La colère des créateurs face à la fermeture de Spark AR de Meta
La décision brutale de Meta de fermer sa plateforme Spark AR, qui permettait à des tiers de créer des effets de réalité augmentée, a déclenché une vague de colère et d'incompréhension au sein de la communauté des créateurs. Beaucoup se retrouvent du jour au lendemain sans emploi et avec très peu de préavis.
La fin d'une aventure pour les créateurs AR
Lancée en 2017, la plateforme Spark AR était devenue en quelques années l'un des plus grands écosystèmes de création d'effets en réalité augmentée. Plus de 600 000 créateurs de 190 pays y ont développé des effets AR qui ont été utilisés des milliards de fois par des centaines de millions d'utilisateurs sur Facebook et Instagram.
Mais mardi, Meta a annoncé la fermeture définitive de la plateforme au 14 janvier 2025, laissant les créateurs abasourdis et désemparés. Dans l'annonce publiée sur le site de Spark AR, Meta affirme que cette décision a été prise « après une évaluation approfondie » et permettra « de donner la priorité aux produits qui serviront le mieux les besoins futurs des consommateurs et des entreprises ».
Des créateurs en colère et déroutés
Mais les créateurs ne l'entendent pas de cette oreille. Dans des messages publiés sur la page Facebook de la communauté Spark AR, beaucoup expriment leur incompréhension et leur sentiment de trahison face à cette décision unilatérale de Meta.
Nous avons investi de l'argent, des connaissances, de la publicité et toute une infrastructure pour en faire notre gagne-pain. Vous ne pouvez pas mettre fin brutalement au support des filtres de cette façon - c'est un énorme manque de respect envers nous et les utilisateurs de Facebook/Instagram.
Douglas Costa, créateur Spark AR
Beaucoup estiment que le délai de 5 mois laissé par Meta est bien trop court pour leur permettre de rebondir et de trouver de nouveaux débouchés. Ils demandent au minimum un délai d'un an.
Des raisons qui restent floues
Les motivations exactes de Meta restent nébuleuses. La société évoque une "évaluation approfondie" mais sans donner plus de détails. Certains pensent que Meta souhaite recentrer ses efforts sur ses propres outils d'IA et d'AR, notamment dans la perspective du développement des métavers.
Mais en attendant, c'est toute une communauté de créateurs qui se retrouve sur le carreau, avec le sentiment d'avoir été utilisée puis abandonnée sans ménagement par le géant de la tech. Meta recommande aux créateurs de télécharger leurs projets, actifs et démos avant la date fatidique du 14 janvier 2025.
Et maintenant ?
Les créateurs Spark AR vont devoir se réinventer et trouver de nouveaux moyens d'exploiter leurs compétences en réalité augmentée. Certains espèrent que Meta reviendra sur sa décision face au tollé provoqué. D'autres envisagent de migrer vers des plateformes concurrentes comme Lens Studio de Snapchat.
Une chose est sûre : cette décision démontre une fois de plus la dépendance des créateurs vis-à-vis des grandes plateformes technologiques et les risques que cela comporte. Il devient urgent de réfléchir à des modèles plus ouverts et décentralisés pour permettre aux créateurs de valoriser leurs talents sans être à la merci des décisions arbitraires des géants du web.