La BCE constate un rebond de la demande de prêts des ménages
Après deux années de baisse, la demande de prêts des ménages en zone euro repart à la hausse au deuxième semestre 2024 selon la dernière enquête de la Banque centrale européenne (BCE) sur les prêts bancaires. Cette évolution positive reflète l'amélioration des perspectives économiques et la baisse des taux d'intérêt. Quels sont les principaux enseignements de cette étude ? Décryptage.
Un rebond de la demande de crédits immobiliers
Parmi les banques interrogées par la BCE, 16% font état d'une hausse de la demande de prêts des ménages sur les six derniers mois, une première depuis 2022. Cette reprise est principalement tirée par les crédits immobiliers :
De meilleures perspectives sur le front du logement, un facteur évoqué essentiellement par les banques allemandes, ont été le principal moteur de la hausse des prêts immobiliers.
BCE
Le niveau plus favorable des taux d'intérêt et le regain de confiance des consommateurs ont également contribué, dans une moindre mesure, à soutenir la demande. En parallèle, les conditions d'octroi des prêts immobiliers ont été assouplies pour le deuxième trimestre consécutif, en lien avec la forte concurrence entre les établissements bancaires.
Des critères plus stricts pour le crédit à la consommation
Contrastant avec les prêts immobiliers, les banques ont durci les conditions d'octroi des crédits à la consommation, jugés plus risqués dans le contexte actuel. Une prudence qui pourrait freiner la reprise de la demande sur ce segment dans les prochains mois.
Un atterrissage en douceur pour les entreprises ?
Concernant les entreprises, la demande de prêts continue de décliner même si les conditions d'octroi ne se sont que modestement durcies. Le resserrement a été plus marqué dans l'immobilier commercial, un secteur sous surveillance de la BCE. Pour autant, les banques anticipent une légère amélioration de la demande de crédits des entreprises au second semestre, hors construction et immobilier. De quoi espérer un atterrissage en douceur de l'économie.
Vers une normalisation progressive
Au final, ces résultats confirment l'amorce d'un retour à la normale sur le marché du crédit après le choc de la remontée des taux. Si la demande reste en-deçà des niveaux pré-pandémie, le pire semble être passé. Les banques entrevoient même une poursuite de la reprise des prêts aux ménages dans les mois à venir. De bon augure pour la croissance.
La BCE devra néanmoins rester vigilante. Un rebond trop rapide du crédit pourrait nourrir les pressions inflationnistes et compliquer la normalisation de sa politique monétaire. À l'inverse, un durcissement excessif des conditions de financement risquerait de casser la reprise. L'équilibre sera délicat à trouver.