La filière pomme de terre innove avec des emballages éco-responsables
Saviez-vous que 90% des fruits et légumes vendus en France sont suremballés ? C'est l'un des nombreux défis auxquels est confrontée la filière pomme de terre, qui doit s'adapter au nouveau règlement européen interdisant les emballages en plastique à usage unique pour les fruits et légumes en lots de moins de 1,5 kg. Mais pas de panique, les professionnels de la pomme de terre ont plus d'un tour dans leur sac pour proposer des solutions innovantes et durables !
La filière pomme de terre prend les devants
Dès 2020, avant même l'entrée en vigueur du règlement, le Conseil national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT) s'est mobilisé pour trouver des alternatives viables et responsables aux emballages plastiques jetables. Comme l'explique Florence Rossillion, directrice générale du CNIPT :
Les professionnels ont fait preuve d'engagement alors même que les unités de vente concernant les volumes inférieurs à 1,5 kg sont de plus en plus plébiscitées par les consommateurs, car elles permettent d'acheter la juste quantité et d'éviter de gaspiller.
– Florence Rossillion, DG du CNIPT
Parmi les solutions mises en place, on retrouve :
- Des sachets en papier kraft ou carton certifiés FSC, issus de forêts gérées durablement
- Des emballages recyclables ou issus de matériaux recyclés
- Des alternatives comme le vrac ou les filets réutilisables
Des exceptions nécessaires pour certains usages
Si la filière salue ce cadre réglementaire clair et partage les ambitions de réduction du plastique, elle souligne toutefois la nécessité de conserver des exceptions pour deux types de produits :
Les pommes de terre primeurs, récoltées avant maturité, sont particulièrement fragiles et périssables. L'emballage plastique reste à ce jour indispensable pour les protéger et éviter leur détérioration à tous les stades de commercialisation.
Les sachets micro-ondables sont eux aussi concernés. Très techniques, ils permettent une cuisson vapeur homogène des pommes de terre et n'ont pas encore d'alternative sans plastique capable de résister à la pression. Le CNIPT souligne que ces sachets ne peuvent être considérés seulement comme des emballages.
La R&D au cœur des innovations packaging
Pour aller plus loin dans la démarche éco-responsable, la filière mise sur la recherche et développement de nouvelles solutions d'emballage. Plusieurs pistes sont à l'étude :
- Matériaux biosourcés et compostables issus de ressources renouvelables (amidon, algues, etc)
- Optimisation de la résistance et de la respirabilité des emballages en papier/carton
- Meilleure recyclabilité des emballages plastiques quand ils restent indispensables
La filière travaille main dans la main avec des centres de recherche et des start-ups spécialisées pour développer les emballages de demain, alliant praticité, sécurité alimentaire et impact environnemental réduit.
Un enjeu de compétitivité et d'image
En réduisant son empreinte plastique et en innovant sur les alternatives durables, la filière pomme de terre montre qu'elle a pris la mesure des attentes sociétales et réglementaires. C'est un véritable enjeu de compétitivité pour les acteurs qui sauront tirer leur épingle du jeu.
Au delà de l'aspect écologique, c'est aussi l'image d'une filière responsable et tournée vers l'avenir qui se joue. En communiquant sur ses initiatives et ses progrès, la filière valorise le travail de toute une profession engagée au quotidien pour une alimentation de qualité et respectueuse de l'environnement.
Le chemin est encore long, mais une chose est sûre : la filière pomme de terre a pris le virage du packaging durable et compte bien aller jusqu'au bout, pour le bien des consommateurs comme celui de la planète !