La branche santé grand public de Sanofi suscite l’intérêt des fonds
Le secteur de la santé est en ébullition. Selon des informations rapportées par l'agence Bloomberg, le géant pharmaceutique français Sanofi envisage de se séparer de sa division santé grand public, qui produit notamment des médicaments en vente libre. Et les prétendants ne manquent pas pour mettre la main sur cette activité très rentable.
Des fonds prêts à débourser jusqu'à 15 milliards d'euros
D'après des sources proches du dossier citées par Bloomberg, plusieurs grands fonds d'investissement auraient d'ores et déjà manifesté leur intérêt auprès de Sanofi. Parmi eux, on retrouve des noms bien connus comme Advent, PAI Partners ou encore Clayton Dubilier & Rice (CD&R). Et ces investisseurs seraient prêts à y mettre le prix fort.
Les offres pourraient en effet atteindre les 15 milliards d'euros, valorisant ainsi significativement cette branche d'activité de Sanofi. Un montant qui reflète l'attractivité et le potentiel de croissance de ce marché de l'automédication et des produits de santé grand public.
Cession ou introduction en Bourse ?
Si Sanofi semble déterminé à se séparer de cette division, le groupe n'a pas encore arrêté son choix sur les modalités précises de l'opération. Deux options sont sur la table :
- Une cession pure et simple au plus offrant parmi les fonds intéressés
- Une introduction en Bourse de la division, permettant à Sanofi de conserver une participation
Le choix n'est pas anodin et dépendra des objectifs stratégiques de Sanofi, mais aussi des conditions de marché au moment où la décision sera prise. Une cotation en Bourse pourrait en effet être préférable en cas de turbulences sur les marchés financiers.
Un virage stratégique pour Sanofi
Si ce projet se concrétise, il s'agirait d'un tournant majeur pour Sanofi. Le groupe recentrerait ainsi son portefeuille d'activités sur la pharmacie et les vaccins, ses deux cœurs de métier historiques et à plus forte valeur ajoutée.
Certains y voient un moyen pour Sanofi de dégager des ressources pour financer sa R&D et ses futures acquisitions dans la pharma.
- Un analyste financier
Un virage qui ne serait pas sans risque, alors que la crise sanitaire a mis en lumière l'importance d'un portefeuille diversifié pour absorber les chocs. Mais la pression des investisseurs pour une simplification des conglomérats est forte.
Les autres "big pharma" tentés de suivre le mouvement ?
Si l'opération va à son terme, Sanofi créerait un précédent notable dans l'industrie. On peut parier que ses concurrents, les autres géants mondiaux de la pharmacie, surveilleront de près la réussite de ce "spin-off" pour éventuellement s'en inspirer.
Johnson & Johnson ou GSK ont également dans leur giron des activités de santé grand public qui pourraient à terme être concernées par un tel mouvement de recentrage sur le cœur de métier. A suivre donc, à l'heure où la pharma se réinvente pour affronter les défis du XXIe siècle.