La bataille européenne sur les taxes des voitures électriques chinoises

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La bataille européenne sur les taxes des voitures électriques chinoises Innovationsfr
août 1, 2024

La bataille européenne sur les taxes des voitures électriques chinoises

Les négociations s'intensifient à Bruxelles concernant l'épineuse question des droits de douane sur les véhicules électriques chinois importés dans l'Union européenne. Alors que la Commission a lancé une vaste enquête fin 2023 visant les subventions accordées aux constructeurs de l'Empire du Milieu, les discussions s'annoncent tendues entre les différents acteurs du secteur automobile et les États membres. Décryptage d'un dossier ultra-sensible aux lourdes conséquences économiques et géopolitiques.

L'Europe veut sévir contre les aides d'État chinoises

Tout a commencé en octobre dernier lorsque l'exécutif européen a ouvert une enquête approfondie sur le soutien jugé déloyal apporté par Pékin à ses champions nationaux de la voiture électrique. Après 9 mois d'investigations, Bruxelles a rendu ses premières conclusions en juin : les subventions octroyées par la Chine faussent la concurrence et menacent l'industrie automobile du Vieux Continent.

Conséquence directe, la Commission propose d'imposer des droits de douane allant de 17,4% pour BYD jusqu'à 37,6% pour SAIC en passant par 19,9% pour Geely. Une décision qui ne fait pas l'unanimité, loin de là.

Le lobbying des constructeurs allemands

Fortement dépendants du marché chinois, les géants allemands de l'automobile comme Volkswagen mettent en garde contre les effets néfastes de telles mesures protectionnistes. De son côté, la fédération de l'industrie automobile outre-Rhin VDA affirme que ces taxes impacteront aussi négativement les entreprises européennes.

Les droits de douane européens anti-subventions n'affecteraient pas seulement les constructeurs chinois, mais aussi les entreprises européennes.

– Verband der Automobilindustrie (VDA)

Des États membres divisés

Lors d'un vote consultatif mi-juillet, seuls 12 pays sur 27 auraient soutenu l'initiative de la Commission européenne. Tandis que la France fait partie des partisans des sanctions, 4 États se seraient opposés et 11 abstenus. De quoi fragiliser la position de Bruxelles dans ce bras de fer avec Pékin.

La menace des représailles chinoises

De son côté, la Chine agite le spectre de mesures de rétorsion douloureuses pour l'économie européenne si jamais les taxes venaient à être appliquées. Une enquête antidumping visant les importations de porc du Vieux Continent a déjà été ouverte. Le cognac français pourrait être la prochaine cible.

Face aux pressions de toutes parts, la Commission assure prendre en compte les différents avis et poursuivre le dialogue avec les autorités chinoises. L'objectif ? Trouver un compromis acceptable pour tous avant la fin de l'enquête fixée au 2 novembre et la possible entrée en vigueur de droits de douane définitifs. Un sacré défi vu les intérêts divergents en jeu.

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