La Canadian Space Mining Corporation vise la lune pour 2029
Imaginez un instant : un réacteur nucléaire canadien, surplombant les cratères lunaires, fournissant une énergie fiable aux astronautes et aux chercheurs. Ce rêve pourrait devenir réalité dès 2029, grâce à l'ambition de la Canadian Space Mining Corporation (CSMC).
Cette startup torontoise vient en effet de franchir une étape clé en signant fin novembre un protocole d'entente avec les Laboratoires Nucléaires Canadiens. L'objectif ? Explorer la commercialisation du réacteur SLOWPOKE-2, une technologie nucléaire 100% canadienne qui pourrait bien propulser nos opérations lunaires.
Le SLOWPOKE-2, un concentré de technologie canadienne
Conçu il y a plus de 40 ans, le réacteur SLOWPOKE-2 n'avait jusqu'ici jamais été commercialisé. Pourtant, comme l'explique Dan Sax, PDG de CSMC, il présente des atouts indéniables pour la conquête spatiale :
La masse est une contrainte massive et un coût massif ; tout est comme un coût par kilogramme. Nous pensons que nous avons une masse inférieure à tous les concurrents internationaux, et c'est un avantage stratégique majeur pour le Canada.
– Dan Sax, PDG de Canadian Space Mining Corporation
Avec une taille comparable à une poubelle en aluminium, le SLOWPOKE-2 pourrait en effet fournir une puissance cruciale aux missions lunaires, tout en minimisant la masse à transporter. Un défi de taille quand on sait que chaque kilo compte dans l'espace.
Des conditions extrêmes qui nécessitent une énergie fiable
Car les conditions sur la Lune sont loin d'être hospitalières. Avec des jours et des nuits de deux semaines chacun, et des températures oscillant entre +121°C et -133°C, trouver une source d'énergie fiable est un véritable casse-tête.
L'énergie solaire est ainsi disqualifiée par les longues nuits lunaires, tandis que les écarts de température extrêmes mettent à rude épreuve les infrastructures. C'est là que le nucléaire entre en jeu, et que le SLOWPOKE-2 pourrait faire la différence.
Un calendrier ambitieux pour damer le pion à la concurrence
Si l'accord entre CSMC et les Laboratoires Nucléaires Canadiens n'en est qu'à ses prémices, Dan Sax se veut confiant. Avec le soutien financier de l'Agence Spatiale Canadienne, la startup est en train de finaliser le design conceptuel du réacteur, avec l'objectif de construire un démonstrateur dès l'année prochaine.
La suite ? Peaufiner le design détaillé, prouver la sûreté du réacteur modifié, et être prêt à l'envoyer sur la Lune dès 2029. Un calendrier serré, mais nécessaire pour que le Canada garde une longueur d'avance :
Je pense que nous essayons juste de nous assurer que le Canada est prêt, qu'il est capable, et que ses capacités surpassent celles de tous les partenaires internationaux.
– Dan Sax, PDG de Canadian Space Mining Corporation
Des retombées positives également sur Terre
Mais les ambitions de CSMC ne s'arrêtent pas à la Lune. L'accord signé avec les Laboratoires Nucléaires Canadiens prévoit aussi d'explorer l'utilisation du SLOWPOKE-2 pour alimenter les communautés arctiques.
Avec une durée de vie du combustible de 10 ans, ce réacteur pourrait en effet remplacer avantageusement les générateurs diesel, réduisant ainsi les émissions de CO2 et facilitant la logistique d'approvisionnement dans ces régions reculées.
Un petit réacteur pourrait ainsi alimenter environ 50 foyers dans un premier temps, avant d'être déployé à plus grande échelle. Une perspective alléchante quand on sait que l'Arctique se réchauffe bien plus vite que le reste de la planète, menaçant à terme nos écosystèmes.
À travers ce partenariat prometteur, la Canadian Space Mining Corporation ouvre donc la voie à un futur où l'énergie nucléaire canadienne brillerait aussi bien sur Terre que sur la Lune. Un pari audacieux, mais qui pourrait bien placer le Canada en pole position dans la course à l'espace et à la transition énergétique.