La chute de Synapse: un échec cuisant pour la fintech

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mai 25, 2024

La chute de Synapse: un échec cuisant pour la fintech

Le monde des startups fintech traverse une période tumultueuse. Après des années fastes en 2021, le secteur a commencé à se fissurer l'an dernier avec le resserrement des financements. Et aujourd'hui, c'est carrément l'hécatombe, en particulier dans le domaine de la banque-as-a-service (BaaS) qui était pourtant vu comme très prometteur.

Le cas le plus emblématique est sans doute la faillite retentissante de la fintech Synapse. Basée à San Francisco, cette startup avait levé plus de 50 millions de dollars auprès d'investisseurs de renom comme Andreessen Horowitz. Son service permettait à d'autres entreprises, principalement des fintechs, d'intégrer des services bancaires dans leurs offres.

Un effet domino dévastateur

Mais les déboires de Synapse ont eu un impact bien au-delà de la startup elle-même. De nombreuses autres fintechs qui s'appuyaient sur ses services ont été touchées de plein fouet :

  • L'app bancaire pour ados Copper a dû suspendre brutalement ses comptes et cartes de débit, laissant de nombreuses familles sans accès à leur argent.
  • L'app crypto Juno a aussi vu les fonds de ses utilisateurs bloqués à cause de Synapse. Certains clients se retrouvent privés de dizaines de milliers de dollars.
  • La fintech de prêts aux restaurants Mainvest a carrément dû mettre la clé sous la porte, licenciant tous ses employés.

Selon les documents déposés par Synapse, jusqu'à 100 fintechs et 10 millions de consommateurs finaux pourraient être impactés par sa faillite. Un véritable séisme pour l'écosystème.

Les leçons à tirer

Cet épisode met en lumière les risques de l'hyper-croissance à tout prix et d'une course effrénée aux financements dans la fintech. « Certains acteurs de la Silicon Valley ont voulu "disrupter" le système bancaire sans vraiment le comprendre », analyse Peter Hazlehurst, fondateur d'une autre startup BaaS, Synctera.

Les banques partenaires auraient aussi dû jouer leur rôle de garde-fou au lieu de faire aveuglément confiance aux fintechs dans l'espoir de surfer sur la tendance.

La finance est un domaine sérieux qui nécessite de l'expertise. Les régulateurs protègent les consommateurs pour de bonnes raisons.

Peter Hazlehurst, CEO de Synctera

Avec les fintechs de plus en plus dans le viseur des régulateurs, on peut s'attendre à un durcissement des exigences et de la surveillance. La ruée vers l'or de 2021 semble déjà bien loin...

Un coup dur pour les financements

Nul doute que la débâcle de Synapse et les remous actuels auront un impact sur les perspectives de financement des fintechs, en particulier dans la banque-as-a-service. La confiance des investisseurs est ébranlée et beaucoup vont se montrer plus prudents.

C'est un coup dur pour un secteur déjà sous pression, où les levées de fonds ont fortement ralenti. Les fintechs vont devoir redoubler d'efforts pour rassurer sur leur solidité et leur conformité réglementaire. L'heure n'est plus aux raccourcis.

In fine, ce sont les consommateurs qui risquent de payer le plus lourd tribut si la défiance s'installe. Il est crucial de trouver le bon équilibre entre innovation et protection des utilisateurs pour que la fintech puisse repartir sur des bases saines. Un défi de taille.

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