
Juge Ordonne à Citibank de Libérer des Fonds Écolos
Et si une décision judiciaire pouvait changer la donne pour la planète ? Le 18 mars 2025, un tribunal fédéral américain a secoué le monde de l’écologie en ordonnant à Citibank de débloquer des fonds gelés destinés à trois organisations à but non lucratif. Face aux accusations vagues de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), la juge Tanya Chutkan a tranché : les arguments ne tiennent pas la route, et l’urgence climatique ne peut attendre.
Une Bataille pour le Climat au Tribunal
Cette affaire n’est pas un simple différend administratif. Elle met en lumière les tensions entre les ambitions écologiques portées par des lois comme l’*Inflation Reduction Act* de 2022 et les obstacles bureaucratiques qui freinent leur mise en œuvre. Trois ONG, bénéficiaires du *Greenhouse Gas Reduction Fund*, se sont retrouvées dans une situation kafkaïenne : leurs comptes bloqués sans préavis, leurs projets suspendus.
L’EPA dans le viseur : des accusations floues
L’EPA, censée protéger l’environnement, a paradoxalement jeté une ombre sur ces initiatives vertes. En demandant à Citibank de geler les fonds, elle a évoqué des soupçons de **fraude**, de **gaspillage** et de **conflits d’intérêts**. Mais la juge Chutkan n’a pas été convaincue. Dans son jugement, elle qualifie ces allégations de “vagues et non étayées”.
Les lettres de résiliation de l’EPA mentionnent des enquêtes en cours, mais sans détails ni preuves spécifiques. Cela ne suffit pas.
– Tanya Chutkan, Juge fédérale
Ce manque de transparence a joué contre l’agence. Sans procédure claire ni justification solide, ses actions ont été jugées “arbitraires et capricieuses”, un camouflet pour une institution censée incarner la rigueur.
Des projets verts en péril
Derrière ce bras de fer, il y a des initiatives concrètes qui risquent de s’effondrer. Climate United, l’une des ONG concernées, a déjà engagé **392 millions de dollars** dans des projets écoresponsables. Parmi eux, des installations solaires dans l’Arkansas rural et des centrales en partenariat avec des communautés tribales dans l’Oregon et l’Idaho. Une ambition freinée net par le gel des fonds.
Power Forward, une autre plaignante, fait face à une situation encore plus critique. Avec **539 millions de dollars** promis à des projets, elle se retrouve incapable de payer ses contractants, menaçant des emplois et des avancées écologiques.
Une procédure bafouée
Normalement, lorsqu’une agence comme l’EPA veut mettre fin à un contrat, elle suit un protocole strict : une notification écrite, un délai pour répondre, une justification claire. Ici, rien de tout cela. Les ONG ont découvert le gel de leurs comptes en tentant de retirer des fonds en février et mars, sans explication de Citibank ni de l’EPA.
Climate United a même vu une réunion avec l’EPA annulée à plusieurs reprises, avant que l’agence ne daigne envoyer une lettre de résiliation… juste avant une audience cruciale. Un timing qui a renforcé l’impression d’improvisation.
Une victoire temporaire, mais significative
Le 18 mars, la juge Chutkan a émis une injonction temporaire obligeant Citibank et l’EPA à rendre les fonds accessibles. Pour elle, les ONG risquent un “préjudice irréparable” sans cette mesure. Une décision qui pourrait peser lourd dans la suite du procès.
Pour les plaignantes, cette injonction est une bouffée d’oxygène. Mais elle soulève aussi une question : jusqu’où ira cette bataille juridique pour le climat ?
Les enjeux derrière les chiffres
Les montants en jeu ne sont pas anodins. Voici un aperçu des engagements des ONG :
- Climate United : 392 millions de dollars, dont 31,8 millions pour des projets solaires en Arkansas.
- Power Forward : 539 millions de dollars, bloqués au point de menacer des partenariats.
- Troisième ONG : des projets en attente, faute de liquidités.
Ces fonds, issus du *Greenhouse Gas Reduction Fund*, visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Leur immobilisation met en péril des avancées concrètes dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Un précédent pour l’avenir ?
Ce jugement dépasse le cadre d’un simple litige bancaire. Il interroge la capacité des institutions à soutenir les ambitions écologiques sans se perdre dans des querelles administratives. Pour les défenseurs du climat, c’est une lueur d’espoir : la justice peut trancher en faveur de l’urgence environnementale.
Mais l’histoire est loin d’être terminée. L’EPA pourrait contre-attaquer, et le procès à venir dira si cette victoire temporaire deviendra définitive. En attendant, les ONG respirent, et leurs projets reprennent vie.
Et après ?
Cette affaire illustre un paradoxe : alors que le monde a besoin d’actions rapides pour le climat, des blocages inattendus surgissent là où on les attend le moins. Elle rappelle aussi l’importance des **start-ups vertes** et des ONG dans la transition écologique, souvent plus agiles que les grandes administrations.
Pour l’instant, les regards se tournent vers Washington. La prochaine audience pourrait redéfinir les règles du jeu pour le financement écologique. Une chose est sûre : la planète n’a pas de temps à perdre.