
La BCE réduit à nouveau ses taux, préparant le terrain pour de futures baisses
Dans un contexte économique encore incertain, la Banque Centrale Européenne (BCE) vient d'annoncer une nouvelle baisse de ses taux directeurs. Cette décision, qui intervient pour la quatrième fois depuis le début de l'année, témoigne de la volonté de l'institution de maintenir des conditions monétaires accommodantes afin de soutenir la reprise économique dans la zone euro.
La BCE maintient le cap de l'assouplissement monétaire
Avec cette nouvelle baisse, le taux de dépôt, qui rémunère les liquidités des banques commerciales auprès de la BCE, passe désormais à 3%. Un niveau historiquement bas, mais jugé nécessaire par l'institution pour stimuler l'activité économique et ramener durablement l'inflation vers son objectif de 2%.
Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a souligné lors de sa conférence de presse que d'autres réductions de taux étaient envisageables dans les mois à venir. La banque centrale se tient prête à ajuster sa politique monétaire en fonction de l'évolution de la situation économique et financière.
Un assouplissement progressif des conditions de financement
La BCE note que les conditions de financement s'améliorent graduellement, grâce à la baisse du coût des nouveaux emprunts pour les entreprises et les ménages. Cependant, elle juge que la politique monétaire demeure restrictive, car la transmission des hausses de taux passées continue de se faire sentir sur l'encours de crédits.
Les conditions de financement s'assouplissent sous l'effet de la diminution progressive du coût des nouveaux emprunts pour les entreprises et les ménages.
– BCE, communiqué de presse du 12 décembre 2024
Quel niveau pour des taux "restrictifs" ?
Si la notion de taux restrictif ne fait pas l'objet d'un consensus, les économistes considèrent généralement que le niveau "neutre", c'est-à-dire n'alimentant ni ne freinant la croissance, se situe entre 2% et 2,5%. La BCE semble donc estimer que la politique monétaire est encore légèrement restrictive à ce stade.
La fin progressive des achats d'obligations
Parallèlement à la baisse des taux, la BCE a confirmé qu'elle mettrait un terme ce mois-ci à ses achats d'obligations dans le cadre du programme d'urgence lancé pendant la crise sanitaire. Un signal supplémentaire de la normalisation progressive de la politique monétaire.
Les anticipations du marché
Les anticipations du marché étaient globalement en ligne avec la décision de la BCE. Dans une enquête menée début décembre, 73 économistes sur 75 prévoyaient une baisse des taux de 25 points de base. Seuls deux tablaient sur une réduction plus marquée d'un demi-point.
Quelles perspectives pour 2025 ?
Les prochains mois seront décisifs pour juger de l'efficacité de la politique monétaire accommodante de la BCE. Si l'inflation continue de converger vers l'objectif de 2% et que la croissance montre des signes de redémarrage durable, la banque centrale pourrait envisager de marquer une pause dans le cycle d'assouplissement.
À l'inverse, une dégradation de la conjoncture ou un dérapage des anticipations d'inflation obligerait la BCE à amplifier son soutien à l'économie, quitte à recourir à des outils non-conventionnels comme de nouveaux programmes d'achats d'actifs.
Une chose est sûre : la BCE continuera de faire preuve de pragmatisme et de flexibilité pour remplir son mandat de stabilité des prix, tout en apportant le soutien nécessaire à la reprise économique de la zone euro. Les prochaines réunions de politique monétaire seront donc scrutées avec attention par les investisseurs et les analystes.