La e-notice, solution innovante pour améliorer l’observance
Et si demain, la traditionnelle notice papier glissée dans les boîtes de médicaments cédait la place à une version digitale plus pratique et interactive ? C'est la piste explorée par Haleon, acteur majeur de la santé grand public anciennement intégré à GSK. Son objectif : miser sur les e-notices pour améliorer l'observance des traitements et in fine, favoriser un meilleur usage du médicament.
Car les limites de la notice papier ne sont plus à démontrer. Jugée utile par une majorité de Français (85%) et de professionnels de santé (88%) dans une récente étude Odoxa pour Haleon et l'AFLAR, elle souffre néanmoins d'un déficit de clarté et de lisibilité. Selon cette même enquête, 71% des Français la trouvent trop dense et 32% peinent à en comprendre le vocabulaire. Résultat, seuls 21% la lisent dans son intégralité.
Des e-notices pour une information patient "augmentée"
Face à ce constat, les notices digitales apparaissent comme une alternative séduisante. Loin d'être un simple duplicata de la version papier, elles offrent la possibilité d'enrichir et de personnaliser l'information délivrée aux patients :
- Contenus plus didactiques (infographies, vidéos...)
- Informations ciblées en fonction du profil et des besoins
- Interface intuitive et facile à prendre en main
Autant d'atouts qui séduisent déjà 60% des Français et 64% des professionnels de santé interrogés. Les patients, notamment, sont en demande de conseils vidéo de la part des professionnels en cas de symptômes (64%).
Les patients, quel que soit leur âge, apparaissent majoritairement favorables aux e-notices. Ils expriment une demande d'informations auxquelles les notices papier répondent actuellement de manière insatisfaisante.
Françoise Alliot-Launois, présidente de l'AFLAR
Vers un déploiement progressif et encadré
Si l'intérêt des notices digitales fait consensus, leur implémentation doit se faire de façon progressive et maîtrisée. La piste d'un QR code apposé sur les boîtes, sans retirer totalement la version papier dans un premier temps, est privilégiée par Haleon.
Autre impératif : intégrer le développement des e-notices dans un cadre légal robuste, en modifiant le Code de la Santé publique. Cela permettrait d'autoriser l'utilisation de "notices augmentées" avec de nouveaux contenus, sous format digital.
Nous proposons de modifier l'article R5121-149 du Code de la Santé publique pour permettre l'utilisation d'une notice "augmentée", dotée de nouveaux contenus, en explicitant la possibilité d'utiliser des notices sous format digital.
Céline Camilleri, présidente d'Haleon France
Un levier pour le bon usage du médicament
Au-delà de l'amélioration de l'expérience patient, les e-notices sont aussi un véritable enjeu de santé publique. En favorisant une meilleure compréhension et appropriation de l'information, elles peuvent contribuer à renforcer l'observance des traitements.
Un défi majeur quand on sait qu'une ordonnance sur deux n'est pas suivie correctement et qu'environ 8000 décès par an seraient dus à un mésusage des médicaments. Sans compter l'impact financier pour l'Assurance maladie, estimé entre 1 et 6 milliards d'euros par an selon Haleon.
En permettant de maximiser les bénéfices des médicaments tout en limitant les risques, le bon usage est un "enjeu de société", souligne Céline Camilleri. Un enjeu auquel les notices digitales pourraient contribuer à répondre, en réinventant la relation entre laboratoires, patients et professionnels de santé.