Iran accusé de piratage de la campagne Trump, Téhéran dément
Imaginez un scénario digne d'un film d'espionnage : le gouvernement d'un pays étranger pirate la campagne d'un candidat à la présidentielle américaine pour tenter d'influencer le résultat des élections. Fiction ou réalité ? Selon les autorités américaines, c'est exactement ce que l'Iran aurait fait en s'attaquant à la campagne de Donald Trump. Mais Téhéran réfute catégoriquement ces accusations. Décryptage d'une affaire qui crée des remous.
Les agences US pointent du doigt l'Iran
Le FBI, le renseignement américain (ODNI) et l'agence de cybersécurité (CISA) l'affirment dans un communiqué conjoint : ils sont « convaincus » que les Iraniens ont cherché, via de l'ingénierie sociale et d'autres méthodes, à accéder aux campagnes des deux partis. Leur but ? Voler des données et les divulguer pour influencer le processus électoral américain. Une technique qui ne serait pas nouvelle selon eux, l'Iran et la Russie y ayant déjà eu recours lors de précédents scrutins.
L'Iran n'a ni l'intention ni les motivations pour s'immiscer dans l'élection présidentielle américaine.
La mission iranienne auprès de l'ONU
L'Iran nie et demande des preuves
Face à ces accusations, la réaction de l'Iran ne s'est pas fait attendre. Via sa mission auprès de l'ONU, Téhéran balaie des allégations « sans fondement » et « dénuées de tout crédit ». Si les États-Unis croient vraiment en leurs dires, qu'ils fournissent des preuves, rétorque l'Iran, qui assure n'avoir « ni l'intention ni les motivations pour s'immiscer » dans l'élection américaine.
Quand Microsoft donne l'alerte
Mais d'où viennent ces accusations ? Avant même les agences américaines, c'est Microsoft qui avait tiré la sonnette d'alarme. Le géant informatique a révélé en août qu'un groupe de hackers liés à l'Iran avait tenté de pirater les comptes de membres de la campagne Trump, en usant d'une tactique d'hameçonnage. Google a également détecté des activités suspectes visant les équipes de Trump et Biden.
Le spectre des ingérences russes de 2016
Impossible de ne pas faire le parallèle avec 2016, quand la Russie avait orchestré une vaste opération de piratage et de fuites ciblant la campagne Clinton. Mais cette fois, les médias semblent avoir retenu la leçon. Plutôt que de relayer massivement les documents piratés, ils se concentrent sur le piratage en lui-même et ses implications. Une façon de ne pas servir de caisse de résonance involontaire à une potentielle ingérence étrangère.
Au final, cette affaire illustre à quel point la cybersécurité est devenue un enjeu central des campagnes électorales. Dans un monde hyperconnecté, le risque de piratages et de fuites visant à déstabiliser le processus démocratique n'a jamais été aussi élevé. Un défi majeur pour les équipes de campagne, qui doivent constamment renforcer leur protection face à des adversaires de plus en plus sophistiqués. La technologie est à double tranchant : autant elle permet de moderniser les campagnes, autant elle les expose à de nouvelles menaces venues du cyberespace.
Une chose est sûre : dans ce bras de fer numérique, l'Iran ne compte pas en rester là. Téhéran dénonce la « politique iranophobe » des États-Unis qui chercheraient à « saper la stabilité et la sécurité » du pays « sous de faux prétextes ». Washington, de son côté, promet de riposter à toute tentative de déstabilisation. Entre cyber-attaques et guerre des mots, la tension est plus que jamais à son comble.