La Chine réussit l’exploit de collecter des échantillons lunaires
La conquête spatiale vient de franchir un nouveau cap historique. Ce mardi 4 juin, la Chine est devenue le premier pays au monde à réussir la prouesse technologique de collecter des échantillons provenant de la face cachée de la Lune. Un exploit qui marque une étape clé dans l'ambitieux programme lunaire chinois et ouvre de nouvelles perspectives pour percer les secrets de notre satellite.
Chang'e-6, la sonde de tous les records
Pour réaliser cet incroyable défi scientifique, la Chine a misé sur sa sonde Chang'e-6, baptisée en hommage à la déesse chinoise de la Lune. Lancée le 3 mai dernier, elle s'est posée avec succès deux jours plus tôt dans l'immense cratère Pôle Sud-Aitken, d'un diamètre de 2 500 km pour 13 km de profondeur. Un site d'exploration privilégié, considéré comme le plus grand cratère d'impact connu du système solaire.
L'ascendeur chinois Chang'e-6 s'est séparé de l'atterrisseur et a décollé du bassin Pôle Sud-Aitken sur la lune à 7 h 38, heure de Pékin, le 4 juin. Il transportait des échantillons lunaires collectés au cours des deux derniers jours.
Agence spatiale chinoise CNSA
Equipée d'un bras robotique et d'une foreuse, Chang'e-6 a passé deux jours à prélever précieusement de la matière à la surface et jusqu'à plusieurs mètres de profondeur. Des échantillons qui pourraient receler de précieux indices sur l'histoire de la Lune, la face cachée étant moins altérée par les anciennes coulées de lave que la face visible.
Course à la Lune : la Chine défie les États-Unis
Cette mission lunaire record s'inscrit dans le cadre de la compétition acharnée que se livrent les grandes puissances spatiales pour le retour sur la Lune. Avec des enjeux scientifiques et stratégiques majeurs, allant de la recherche d'éventuelles ressources exploitables à une présence humaine durable.
Après avoir déjà réussi en 2019 le premier alunissage sur la face cachée, puis rapporté des échantillons lunaires en 2020, une première depuis 1976, la Chine confirme son statut de challenger sérieux face aux États-Unis. Ces derniers, via leur programme Artemis, visent un retour d'astronautes américains sur la Lune dès 2025, avec l'objectif d'y établir une base permanente.
De la recherche à des applications militaires ?
Mais au-delà des découvertes scientifiques, certains soupçonnent la Chine de développer en parallèle un programme militaire spatial. L'administrateur de la NASA, Bill Nelson, a ainsi exprimé ses doutes devant le Congrès américain en avril dernier :
Nous croyons qu'une grande partie de ce qu'ils appellent leur programme spatial civil constitue un programme militaire. Et je pense, en effet, que nous sommes engagés dans une course.
Bill Nelson, administrateur de la NASA
Des interrogations auxquelles la Chine devra répondre pour dissiper les doutes sur ses véritables intentions. En attendant, les échantillons lunaires collectés par Chang'e-6 devraient être de retour sur Terre d'ici la fin juin. De quoi entretenir le rêve d'une nouvelle ère d'exploration du cosmos, près de 50 ans après les missions Apollo.
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