La FAA impose l’inspection de 2600 Boeing 737 pour problèmes de masques à oxygène
Les problèmes s'enchaînent pour Boeing et son avion vedette, le 737 MAX. Après les deux tragiques crashs fin 2018 et début 2019 ayant fait 346 victimes, l'avionneur américain doit faire face à un nouveau défi : l'inspection immédiate de 2600 appareils de ce modèle. En cause cette fois : des défaillances potentielles des masques à oxygène en cas d'urgence.
La FAA ordonne l'inspection d'urgence des masques à oxygène
L'Administration fédérale américaine de l'aviation (FAA) a sonné l'alarme lundi 8 juillet en exigeant l'inspection de 2600 Boeing 737, dont les très médiatisés 737 MAX. Selon l'agence, les masques à oxygène des passagers pourraient ne pas fonctionner correctement en cas de dépressurisation de la cabine, un scénario d'urgence qui mettrait en péril la sécurité des voyageurs.
La FAA a déclaré avoir réagi suite à plusieurs rapports mentionnant des générateurs d'oxygène instables. Ce problème pourrait empêcher l'acheminement de l'oxygène vers les passagers si la pression dans la cabine venait à chuter dangereusement. Une situation critique à haute altitude.
120 à 150 jours pour régler le problème
Boeing, qui n'a pas réagi dans l'immédiat, avait déjà publié le 17 juin une note demandant aux compagnies aériennes de procéder à des inspections visuelles. La FAA a précisé que sa consigne entrait en vigueur immédiatement, laissant entre 120 et 150 jours aux transporteurs, selon les modèles, pour effectuer ces vérifications et apporter les mesures correctives nécessaires.
Concrètement, les compagnies devront :
- Procéder à une inspection visuelle générale
- Remplacer si besoin les générateurs d'oxygène défectueux par des appareils neufs ou en état de marche
- Effectuer d'autres modifications selon les consignes de la FAA
L'agence interdit également aux opérateurs d'installer des pièces potentiellement défaillantes.
Boeing plaide coupable dans le dossier pénal des crashs du 737 MAX
Cette annonce de la FAA survient alors que Boeing vient d'accepter de plaider coupable dans l'affaire pénale des crashs du 737 MAX survenus fin 2018 et début 2019. Ces drames, impliquant des appareils des compagnies Lion Air et Ethiopian Airlines, avaient fait 346 morts au total et provoqué l'immobilisation pendant de longs mois de toute la flotte mondiale de ce modèle.
En acceptant de reconnaître sa culpabilité, l'avionneur admet ne pas avoir respecté les termes d'un accord signé avec la justice américaine après ces tragédies. Cet accord l'engageait à améliorer ses processus industriels et la qualité globale de sa production. Une promesse manifestement non tenue au vu des problèmes récurrents touchant le 737 MAX.
Une cascade d'incidents depuis l'arrachage d'une porte en février
Derrière ce nouveau développement judiciaire se cache une série d'incidents techniques affectant le 737 MAX ces derniers mois. La dernière en date : l'arrachage d'une porte du compartiment cargo lors d'un vol Alaska Airlines en février dernier. Un événement spectaculaire et potentiellement dangereux, symptomatique des difficultés de Boeing à garantir la sécurité et la fiabilité de son appareil phare.
Entre enquêtes pénales, immobilisations, amendements coûteux et défauts récurrents de fabrication, l'avenir s'annonce encore compliqué pour Boeing et son 737 MAX. L'avionneur, déjà fragilisé par la crise du Covid-19 et la compétition féroce d'Airbus, joue gros sur ce dossier brûlant. Sa réputation et la confiance des compagnies aériennes sont plus que jamais en jeu.
La sécurité est notre priorité absolue et nous travaillons en étroite collaboration avec la FAA pour régler ce problème aussi rapidement que possible.
Boeing, communiqué officiel
Face à cette nouvelle crise, Boeing se veut rassurant, promettant de coopérer pleinement avec les autorités pour résoudre ce potentiel défaut des masques à oxygène dans les meilleurs délais. Mais au vu de l'accumulation des problèmes sur le 737 MAX, il faudra sans doute plus que des mots pour restaurer la confiance.
L'inspection de 2600 avions, dictée par la FAA, n'est qu'une première étape vers la remise en ordre de vol d'un appareil décidément mal-né. Pour Boeing, l'enjeu est de taille : prouver que le 737 MAX, malgré ses déboires à répétition, reste un avion sûr et fiable. Un défi de taille pour renouer avec le succès commercial et effacer le souvenir des tragédies passées.
