La dernière décision de la Fed soutenue par Neel Kashkari
La décision surprise de la Réserve fédérale américaine d'abaisser ses taux directeurs de 50 points de base la semaine dernière ne fait pas l'unanimité. Mais pour Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, ce choix est le bon au vu de l'évolution des risques économiques. Dans un texte publié lundi, il détaille son raisonnement.
Une inflation en recul, des craintes sur l'emploi
Depuis plusieurs mois, la lutte contre l'inflation est la priorité absolue de la banque centrale américaine. Et sur ce front, les nouvelles sont plutôt bonnes. En juillet, la hausse des prix a ralenti à 2,5% sur un an selon l'indice PCE, la mesure favorite de la Fed.
Le processus de désinflation semble se poursuivre. Peu d'éléments peuvent faire craindre un rebond de l'inflation à terme.
– Neel Kashkari, président de la Fed de Minneapolis
À l'inverse, les indicateurs du marché de l'emploi évoquent un ralentissement. Le taux de chômage a légèrement augmenté ces derniers mois. Pour Neel Kashkari, "l'équilibre des risques penche désormais davantage vers un assouplissement plus prononcé des marchés du travail plutôt que vers une inflation plus élevée".
Une croissance étonnamment résiliente
Malgré ces signes de faiblesse sur le front de l'emploi, l'économie américaine fait preuve d'une belle résistance jusqu'à présent. La consommation et la croissance restent solides, donnant une image "déroutante", selon les mots de Neel Kashkari.
Cette situation paradoxale suggère que les risques de récession n'augmentent pas pour le moment. Mais cela pourrait changer rapidement en cas de nouveau choc.
La voie d'un assouplissement progressif
Au vu de cette analyse, la dernière baisse de taux de la Fed apparaît justifiée aux yeux de Neel Kashkari. Même après cette décision, "la politique monétaire demeure restrictive", souligne-t-il.
Le président de la Fed de Minneapolis, qui ne vote pas au sein du comité de politique monétaire cette année, préconise la poursuite d'un assouplissement graduel. Selon ses prévisions, les taux pourraient encore baisser de 50 points de base d'ici la fin de l'année, puis de 100 points supplémentaires en 2025, pour s'établir alors tout près de ce qu'il estime être le taux neutre.
- La trajectoire dépendra des données économiques à venir
- Neel Kashkari prône la prudence et la progressivité
- Il juge les taux encore restrictifs malgré la dernière baisse
Ce point de vue nuancé reflète la position de la majorité des membres de la Fed. Il montre que le débat se déplace au sein de l'institution. Après une longue phase de resserrement monétaire pour combattre l'inflation, l'heure est désormais à la gestion des risques de ralentissement économique et de remontée du chômage.
Un arbitrage délicat, qui promet de nouvelles discussions animées dans les mois à venir au sein de la puissante banque centrale américaine. Les marchés, eux, parient déjà sur la poursuite de la baisse des taux. Reste à savoir à quel rythme...