Investisseurs misent sur les start-up innovantes en Europe
Connaissez-vous les investisseurs qui font pousser les pépites tech européennes ? L'Office européen des brevets a mené l'enquête pour dresser leur portrait et pointer les forces et faiblesses du financement de l'innovation sur le Vieux Continent. Voici ce qu'il faut en retenir.
Les investisseurs les plus actifs auprès des start-up innovantes
L'étude s'est penchée sur plus de 6100 investisseurs ayant soutenu au moins une jeune pousse depuis 2020 en Europe. Premier constat : 88% d'entre eux ont misé sur une société détenant des brevets ou en ayant déposé. Mais seuls 8% ont plus de la moitié de leur portefeuille consacré à ces entreprises technologiques.
Le classement des 25 plus gros investisseurs en nombre de deals réalisés avec des start-up "brevetées" est dominé par les acteurs publics. Sur le podium : l'EIC Fund (fonds du Conseil européen de l'innovation), le Conseil européen de l'innovation lui-même et le programme suisse Venture Kick.
Le poids des institutions publiques
Parmi les autres grands noms du top 25, on retrouve des agences comme Bpifrance, l'allemand High-Tech Gründerfonds, le britannique Innovate UK ou encore Innovation Norway. Ils ont entre 20% et 40% de sociétés brevetées dans leur giron. La Banque européenne d'investissement se démarque aussi avec 55% de son portefeuille concerné.
Ces investisseurs doivent être capables de comprendre la technologie et d'analyser la propriété intellectuelle des start-up.
Yann Ménière, chef économiste de l'Office européen des brevets
Quelques fonds privés se distinguent par secteur
Côté santé, les fonds BioMedPartners (Suisse) et Hadean Ventures (Norvège) comptent quasiment 100% d'entreprises brevetées dans leur portefeuille. En France, Supernova Invest se place sur le podium des investisseurs les plus exposés dans l'énergie, derrière l'Agence suédoise de l'énergie et l'EIC Fund. Le singapourien Clay Capital domine l'agroalimentaire.
L'Europe à la traîne sur les gros tickets
Au-delà du nombre de deals, l'étude pointe surtout le déficit de financement des scale-up innovantes côté européen. Les jeunes pousses "brevetées" lèvent en médiane 7,7 millions d'euros aux États-Unis, contre seulement 960 000 euros en Europe. Un écart criant pour les entreprises de technologies de pointe et sur les grosses levées de fonds. Signe qu'il manque encore à l'Europe des investisseurs privés capables de challenger leurs homologues américains sur ce segment.
