’un retour aux sources pétrolières.

Les Promesses d’HyGreen Teesside : Que Perd-on ?

Imaginons un instant ce qu’HyGreen aurait pu apporter. Ce projet ne se limitait pas à produire de l’hydrogène. Il s’agissait d’un catalyseur pour toute une région. Voici ce qui était en jeu :

  • Création de 660 emplois pendant la construction, et plus de 100 postes permanents.
  • Décarbonation des industries lourdes de Teesside, responsables de 5 % des émissions industrielles britanniques.
  • Un hub de transport à hydrogène, alimentant camions, trains et ports.

Avec une capacité potentielle de 500 MW, HyGreen aurait couvert 5 % de l’objectif national. Un abandon qui laisse un vide, tant économique qu’écologique, dans une région en quête de revitalisation.

Le Retour au Bleu : H2Teesside et la Capture Carbone

Si l’hydrogène vert est mis de côté, BP ne tourne pas totalement le dos à Teesside. Le groupe mise désormais sur l’hydrogène bleu avec H2Teesside. Cette technologie repose sur le reformage du méthane, couplé à la capture et au stockage du carbone (CCS). Objectif : 1,2 GW d’ici 2030, soit plus de 10 % de la cible britannique.

En parallèle, deux autres projets avancent. Net Zero Teesside (NZT) Power prévoit une centrale au gaz avec CCS, visant 742 MW d’électricité bas carbone d’ici 2028. Le Northern Endurance Partnership (NEP), quant à lui, développe un réseau de pipelines pour stocker le CO2 sous la mer du Nord. BP parie gros sur ces solutions, jugées plus rentables à court terme.

Pourquoi ce Choix Soulève des Questions

Ce virage stratégique n’est pas sans controverse. D’un côté, l’hydrogène bleu et le CCS offrent une transition plus immédiate pour les industries existantes. Mais de l’autre, ils prolongent la dépendance aux combustibles fossiles, au détriment des renouvelables. Les écologistes s’inquiètent : est-ce un recul dans la lutte contre le changement climatique ?

À Teesside, les habitants oscillent entre déception et pragmatisme. Si H2Teesside promet des emplois, l’abandon d’HyGreen laisse un goût amer. Les espoirs d’une économie verte s’éloignent, remplacés par une approche plus conventionnelle.

Un Impact sur la Stratégie Nationale Britannique

Le Royaume-Uni s’est fixé un cap ambitieux : doubler sa production d’hydrogène bas carbone à 10 GW d’ici 2030. HyGreen devait y contribuer significativement. Son abandon pourrait compliquer cet objectif, surtout dans un contexte où les subventions publiques (via le Hydrogen Allocation Round) n’ont pas suffi à maintenir le projet à flot.

Pourtant, le gouvernement reste muet sur ce revers. Le Département de la Sécurité Énergétique et du Net Zero n’a pas commenté, laissant les acteurs locaux, comme le maire de Tees Valley, Ben Houchen, défendre seuls l’attractivité persistante de la région pour les énergies propres.

Et Ailleurs dans le Monde ?

Ce n’est pas un cas isolé. BP n’est pas le seul à revoir ses priorités. D’autres géants énergétiques, comme Shell, ajustent aussi leurs stratégies face aux incertitudes économiques. Mais pendant ce temps, des pays comme l’Allemagne ou la Chine accélèrent sur l’hydrogène vert, investissant massivement dans l’électrolyse et les renouvelables. Le Royaume-Uni risque-t-il de perdre sa place dans la course ?

À l’échelle globale, le marché de l’hydrogène vert devrait atteindre 500 milliards de dollars d’ici 2050, selon certaines projections. Un gâteau que BP semble prêt à laisser à d’autres, du moins pour l’instant.

Quel Avenir pour Teesside et l’Hydrogène Vert ?

Teesside n’est pas à terre. Les projets NZT Power, NEP et H2Teesside maintiennent une dynamique. Mais l’abandon d’HyGreen pose une question cruciale : peut-on bâtir une transition énergétique durable en misant uniquement sur des technologies intermédiaires comme le CCS ?

Pour les optimistes, ce n’est qu’un contretemps. D’autres entreprises pourraient reprendre le flambeau de l’hydrogène vert dans la région. Pour les sceptiques, c’est un signal alarmant : sans un engagement clair des industriels et des pouvoirs publics, la révolution verte pourrait stagner.

Une chose est sûre : l’histoire de Teesside est loin d’être finie. Entre espoirs déçus et nouveaux paris, cette région reste un laboratoire fascinant de notre avenir énergétique.

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